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PLAIDOYER pour un Statut de L’OPPOSITION: la famine a -t-elle eu raison de Me Momo ? – Icicemac

PLAIDOYER pour un Statut de L’OPPOSITION: la famine a -t-elle eu raison de Me Momo ?

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Le passage de Me Momo Jean de Dieu dans l’émission l’arène de Canal 2 rediffusée le 10 août 2018 a plus d’un mérite. Le premier, c’est celui d’avoir ressuscité à la fois Jean Miche Kankan et Koumbi Bilitik. Pendant 90 mn d’horloge, on a longtemps cherché, en vain, l’avocat Momo. C’est à croire que la “famine” avait produit son effet tant son plaidoyer pour un G20, soutien au Président sortant s’est limité à de la flagornerie grossière (il salut Brendra), à l’invective gratuite de ses principaux contradicteurs et à un argumentaire efflanqué dénotant un cours de géopolitique mal assimilé: Il préfère dit-il le “bon maître” chinois au “mauvais maître” français.

Dur, dur la compromission, j’allais dire la politique du ventre! Comme un ” pêcheur’, le repenti s’est pris à rêver d’être “Pierre” ou “Saül” faisant au passage de Paupal, “Jésus”. M. Momo en a profité pour résumer sa carrière politique à un errement, déclarant avoir été trompé par les autres membres de l’opposition comme si lesdits membres avaient été désignés tuteurs d’un majeur incapable.

Mieux vaut tard que jamais, il se serait émancipé et demande au représentant de Dieu au Cameroun de lui apporter la lumière qu’il recherchait, peu importe qu’elle provienne d’une bougie; pour l’aveugle, la lumière, c’est la lumière, un point c’est tout.

Mais M. Momo avait-il seulement le choix ? Bien évidemment, soit accepter sa pauvreté, son indigence (30 millions de caution pour un parti politique sans militant, c’est le wouri à boire) dans la dignité et gagner l’admiration d’une partie de la jeunesse camerounaise en quête de repère politique, soit considérer, à tort, que le Président de la République est le détenteur et suprême distributeur des ressources nationales et ainsi, chanter à gorge déployée ses louanges, espérant par cela d’être appelé autour d’une mangeoire déjà bien encombrée. Ouvertement, il a demandé à obtenir un droit de préférence de la part de ” Papa Paupol” en contrepartie de son soutien sinon encombrant, du moins inutile, un poste ministériel pourquoi pas ? Il n’est pas interdit de rêver.

Image result for me momo jean de dieuQuand on s’invite à la table du voisin les mains vides, on court le risque de se voir servir des journaux à lire à la place d’un plat. En réalité, une perspective a dissuadé M. Momo de concourir le 7 octobre prochain, la quasi certitude que Paul Biya ne peut pas perdre, du fait d’un code électoral inachevé et d’une Administration rétive au principe de neutralité de sorte que l’intérêt de cette élection présidentielle réside ailleurs : elle va se transformer en un test de popularité pour les autres candidats, un instrument de mesure du poids politique electoral de chacun d’eux.

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C’est sur cette base que sera délivré un ticket d’entrée, une lettre d’invitation à la table des états généraux de l’Etat qui devront se tenir, tôt ou tard, au cours du prochain mandat présidentiel avec au menu, la résolution de la crise anglophone qui assèche de plus en plus les finances de l’Etat, l’élaboration d’un code électoral consensuel et inclusif (pouvoir politique, opposition, société civile…) seul de nature à contrecarrer cette suspicion constante et légitime sur la partialité d’ Elecam.

Le contexte politique actuel est loin d’etre celui de 2011, plutôt favorable au pouvoir sortant. Il ressemble davantage à celui de 1992, particulièrement tendu et fragile, propice à une majorité électorale faible pour le nouveau Président. Il y a donc fort à parier que sa légitimité s’en trouvera affaiblie de sorte que son premier défi sera de renforcer la confiance de tous dans le rôle de l’État et celui de l’opposition.

Pour ce faire, il devra , entre autres, s’atteler à combler un vide juridique qui suscite des attitudes comme celle de M. Momo, l’absence d’un statut de l’opposition. C’est ce défaut qui la transforme en élément perturbateur du processus démocratique voire de la stabilité de nos institutions, plutôt que de constituer une alternative de gouvernement, un force de proposition, ce qui est son rôle. Ceci justifie l’intervention de l’État pour créer les conditions d’expression d’une véritable opposition. Ce n’est nullement un traitement de faveur, c’est un devoir de l’État car il ne peut avoir de démocratie sans veritable opposition, sauf à considérer que l’exercice du pouvoir politique est une fin en soi et non le moyen par excellence du développement de la nation.

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WANDJI K.

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