Le Cameroon Diaspora Forum Paris 2017 approche à grands pas – Dr Essoh “Faire l’état des lieux du pays et voir quelles sont les menaces mais aussi les opportunités pour s’en sortir”

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Bonjour Dr Essoh. Nous sommes à quelques jours du Forum de la diaspora patriotique camerounaise – Paris 2017. Et on ne voit toujours pas clair dans ce qui va se discuter là-bas.
Bonjour M. Essama. Oui, rassurez-vous, l’agenda du Forum est bouclé. Je vous concède que cet agenda aurait pu être le même que celui du Forum annulé de Ouagadougou, mais vous voyez l’actualité. On a dû l’adapter. L’agenda est consultable sur notre page facebook et le sera bientôt sur notre site www.da4c.net .
Le Forum sera organisé en sessions plénières et en ateliers. Dans les sessions plénières, des intervenants de qualité vont présenter des analyses et réflexions pour introduire un thème. Après, dans les ateliers, les participants vont discuter sur le thème en question, en répondant à quelques questions clés. Si l’atelier se déroule bien, les participants doivent formuler des recommandations, propositions ou résolutions qui seront ensuite discutées avec tout le monde lors d’une mise en commun. Voilà le squelette des activités de ce Forum.

Il y aura des pauses cafés, des pauses déjeuner samedi et dimanche midi et un repas samedi soir.

Actuellement, la question dite de la « crise anglophone » enflamme notre pays. Cette question ne va-t-elle pas devenir la question centrale de ce Forum ?
Il est d’abord utile d’indiquer que le Forum au départ n’a pas été initié pour résoudre le seul problème dit « anglophone ». Car lorsque le Père Lado, après ses larges consultations au sein de la Diaspora patriotique, a eu avec nous l’idée d’organiser ce Forum, les premiers faits de la crise actuelle n’avaient pas encore eu lieu.
Nous pouvons cependant en être sûrs, cette question va inéluctablement occuper une position aussi centrale que les autres, ce d’autant plus qu’à y regarder de près elles s’entremêlent. En effet, la question que nos compatriotes du Nord-Ouest/Sud-Ouest posent de manière très spécifique, est en réalité une question plus large : le Cameroun est-il toujours notre pays au sens où : en sommes-nous toujours les véritables légataires ? Ceux qui nous dirigent représentent-ils vraiment nos intérêts ? Ce sont là des questions fondamentales. Les thématiques du Forum vont tourner autour de 4 grands thèmes :
Faire l’état des lieux du pays et voir quelles sont les menaces mais aussi les opportunités pour s’en sortir. Aborder la question électorale de 2018, qui d’ailleurs peut être compromise. En effet si la situation continue d’être explosive dans le NO-SO, le régime peut prétexter que les conditions ne sont pas remplies pour tenir des élections et les reporter sine die. Réfléchir aux stratégies et aux conditions pour un véritable changement durable et libérateur au Cameroun.
Et bien sûr, débattre de la question dite « anglophone ». Ici, nous avons choisi de discuter avec tous, même ceux qui par dépit disent « séparons-nous », afin de trouver une solution pour revivre plutôt ensemble dans un pays où il fera bon vivre pour tous les Camerounais sans distinction de langue, d’ethnie ou de croyance. Vous savez, dans un couple où l’un dit qu’il veut divorcer, quand on discute posément et que les raisons du conflit sont bien analysées et traitées, le projet de divorce disparaît souvent de lui-même. La réconciliation reste toujours possible même dans des situations d’extrême tension. Quand on est un responsable et qu’on veut sauver une famille, on doit toujours être prêt à discuter sincèrement, y compris avec celui qui veut se séparer, même sans garantie qu’il change d’avis. C’est ça la sagesse politique. Discuter ne nous rend ni faibles, ni complices.

