Lettre de Ndongo Bityé à Fame Ndongo , ministre d’État chargé des réponses à KAMTO

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Très cher Jacques,

Je commence par m’excuser de venir te déranger dans ton confinement aux frais de l’État et surtout te tirer de ton long sommeil, c’est que nous autres les camerounais de bas étage n’avons pas grand chose à faire ne ce moment de grande pandémie à part attendre la mort sur place. Excuse moi également pour le tutoiement, je sais que beaucoup d’entre vous avez oublié que vous n’êtes que des simples mortels et commencez à vous prendre pour des divinités, seulement, vu ton obstination à t’incruster dans mon quotidien j’ai fini par te considérer comme un bon ami et c’est en tant que tel que je me permets de t’adresser cette missive.

Cher Jacques, l’heure et grave et il me parait nécessaire que toi, autoproclamé porte parole de celui entre les mains duquel nous avons remis nos destins, et nous qui payons pour avoir devant les yeux tes rictus irritants et ta littérature fade soyons pour une fois sur la même longueur d’onde. Il est temps qu’on éclaire un peu ta lanterne sur les réalités de nous autres camerounais ordinaires, oubliés que nous sommes par le « créateur » et qui trouvons un peu fatigante ta persistance à vouloir profiter de notre malheur pour te donner en spectacle.

La honte est morte au Cameroun, mieux, le sens de la décence, de la dignité et de l’honneur a foutu le camp. C’est la seule manière de comprendre ton obstination un peu niaise à rester sur le devant de la scène et à nous abreuver de ta pseudo-science qui dans un pays sérieux donnerait au plus droit à une place de professeur de français dans un lycée de la cambrousse. Agrégé en déplacement de point et de virgule, à quoi ça peut bien servir dans un pays ? Sûrement à faire des analyses de la maternelle avec un langage voulu savant. Sinon ça n’est d’aucune utilité à la communauté. Surtout pas en ce moment où la parole est aux scientifiques (les vrais), ce que tu n’es pas, et dans une moindre mesure aux hommes politiques (encore une fois je me vois obligé de préciser les vrais) ce que tu n’es pas non plus.

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Un homme politique qui doit toute sa carrière aux nominations, ça ça ne peut exister qu’au Cameroun. Dans un système politique qui ne serait pas sous-tendu par un tribalisme légalisé, au plus tu serais porteur d’eau parce que même politiquement ce n’est pas trop ça, exercer des violences physiques et psychologiques sur des pauvres populations grâce au pouvoir d’état sur fond de discours tribalistes, ce n’est pas ça faire la politique. Alors cher Jacques épargne-nous de ta présence et laisse nous subir le covid19, comme nous avons subi tous les cataclysmes que ce système a déversé sur nous, seuls, abandonnés par le maitre du pays et en silence.

Et si seulement c’était le pire de tes vices, ce pédantisme obscurantiste qui ne peut émouvoir que les ignorants. Si seulement tu te contentais de jouer ton rôle de sotto-capo de la mafia biyaenne sans vouloir nous narguer ! Si seulement tu te contentais de jouer les paons ! Si seulement tu n’étais pas un autre de ces voleurs à la petite semaine qui se sont engraissé et continuent de s’engraisser sur le dos de l’état et partant de nous tous camerounais !

Si seulement tu n’étais pas un parasite comme toute l’engeance à laquelle Biya a donné naissance ! si seulement tu restais dans ta cage dorée et ne te croyais pas obligé de vouloir nous mystifier une fois de plus !

Mon cher Jacques, dans un pays qui a un minimum de respect pour lui-même tu serais en prison. As-tu oublié ? Toi qui sans grandes connaissances mathématiques a quand même essayé de nous démontrer que 32 est égal à 500 ? Toi qui es allé en Chine payer des agendas électroniques qui se négocient à partir de 7000 FCFA la pièce pour les facturer au camerounais à 300 000 ? Toi le symbole de tout ce qui cloche dans ce pays, toi la preuve vivante que ce pays a assassiné la moralité, que la décence est agonisante et que dans cette désormais rue-publique, les voleurs peuvent parler à haute voix. Crois-tu vraiment que tes démonstrations tirées par les cheveux nous le ferons oublié ? Non mon cher Jacques, fermes-la, fais-toi petit, ne te crois pas obligé de nous insulter après nous avoir volé. S’il te plaît ait un peu de respect pour nous, et surtout aies un peux de respect pour toi-même. Je sais que tu n’a aucun amour-propre, sinon tu ne te serais jamais déclaré la créature d’un autre homme, mais certains d’entre nous, malgré notre pauvreté matérielle avons encore de la fierté, alors comprends que nous trouvions ça insultant qu’un voleur se pavane devant nous et prétende nous faire la morale.

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Cher jacques parlons peu parlons vrai à quoi peuvent bien nous servir tes analyses sémiotiques dans un moment pareil ? À rien du tout, nous le savons tous les deux, à quoi peut bien nous servir ta littérature ? Peut-être à nous torcher le derrière ? Ou alors à emballer nos beignets ? Pour une fois fais œuvre utile, reste tranquille, tout le monde en sortira gagnant.

Bien cordialement
ton presqu’homonyme

Source: Jacques Kisito Ndongo Bityé

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