Alice au pays des Malfrats: Dans la Bible du biyayisme, il existe un seul commandement : « Tu détruiras les valeurs et tu honoreras les voleurs »

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Dans la Bible du biyayisme, il existe un seul commandement : « Tu détruiras les valeurs et tu honoreras les voleurs ».C’est un principe appliqué à la lettre par l’homme du 6 novembre, dont la seule grande réalisation à la tête de l’Etat est d’être encore en vie à 90 ans. Quand tu penses que Mispa Awasum est détenue depuis deux ans, et que Laurent Esso est toujours ministre alors que son nom hante l’affaire Martinez Zogo, tu confirmes cette pensée sankariste : « Dans un pays de bandits, les hommes intègres sont en prison.»

Ce 20 mai 2023, Atangana Kouna, autre créature de Biya, était invité à déguster du Petrus et du Dom Pérignon à l’ambassade du Cameroun à Paris. Rappelons que l’homme fut à la fois ministre de l’Eau et de L’ Énergie (entre 2009 et 2018) et DG de la Camwater (de 2006 à 2012). Il avait été arrêté en mars 2018 en pleine évasion vers le Nigeria, alors qu’il était interdit de sortie du territoire pour avoir sinistré les fonds liés à la gestion de l’eau, à hauteur d’environ 2 millions d’euros (soit près d’1,5 milliards de FCFA). Le 29 juillet 2022, l’individu sera libéré sur ordre de Paul Biya, et on nous expliquera qu’il a « remboursé le corps du délit.»

En gros, ceux qui sont en prison en ce moment, ce sont ceux qui ont refusé de rembour… bref, ça c’est un autre sujet. Revenons au principal.

Comme le disait le célèbre écrivain camerounais Maalhox Levibeur, « Les cannibales marchent dehors par catégorie.» C’est ainsi qu’on retrouvera mister Kouna un mois plus tard (le mardi 3 août 2022) au palais d’Étoudi, aux côtés de ses amis Mvondo Ayolo, directeur du Cabinet Civil, et Jean-Pierre Amougou Belinga, l’assassin de Martinez Zogo. Le tout sous l’œil bienveillant et heureux de Laurent Esso (encore lui), l’homme qui avait transmis l’ordre de libération de Biya au Tribunal Criminel Spécial, conduisant à l’abandon des charges sur Kouna. C’est ce qu’on appelle boucler la boucle.

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Aujourd’hui, on nous apprend que Jean-Bruno Tagne est convoqué au SED pour « diffamation en complicité et autres ». En gros, pour avoir effectué son travail de journaliste en confrontant des sources diverses afin de faire jaillir la lumière sur une affaire de meurtre, pour avoir mis à la disposition du public les éléments en sa possession, sans aucun parti pris, ce talentueux homme de lettres est accusé de diffamation. Voilà la conséquence d’un pays où l’on célèbre des voleurs et où l’on tue des valeurs. Un pays où Famé Ndongo vous parle de « socle granitique » pour justifier son tribalisme impulsif, alors que l’article 241 de la loi du 24 décembre 2019 punit d’un à deux ans d’emprisonnement ferme tout freluquet qui se rend coupable de discours de haine et d’exclusion…

…En plus d’une amende pouvant aller jusqu’à 1 million. Mais il faudrait déjà qu’il nous rembourse les 75 milliards des 500 000 ordina… bref, c’est encore un autre sujet. C’est plus fort que moi.

Quoiqu’il en soit, le journalisme et l’expression libre sont un sentier périlleux au pays d’Um Nyobé. Souvenez-vous qu’hier matin, sur cette page, je vous montrais une photo prise cette semaine devant le palais d’Emmanuel Macron, et je vous faisais remarquer qu’au pays des Crevettes, la même photo peut vous coûter la liberté, voire la vie. Le Cameroun, c’est la république des Pharisiens, celle où on vous colle des délits sans queue ni tête quand votre tête ne plaît pas. Ferdinand Ngoh Ngoh doit encore expliquer à 25 millions de personnes comment 3000 milliards ont pu disparaître, mais c’est lui qui en ce moment pilote les signatures de Biya. Motaze a participé à l’octroi des 173 marchés fictifs d’Amougou Belinga, sans que cela n’ebranle sa position au MinFi.

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Pendant ce temps, on vous explique que c’est la « diffamation » de Jean Bruno Tagne qui déstabilise le Cameroun.

EN BREF :

Nous sommes donc ici dans Alice au Pays des Malfrats. En Crevettonie, ne cherchez pas à faire le bien ; ne cherchez pas la vérité ; ne cherchez pas la construction sociale ; ne pensez pas, n’écrivez pas, et ne dites pas ce que vous avez vu. Ne soyez pas journaliste, mais ayopiste. C’est en effet un chemin beaucoup plus simple vers l’émergence gastrique : soyez des créatures sans substance et chantez les louanges de Biya, sans oublier de réclamer sa candidature pour 2025, quand il aura 92 ans et sera sous assistance respiratoire. C’est cela être un patriote…

… dans un pays de symbiotes.

EKANGA EKANGA CLAUDE WILFRIED

( Si l’on devait condamner la diffamation au Cameroun, tous les “journalistes” de Vision 4 Neurones se retrouveraient en prison, y compris leurs enfants, leurs voisins, leurs amis, leurs chiens et leurs meubles )

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