LE PROBLÈME DE L’OPPOSITION CAMEROUNAISE VU PAR KAND OWALSK
Le problème de l’opposition camerounaise est exactement le suivant :
La guerre du leadership. Au Cameroun on ne sait pas se ranger derrière quelqu’un; même quand on estime que celui-ci peut le plus rassembler. En 2018 le SDF avait répondu à Maurice Kamto qu’il n’était qu’un nourrisson politique. Feu Ndam Njoya estimait quant à lui qu’il appartenait au MRC de se ranger à ses côtés. Cabral Libii voulait la même chose; ce que Kamto n’a jamais refusé, à condition de croiser le rapport de force et de voir qui d’entre eux avait les moyens de sa politique. Christian Penda Ekoka aujourd’hui estime que Maurice Kamto ne peut pas le nommer, ne représente rien pour le nommer.
C’est d’ailleurs pourquoi jamais il ne l’a appelé Le Président Kamto, ou le Président élu, mais Maurice : « Maurice et moi » aimait-il à le dire. On y voyait un symbole d’une fraternité forte. Mais c’était l’expression d’un ego, celui d’un homme qui ne se voyait que sur le même piédestal que Maurice Kamto. En Prison, pour répondre au chantage des Djamen et Paul Eric Kingue il avait affirmé un jour que « Maurice et lui » constituaient à eux seuls 90% de la popularité de cette coalition et que les autres pouvaient très bien partir que cela n’ébranlerait pas la résistance.
Il est donc évident que cela ne pouvait que lui poser problème lorsqu’on le présentait, souvent fièrement, comme le conseiller de Maurice Kamto alors qu’il se voyait un cran au dessus de cela : son égal...sur le plan strictement politique. Albin Michel Njilo me disait un jour que Maurice Kamto avait « exploité » son allié comme un trophée en le présentant partout comme ce conseiller de Biya ayant démissionné de ses fonctions pour s’allier à lui. Pour Njilo, cette stature de CPE est ce qui aura donné une certaine crédibilité à Maurice Kamto à l’échelle internationale comme si la sienne, celle d’un ministre délégué ayant quitté ses fonctions pour s’engager auprès du peuple camerounais, ne signifiait rien.
Il est évident que Christian Penda Ekoka n’appréciait pas d’être un second. Mais si le hold-up électoral n’avait pas eu lieu, qui de Maurice et lui serait devenu Président de la République ? Passons. Pour moi il faut laisser partir CPE, et avec lui tous ceux qui du MRC ont fait le choix de le suivre. Nous ne pouvons rien y faire à part resserrer les rangs et combler les trous qu’ils ont laissés par un travail de terrain.
Demain il ne sera plus question de coaliser avec qui que ce soit en dehors du peuple camerounais. J’avais aimé ce post de Nganang en février 2020: « Maurice Kamto n’a pas besoin de coalition, il a juste besoin de maintenir sa base solide ».
SourceWhatsApp: Kand Owalski