Une image de Paul Biya vaut mille mots.

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Lorsque le président Paul Biya quittait le Cameroun, vous avez choisi de nous montrer des images de son départ de Yaoundé. À son arrivée à Paris, vous nous l’avez montré posant le pied dans la capitale française. Lorsqu’il a assisté sous la pluie à la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques, vous n’avez pas hésité à nous le montrer, et lors de son discours pour le 80e anniversaire du débarquement de Normandie, vous nous avez diffusé en boucle son intervention. Quand il est parti de Paris pour Pékin, encore une fois, nous avons eu droit à de belles images. Je ne mentionne même pas son arrivée en Chine… Puis, on nous informe que le président aurait eu un malaise, et soudain, plus rien.

Aucun d’entre vous n’a jugé nécessaire, après nous avoir inondés d’images, de nous informer, nous, le peuple camerounais, pourquoi nous n’avions plus droit à ces mêmes images auxquelles vous nous aviez habitués. Rappelons que lorsque nous sommes au Cameroun avec Paul Biya, nous ne le voyons qu’en de très rares occasions. Vous teniez à nous montrer un Paul Biya au milieu des grands de ce monde, pour des raisons que vous seuls connaissez. Nous avons été saturés d’images. Puis, plus rien. Pourtant, l’Assemblée générale de l’ONU à New York approchait, sans parler du sommet de la Francophonie à Paris, et tout d’un coup Genève qui s’est rajouté au programme. Mais toujours pas d’images.

Rappelez-vous que nous en sommes restés à ce malaise en Chine. Évidemment, comme la nature a horreur du vide, nous, Camerounais, créé nos propres images. Un homme de 91 ans, après de tels voyages, ne pouvait qu’avoir des soucis de santé. Votre instinct de jouer la carte du secret, après nous avoir assommés d’images, se retourne contre vous. Pour nous, il est clair que quelque chose a mal tourné. Et votre silence ne fait que le confirmer.

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Quand les rumeurs commencent à circuler, qu’il est à Clamart , non qu’il est à Genève… au lieu de nous renvoyer les images que vous nous aviez habitués à voir pour trancher, vous nous envoyez des mots. Trois ministres le même jour nous écrivent. Ne nous écrivez pas, montrez-nous les images, comme vous l’avez fait au début. Une image vaut mille mots. Croyez-vous vraiment que quelqu’un vous prendra au sérieux ? Ne nous servez pas les images que quand ça vous arrange. Montrez-nous Paul Biya, on quitte sur ça.

Jean Pierre Bekolo

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