Le jeune Duala de Bonewonda de 35 ans né à Yaoundé et fondateur du nouveau cabaret ‘Fufu Club’ d’Ottawa avait su se rendre incontournable au sein des communautés africaine et afro-caribéenne. Parmi les quelques dizaines d’heureux médaillés de l’excellence canadienne du 17 décembre dernier au Longfields-Davidson HS de la cité industrielle de Nepean, on comptait un ressortissant de l’Afrique centrale : le Camerounais Franklin Epapè…
La cité industrielle banlieue de la capitale Ottawa célébrait, pour la première fois, des « citoyens exceptionnels », à l’occasion des 150 ans de la confédération canadienne. Le demi-millier des participants à la consécration collective de l’ouest d’Ottawa avait répondu à l’invitation du député fédéral libéral Chandra Arya, hôte de l’événement de cette circonscription high-tech d’environ 180 000 âmes.
D’après l’accroche du raout, l’élu du parti du Premier ministre canadien Justin Trudeau récompensait, en effet, à Nepean, au nom du Canada, ceux ayant «fait la démonstration d’un service exceptionnel à la communauté » par un « haut niveau d’excellence ».
Intrépide fils de pasteur né à Yaoundé – où il a parfait son bilinguisme au Lycée bilingue d’application avant d’aller en France, puis au Canada -, Franklin Epapè n’a certainement pas usurpé sa médaille. À à 35 ans, ce bon vivant Duala de Bonewonda-Akwa-Nord, affable, énergique, rieur et croyant est devenu, en un septennat, un incontournable d’Ottawa. Telle est sa magie.
Avant d’être vice-président de l’association locale des Camerounais COCACO (Cameroonian Community of National Capital Region), Epape était déjà homme à tout faire, armé de générosité, de sa force de travail, de sa polyvalence et d’humilité.
Bon vivant
Epapè est, à la fois, gérant d’agence de santé à domicile; président de la communauté Sawa d’Ottawa-Gatineau; président de l’organisme Coopération Intégration Canada (CICAN) qui accueille les nouveaux arrivants; personne-ressource de la communauté afro-caribéenne à la ville d’Ottawa; enseignant au Collège des arts appliquées et de technologie ‘La cité collégiale’ d’Ottawa et à l’École des adultes ‘Le Carrefour’ de la même ville… Il a fondé, sur Montréal Road à Vanier, le nouveau cabaret-dancing restaurant ‘Fufu Club’ d’Ottawa, copié sur le modèle parisien…
Son compatriote Bulu Ebanda de B’béri, professeur au département de communication de l’Université d’Ottawa, confirme : «Franklin (…) un jeune frère très très engagé, positivement et au-delà du bla-bla de plusieurs (…). Je ne suis donc pas étonné qu’il ait eu ce prix franchement mérité…»
Président de la COCACO et politologue à l’Université d’Ottawa, Serge Élie Banyongen reconnaît en ce factotum de son équipe « un leader communautaire qui travaille inlassablement pour l’épanouissement de sa communauté au Canada. »
Pour M. Banyongen, « Son action a permis à notre jeunesse de reprendre espoir en ses capacités. Il a aussi contribué à établir les ponts entre nos communautés et [les Canadiens] tout en entretenant le dialogue et la flamme dans les relations au sein même de son propre groupe. »
Le panafricaniste et fondateur de l’association Racines et Culture Canada, César Ndéma-Moussa, conclut : Epapè est « Un frère à soutenir pour de nombreux projets à venir » en vue de « bâtir une communauté forte. »
Jean-Marc Soboth