Joshua Osih rendra hommage aux enseignants camerounais le 05 octobre Journée Mondiale des Enseignants ( JME)
HOMMAGE AUX ENSEIGNANTS CAMEROUNAIS
Enseignantes, Enseignants du Cameroun, Héros et Héroïnes du silence et de l’oubli, vous à qui nous avons abandonné l’éducation et l’avenir de nos enfants, vous qui ne recevez presque jamais ni épaulettes, ni médailles ni honneurs dus à vos rangs et à votre utilité sociale, du fond de l’indifférence et de l’ingratitude presque généralisées, autant de vos pupilles, de leurs parents, de la société que des pouvoirs publics, en ce 05 octobre que l’Internationale de l’Education vous a dédié, le SDF, Parti politique dont l’Education est la priorité des priorités, vous tresse des couronnes de lauriers et vous les remet sur l’Olympe de votre Dévouement et de votre Patriotisme.
Nous savons bien comment vous êtes traités, dans quelles conditions vous travaillez et comment les dépenses que vous consentez pour pouvoir exercer dignement votre métier, ajoutées à des salaires qui ne correspondent pas à votre charge de travail affolent vos fins de mois.
Depuis des ans, pendant que votre Statut particulier dort dans des tiroirs, des conjurations savamment orchestrées ne cessent de vous diaboliser sous le fallacieux prétexte que vous êtes manipulés et que vos légitimes revendications sont commanditées par des milieux occultes pour déstabiliser le régime. Votre 05 Octobre, tout comme le 1er Mai ont été ainsi récupérés pour semer la zizanie dans vos rangs et transformer les victimes que vous êtes en agents publicitaires gratuits de vos bourreaux. Vous voyez donc à quel point on vous infantilise.
Nous savons que vous êtes des fonctionnaires entièrement à part, qui achetez vous-mêmes votre matériel de travail, livres, crayons, papier… et qui n’avez ni chaises pour vous asseoir, ni bureaux climatisés ni salles d’enseignants confortables. Vous êtes les seuls dont la pénibilité du travail est universellement attestée. Vous travaillez jour et nuit et vous n’exigez aucun traitement préférentiel ni une compensation au sacrifice supplémentaire consenti pour l’Etat.
Nous savons que depuis 1991, en violation flagrante des textes en vigueur et contrairement aux autres fonctionnaires et agents de l’Etat, vous ne bénéficiez plus de frais de relèves, de congés annuels et vos rares missions ne sont payées qu’au lance-pierre.
Voilà pourquoi votre noble métier, dépouillé des considérations pécuniaires et sociales n’attire plus grand monde et on n’y vient plus qu’au hasard des débouchés et surtout pour obtenir un matricule et manœuvrer pour se réfugier sous les cieux cléments des administrations où l’herbe est plus verte et où la chèvre peut encore brouter là où elle est attachée.
Nous savons que contrairement aux autres travailleurs qui ont un traitement préférentiel partout où ils travaillent, vous n’avez aucun avantage interne dans vos lieux de service. Là où vous enseignez, non seulement l’inscription de vos propres enfants n’est pas garantie, mais comme tout le monde, vous êtes obligés de payer jusqu’à ces frais d’APE illégalement obligatoires que les chefs d’établissement, avec l’aval des ministres concernés et de quelques louches individus qui écument ces milliers de sentiers fangeux de la corruption banalisée qui détruit notre pays, fixent au gré de leur cupidité et du nombre de complices qui gravitent autour de cette manne juteuse qui tombe sans coup férir à toutes les rentrées scolaires.
Pour réparer notre voiture, chacun de nous recherche le mécanicien le plus compétent et le mieux formé. Pour construire notre maison, chacun de nous recherche l’architecte et le maçon qui ont le plus pignon sur rue. Comment pouvons-nous faire si peu de cas de la qualité et du confort des gens à qui nous confions nos enfants qui incarnent notre pension de vieillesse, notre immortalité et l’avenir de notre Nation ? La vérité est que l’Education constitue une épine dans le pied du pouvoir en place parce qu’elle doit faire de nos enfants des citoyens conscients de leurs droits et de leur dignité. Or pour s’auto-reproduire afin de pérenniser leur pouvoir dynastique, les dirigeants actuels ont besoin de sujets grégaires, moutonniers, serviles et obséquieux. Ils n’ont pas besoin de citoyens, mais des individus identiques, formatés pour applaudir, servir et tout accepter sans se poser de questions. L’Ecole, tant qu’elle distille ces contre-pouvoirs infaillibles que sont la connaissance et le savoir devient un danger et ne peut donc être que combattue.
Ils sont donc face à un dilemme : comment confisquer le pouvoir sans confisquer le savoir ? Comment supprimer l’Ecole sans trahir leurs motivations profondes ? Voilà pourquoi ils ont attaqué l’Ecole par la racine pivotante, en clochardisant, dévalorisant et infantilisant les enseignants, conscients qu’ils sont de ce que l’Ecole ne sera que ce que l’enseignant en fera.
Les jurys n’étant plus souverains, les ajouts de points, les harmonisations et autres prestidigitations font de nos diplômes des cadeaux plutôt électoralistes que des attestations de niveaux de connaissances. Nos écoles à effectifs pléthoriques deviennent alors des garderies et des centres d’uniformisation, de duplication, de clonage et d’abêtissement collectif.
Tout le monde attendait que le gouvernement prenne à bras-le-corps vos revendications par la mise en œuvre complète du Statut particulier de l’Enseignant qui depuis 2000 est tributaire du tribalisme salarial dont souffre la Fonction Publique, émiettée qu’elle est par des statuts aussi particuliers que spéciaux, ne laissant le statut général qu’aux laissés-pour-compte de la République.
On attendait l’intégration des instituteurs vacataires et autres contractuels de l’Education mais ce sont plutôt les chefs traditionnels qui l’ont été, en récompense de leur travail de sape pour tricher aux élections, imposer l’obscurantisme, la féodalité, le pouvoir héréditaire et autoritaire qui régissent les chefferies traditionnelles progressivement dénaturées et perverties et qui donnent une caution populiste au totalitarisme ambiant.
Enseignantes et Enseignants du Cameroun, en attendant ce jour qui n’est plus loin où il pourra lui-même résoudre vos problèmes, l’Honorable Joshua Osih, candidat du SDF à la Présidentielle du 07 octobre 2018 vous rend hommage, reste à vos côtés, prêt à trouver des solutions idoines à votre combat pour la liberté, l’avenir de la profession, de notre Ecole, de nos enfants et de notre pays. Que Dieu vous bénisse !
Yaoundé, le 30 Septembre 2018
P.O, Jean TAKOUGANG
Pr de Langues et de Traduction
Shadow Cabinet Minister for Education and Training