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Football féminin: des Camerounaises qui s’exportent au Kazakhstan – Icicemac

Football féminin: des Camerounaises qui s’exportent au Kazakhstan

En Ligue des champions, le Paris Saint-Germain a éliminé les Kazakhs du BIIK-Kazygurt le 18 novembre au stade Charletty dans la capitale française. Au sein de l’effectif de ce club venu du Kazakhstan évoluent deux Camerounaises, Joséphine Ngandi et Annette Jacky Messomo, au parcours bien atypique.

Joséphine Ngandi, l’aventurière

Pour Joséphine Ngandi, âgée de 24 ans, sa vie de sportive de haut niveau n’a pas été un long long fleuve tranquille. « Au Cameroun, j’accompagnais mon grand-frère au stade et je le regardais jouer. C’est lui qui m’a donné envie de pratiquer le football, raconte-t-elle. Au début, c’était compliqué. Ma famille n’était pas du tout fière de voir une fille sur un terrain de football. Ensuite, les choses ont changé et elle m’a encouragé. Quand j’ai participé à la CAN 2010, c’est là que je me suis dit que je pouvais en faire mon métier. Si les autres gagnent leurs vies grâce à ça, pourquoi pas moi. »

Annette Jacky Messomo, joueuse camerounaise, à Paris, le 17 novembre 2016.

La défenseure centrale jouait au Cameroun avant de s’exporter vers le Kazakhstan. Mais comment s’est-elle retrouvée dans un pays si éloigné ? « J’étais au Cameroun, et on m’a appelé en me disant que le club avait besoin d’une centrale. C’est un agent qui m’a emmené là-bas. Lui-même avait été contacté par l’entraîneur du club, explique Joséphine Ngandi. J’avoue que je ne savais même pas qu’un tel pays existait, et maintenant je le découvre. Le climat n’est pas favorable, mais on s’adapte ! Il y a de très bonnes conditions

pour nous, et du public aux matches. Il manque juste des moyens pour faire évoluer le football féminin comme ici en France. »

Joséphine Ngandi ne sera toutefois pas à la Coupe d’Afrique des nations organisée dans son pays. Elle aura tout de même envie de soutenir les Lionnes indomptables. « C’est le choix de l’entraîneur, lâche-t-elle. Il a choisi les meilleures et j’espère en faire partie dans deux ans. Le Cameroun peut gagner la CAN, la Fédération met de plus en plus de moyens pour que la sélection ait un bon niveau. Avec un trophée, on va peut-être parler du Cameroun comme une des références du football féminin. »

 

Photo :Joséphine Ngandi
Annette Jacky Messomo, la globe-trotteuse

Annette Jacky Messomo explique de son côté son parcours atypique, à travers plusieurs pays d’Europe. « Depuis toute petite, j’ai voulu jouer au football. C’est ma passion, c’est mon métier, et je me sens bien quand je suis sur un terrain. Plus le temps passe, plus j’essaye de m’améliorer, avoue-t-elle. Je n’ai pas de regrets. Jusqu’ici, j’apprends toujours. Et maintenant je suis dans un club professionnel au Kazakhstan. On est bien suivie, bien encadrée, on a des terrains de football, au niveau du club tout est bien structuré. Il ya des spectateurs à nos matches, surtout en Ligue des champions, d’ailleurs il y en avait plus chez nous qu’à Paris pour ce match retour. »

Annette Jacky Messomo, tout comme Joséphine Ngandi, est arrivée au Kazakhstan par un concours de circonstance . « J’ai été en contact avec une joueuse camerounaise qui évoluait à BIIK. Le club avait besoin d’une joueuse au milieu, et donc je suis allée là-bas. Je m’y sens bien, dit-elle. Pour moi ça n’a pas été dur de partir au Kazakhstan, car je suis professionnelle depuis cinq ans. J’ai déjà évolué en Serbie et en Slovaquie, je suis habitué à quitter un pays. J’avoue tout de même que le climat au Kazakhstan est un peu plus glacial qu’en France par exemple. C’est le plus gros problème (rires). En comparaison des autres championnats que je connais, le niveau est moyen. Il y a beaucoup de choses à améliorer. On a quand même réussi à se qualifier pour les huitièmes de finale de la Ligue des champions. »

Âgé de 23 ans, Annette Jacky Messomo a fait un choix important dans sa carrière : changer de nationalité pour pouvoir jouer en sélection nationale. « Je porte le maillot de la Guinée équatoriale. Mais je vais aller au Cameroun pour regarder la CAN, avance-telle. J’ai attendu qu’on m’appelle du côté du Cameroun, mais ce n’est jamais arrivé. Du coup j’ai été sollicitée par la Guinée équatoriale, donc je me suis sentie importante et je me suis dit pourquoi pas aller là où l’on a besoin de moi. C’est mon choix et je l’assume. La Guinée équatoriale a été disqualifiée de la CAN, mais je pense qu’on se qualifiera pour la prochaine ou même pour la Coupe du monde. Toutefois pour cette Coupe d’Afrique des nations, j’espère que le Cameroun donnera tout, car elles jouent à la maison. Evidemment, le Cameroun est favori, mais il y a le Nigeria, le Ghana et l’Afrique du Sud. Dans le football tout peut se passer. Une équipe comme le Kenya peut créer la surprise. »

Après avoir été éliminées par le PSG en huitièmes de finale de la Ligue des champions, 7-1 sur l’ensemble des deux rencontres, Joséphine Ngandi et Annette Jacky Messomo sont reparties au Kazakhstan des rêves plein la tête et vont poursuivre leur championnat national.

Marco Martins, RFI

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