La machine gouvernementale est devenue folle

En gardant Kamto et Cie en prison, le régime joue avec le feu. Le leader du Mrc est un homme politique et non un terroriste. Le traduire devant le tribunal militaire c’est assuré qu’il est un terroriste. Mérite-t-on la prison parce qu’on a manifesté ? Quelqu’un a-t-il été poursuivi parce qu’il a fabriqué des faux observateurs de Transparency International pour valider la présidentielle du 07 octobre 2018 ? La marche du Mrc est –elle plus préjudiciable que les dérapages observés lors de la dernière élection présidentielle ?

Nous avons les libertés pour lesquelles nous sommes prêts à nous battre. Prés de 150 militants du Mrc méditent leur sort en prison pour avoir osé user d’une liberté constitutionnelle, celle de manifester. Oui cette constitution que l’on piétine quand il s’agit de l’application de l’article 66 relatif à la déclaration des biens. Oui cette constitution que nous ignorons lorsqu’il faut mettre en place la vrai-décentralisation. Et du coup, ceux qui ne pensent pas comme le système sont des ennemis à éliminer sur la base des lois liberticides et rétrogrades. Tout ça parce qu’ils ont refusé de céder au patriotisme injonctif en vigueur. Pourtant, Paul Biya lui-même a déclaré qu’il voudrait qu’on retienne de lui l’image de celui qui a apporté la démocratie et la prospérité au Cameroun.

Revenons à la démocratie. C’est une école où on apprend à respecter les opinions contraires. Lorsque la loi autorise de manifester, aucun texte administratif ne devrait interdire ce que la loi autorise. Le pouvoir a carrément oublié que même s’il jouie de la compétence de ses compétentes, il n’a pas la compétence des compétences. Au-dessus de Yaoundé, il y a des traités et des accords internationaux. Il y a aussi la communauté internationale qui est au-dessus du Cameroun de l’arrogance régnante et méprisante.

Ceux qui critiquent l’ingérence des Usa et de l’Union Européenne dans la gestion des affaires internes du Cameroun, oublient carrément que lorsque les droits de l’homme sont violés, l’ingérence devient une nécessité.

La vérité c’est que la machine gouvernementale est rouillée. Comme disait un analyste politique, le régime est pris au piège des montres qu’il a crées et dressés pour assurer sa défense. Ils sont magistrats, ministres, policiers, militaires, universitaires, « opposants », anglophones ou francophones. Mais surtout, ils sont sans foi ni loi.




Zéphirin Koloko – LE JOURNAL L’AVENIR d’aujourd’hui



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