Brenda Biya et son frère Junior ont été admis aux oraux des concours d’entrée à l’école de la magistrature, où il faut souvent être « pistonné ».
Le ministre camerounais de la Fonction publique et le directeur général de l’Ecole nationale d’administration et de la magistrature (Enam) se sont livrés à un « clash » au sujet des résultats du concours d’entrée à l’Enam, auquel ont pris part deux enfants du président Paul Biya, a-t-on appris mardi de sources concordantes.
« La dernière actualité qui a défrayé la chronique (au Cameroun), c’est le clash entre le directeur général de l’Enam (Linus Toussaint Mendjana) et sa tutelle, le ministre de la Fonction publique (Michel Ange Angouing) », a indiqué mardi la radio d’Etat.
Résultats annulés
Jeudi, le directeur général de l’Enam a publié la liste des candidats admis aux oraux des concours d’entrée à l’école de la magistrature pour le compte de l’année 2017-2018. Y figuraient les noms de Junior et Brenda Biya.
Le même jour, le ministre de la Fonction publique a annulé ses résultats «
pour violation de la réglementation en vigueur et des procédures établies en matière de gestion des concours administratifs », selon une décision obtenue par l’AFP.
Vendredi, le ministre a publié de nouveaux résultats, comportant près de 450 noms en plus de ceux précédemment déclarés admis à la seconde étape de ce processus de recrutement des élèves.
La seconde liste comportait aussi les noms des deux enfants de Paul Biya, sans que l’on sache si leur admissibilité était au cœur de la controverse.
L’Enam forme l’essentiel de l’élite de l’administration camerounaise et des régies financières. Le commun des Camerounais pense que pour y accéder, il faut être « pistonné », ou « acheter » sa place. Les examens oraux ont débuté mardi 21 novembre et doivent s’achever jeudi, selon la radio d’Etat.
Avant de passer le concours d’entrée à l’Enam, Brenda Biya était scolarisée aux Etats-Unis et son retour au Cameroun pour les études avait fait couler beaucoup d’encre dans la presse.
A l’opposé de son frère aîné, Junior Biya, discret, Brenda est connue pour ses frasques.
Dans une vidéo postée sur le réseau social Snapchat début 2016, elle avait révélé dépenser 400 dollars américains (plus que le salaire moyen dans la fonction publique du Cameroun) pour un aller simple en taxi entre chez elle aux Etats-unis et l’université américaine où elle étudiait, suscitant l’indignation de ses compatriotes.
Le Monde.fr avec AFP