1) Alexandre Biyidi Awala, dit Mongo Beti (le fils du pays Beti) a été contraint à l’exil par le régime d’Ahmadou Ahidjo à cause de son engament contre la dictature et l’exploitation ehontée de son pays. Plus de 30 ans après, le meilleur écrivain camerounais est rentré au pays où il est mort une dizaine d’années plus tard.
Ahmadou Ahidjo est mort en exil, enterré au Sénégal. Son âme erre dans le Sahel puisque ses fabrications à qui il a confié la satrapie ne veulent pas de ses restes chez “eux”.
2) La crise anglophone, née directement des manifestations pacifiques d’avocats, enseignants et étudiants, réprimées violemment, a mué en guerre civile où le Cameroun a déjà perdu au moins une dizaine de soldats. Selon le HCR, plus de 5000 des nôtres sont parqués dans des camps de réfugiés au Nigeria. Les enfants des régions en guerre ne vont pas à l’école, l’économie tourne au ralenti. Tous ces malheurs arrivent parce que le gouvernement a refusé de faire la paix. Il risque de ne pas savoir faire la guerre
En cette fin d’année chaotique pour notre pays, je remarque, comme Albert Brie, qu’ “on trouve toujours de l’argent pour faire la guerre, jamais pour vivre en paix”.
3) Le dernier événement qui retient mon attention à quelques jours de la fin de 2017, c’est l’image de Jacques Fame Ndongo, ministre de l’Enseignement supérieur brandissant des Notebooks achetés aux étudiants camerounais, présentés comme un don de Paul Biya dont les initiales sont marqués sur les fameuses machines. Ce Fame Ndongo qui fut abondamment cité dans une affaire de fausse mise sur satelitte de la télévision publique, la Crtv, est soupçonné d’avoir surfacturé l’acquisition desdits ordinateurs et de mentir sur leurs capacités. Fame Ndongo n’a jamais été inquiété par la Justice.
Fame Ndongo est Secrétaire à la communication du parti au pouvoir, principal scribe de Paul Biya et auteur d’une biographie du successeur d’Ahidjo, “Paul Biya, l’incarnation de la rigueur”.
Venant Mboua