C’est parce qu’elle veut rentrer chez elle. C’est aussi parce qu’elle en a marre de voir les siens mourir du palu alors qu’elle sait soigner le palu, mourir de thyphoïde alors qu’elle sait construire des forages; s’assoir 10 sur des bancs universitaires, se serrer 5000 dans un amphi de 1000 place alors qu’elle sait créer des espaces virtuels, acheter des voitures d’occasion en Belgique alors qu’elle sait fabriquer des voitures, passer six mois sans électricité alors qu’elle sait produire de la lumière, faire la main à orange ou MTN alors qu’elle sait créer des entreprises de télécommunications, passer 11h sur un trajet boueux de 250km alors qu’elle sait construire des routes etc. . .
Si la diaspora camerounaise “s’agite” tant c’est parce qu’elle veut aider sa terre natale à être une terre viable. Pendant des décennies elle a appris à construire des routes, des aéroports, des voitures, des avions, des buildings, des armes nucléaires, des armes chimiques, des sérums, des vaccins. Et chaque jour sur chaque année de chaque décennie elle se demandait, quand enfin elle pourrait travailler pour son pays.
Si elle n’est pas présente aujourd’hui au bled ce n’est pas faute d’avoir essayé. Nombreux sont ceux qui après avoir étudié à travers le monde sont d’abord rentrés chez eux pour servir leur pays. Ils ont été repoussés comme de chiens par la clique à Biya qui n’est pas moins médiocre que sa volonté de bonne gouvernance.
Elle a découragé tout le monde, jeté à la poubelle de nombreux projets de la diaspora. Bref le système Biya n’a jamais rien foutu pour exploiter le potentiel de la diaspora la plus riche d’Afrique, si ce n’est essentiellement sur le plan humain.
Pire, le système a jeté à l’exil de nombreux enfants du pays qui avaient juste soif de bonne gouvernance. Ça fait mal évidemment.
C’est la vérité car quoiqu’on puisse dire on est resté Camerounais dans nos coeurs en parcourant le monde. On n’a jamais eu vraiment la place qu’on aurait pu avoir au Cameroun, en France, en Suisse, en Belgique, en Allemagne, aux USA, surtout parce que quoiqu’on fasse on reste Camerounais. Le fait d’avoir changé de nationalité pour certains n’a pas changé notre sang, non. On peut être de nationalité française mais on ne sera jamais de sang français ; jamais gaulois, tout comme les noirs américains n’ont jamais été réellement américains, ni aux yeux des blancs pour qui ils restent des noirs, ni à leurs propres yeux.
Récitez par cœur la France de Jeanne d’Arc, des Louis, des Napoléon ; celle de De Gaulle ou de d’Estaing ; récitez la mieux qu’un français, parlez sa langue mieux que lui, maîtrisez ses origines mieux que lui, vous resterez un black et lui un blanc. Et c’est ainsi. On leur est très utile pour la main d’oeuvre surtout quand on a un génie mais on ne leur est pas indispensable. La NASA ne fermera pas demain si Simo venait à la quitter; BMW ne perdra rien si Ousmanou lui rendait son tablier. C’est ainsi. Le seul endroit qui a réellement besoin de nous c’est le bled. C’est à lui que nous serons utiles. Et c’est pourquoi nous nous battrons jusqu’à la mort pour que plus jamais on ne nous bloque la voie.
Ce que nous sommes venus chercher ici ce sont des compétences, nous les avons suffisamment acquises. On sait ce que les chinois cachent à nos frères lorsqu’ils préférent travailler dans la nuit sans eux, on le sait.
Maurice Kamto est celui qui nous a inclu dans son programme, qui nous a consulté avant de le concevoir. Cet espoir qu’il a su nous donner nous ne le perdrons pas. Biya doit dégager à tous prix. . .
Mais j’invite chacun à rester lucide. Si nous avons choisi de soutenir MAURICE KAMTO faisons le en respectant ses méthodes. Il nous a dit qu’il sait comment vaincre sans effusion de sang. Il sait sur quoi il compte, en tout cas il sait déjà qu’il doit compter sur nous. Faisons seulement ce que nous avons à faire et laissons lui le reste. Le bled nous accueillera!!!
Kand Owalski