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Comment comptez-vous parler de la crise anglophone alors que vous n’êtes pas sur place ? A partir des réseaux sociaux ? C’est un fourre-tout…
Justement, nous souhaitons faire participer l’un ou l’autre cadre de la société civile dite « anglophone » impliqué directement dans la crise au pays. Nous avons vu la délégation des ministres du régime RDPC qui, à coup de dizaines de millions de franc CFA, est venue en diaspora nous dire leur version de la situation. Maintenant, nous souhaitons à notre tour faire venir des cadres de la société civile « anglophone » et entendre aussi leur version avant de faire des propositions, en tant que Diaspora patriotique. C’est un défi pour nous.
Cependant, nous n’avons pas les moyens du gouvernement pour les faire voyager. Nous lançons donc un appel à toutes les bonnes volontés qui souhaitent soutenir notre démarche. Pour contribuer, il suffit d’aller sur notre site internet www.da4c.net et cliquer sur contributions.

L’appel est entendu. Parlant de financement, d’où viennent vos fonds pour organiser ce Forum ?
Nous n’avons pas d’autres fonds que les contributions des Camerounais, et en premier lieu des membres du Comité d’organisation. Mais vous le savez, les temps ne sont faciles pour personne. Les contributions sont un peu difficiles ces derniers jours. Nous espérons que le début du mois va débloquer les poches pour augmenter les fonds. Et nous lançons encore une fois un appel à toutes et tous les patriotes pour contribuer du mieux qu’ils peuvent. Le processus sera entièrement transparent. Tous ceux qui auront donné de leur argent seront informés de ce que cet argent a fait, avec des comptes clairs et traçables.

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On ne voit toujours pas les visages de ceux qui organisent cette affaire. Qui êtes-vous concrètement ? C’est quoi la « Diaspora patriotique camerounaise » ?
Dans la méthodologie de préparation de ce Forum, nous avons essayé au maximum de réduire les espaces de promotion personnelle. C’est ça qui tue souvent nos regroupements. Mais je peux aussi vous dire que presque tous les militants engagés de la diaspora patriotique sont à l’œuvre pour ce Forum.
Le Comité d’organisation de +/- 60 personnes a désigné un Quatuor (4 personnes) pour coordonner de la préparation du Forum. Il s’agit du prof. Thiery Amougou, universitaire et politologue, du Général Robert Waffo Wanto, chef d’entreprise et président du CCD, de Mr. Jean Genestar Priso, chef d’entreprise installé en Côte d’Ivoire et qui avait coordonné efficacement la préparation du Forum torpillé de Ouaga, et enfin, votre serviteur Dr Essoh, pharmacien et responsable du CODE. Le groupe qui conseille et assiste ce Quatuor dans son travail comprend le Père Lado comme Facilitateur, le Prof. Jean Bosco Tagne, Etah Ewane, le Dr Guillaume Tene Sop, Jean Pierre Djemba, Mme Augusta Epanya, le Dr Nadine Lemnye, le Dr Ade, Napi Tagnidoung, ou encore Brice Nitcheu, pour ne citer que ceux-là. Mais il y a d’autres en Côte d’Ivoire, au Maroc, en France, en Belgique, au Canada, aux Etats Unis, etc. Je crois d’ailleurs que c’est toute la diaspora active de ces dernières années qui s’est engagée dans ce Forum.

Enfin, comment vont les préparatifs ? Les compatriotes répondent-ils suffisamment présents ?
La salle est déjà assurée, donc le Forum aura bien lieu. Quant aux inscrits, nous en avons de plus en plus, mais pas encore assez. Je peux même vous dire que le gouvernement camerounais s’est montré intéressé, à travers un contact mail, à missionner deux fonctionnaires pour venir assister à ce Forum. Nous sommes curieux de les y voir… Bref, ce sera je l’espère un moment historique.
Il est donc important que chaque Camerounaise et Camerounais de la diaspora, au moins en Europe, puisse participer à ce Forum. Pour bien estimer l’effort logistique à faire, il vaut mieux s’inscrire. Les inscriptions restent ouvertes sur notre site internet. Rendez-vous donc à partir du vendredi 13 octobre à la salle de l’AGECA, 177 rue de Charonne dans le 11ème arrondissement à Paris.

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Propos recueillis par Essama Joël Benoît

Source: http://www.diaf-tv.info

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