Alexie Tcheuyap et Hervé Tchumkam oscultent la peur et l’insécurité dans le roman en Afrique francophone

Avoir peur: Insécurité et roman en Afrique francophone, tel est le titre fort évocateur du nouvel essai  d’Alexie Tcheuyap et de Hervé Tchumkam publié sous les Presses de l’Université Laval au Québec.. Pour le professeur de  littérature générale et comparée  Romuald Fonkoua , ces collègues Tcheuyap et Tchumkam «abordent avec sérieux, talent et brio la notion d’insécurité qui se répand dans l’espace littéraire africain. Créée dans des contextes historico-politiques déliquescents, l’insécurité commande les récits, structure les narrations et mobilise les idéologies.»

Alexie Tcheuyap et Hervé Tchumkam s’inscrivent ici dans une perspective innovante et percutante de l’analyse des littératures africaines francophone. Cet essai qui est sans nul doute une contribution majeure à l’étude des littératures africaines, est analyse qui conjuge avec minutie les grammaires du terrain aux «savoirs théoriques de l’écriture et confronte les politiques du récit aux prises avec le politique. Eu égard à la variété du corpus, aux problématiques en jeu ainsi qu’à la sophistication de l’appareillage théorique»

, comme le précise avec justesse Romuald Fonkoua de l’Université de la  Sorbonne.

Pourquoi la peur reste-t-elle prise en charge par des écrivains africains de générations différentes? Quelles configurations sociopolitiques se dessinent lorsqu’on passe de l’État espéré de droit à l’État d’insécurité absolue? Avoir peur serait-il un paradigme essentiel de lisibilité de l’expérience postcoloniale ?

Partant d’une analyse transversale du roman africain de langue française, les auteurs mettent en lumière la vulnérabilité de sujets qui, suppliciés par des épidémies ou des catastrophes de tous ordres, vivant dans la hantise d’être muselés, arrêtés, torturés par les « forces de l’ordre »,milices, bandes criminelles et terroristes islamistes infestant des autocraties tropicales, sont promis à une fin tragique.

En offrant des pistes essentielles pour l’interprétation de l’insécurité comme signe, cet essai construit des hypothèses sur le rôle de l’État et le sens du politique en contexte de déréliction.

Il détermine également les conditions de possibilités d’une véritable émancipation dans une conjoncture où les autoritarismes les plus brutaux sont pris de panique.

Qui est ALEXIE TCHEUYAP

M. TCHEUYAP est professeur titulaire au Département d’études françaises et vice-doyen à la Faculté des arts et sciences de l’Université de Toronto. Senior fellow de l’Institut européend’études avancées, Collegium de Lyon, il a été professeur invité en Afrique du Sud, en Allemagne, en France et aux États-Unis. En plus de dizaines d’articles, de chapitres d’ouvrages et de collectifs, il a publié Esthétique et folie dans l’œuvre romanesque de Pius Ngandu Nkashama (Paris, L’Harmattan, 1998), De l’écrit à l’écran (Ottawa, Presses de l’Université d’Ottawa, 2005), Postnationalist African Cinemas (Manchester et New York, Manchester University Press, 2011) puis Autoritarisme, presse et violence au Cameroun (Paris, Karthala, 2014).

Qui est HERVÉ TCHUMKAM

M.TCHUMKAM est professeur agrégé d’études francophones postcoloniales et fellow duTower Center for Political Studies à la Southern Methodist University. Il est l’auteur de State Power, Stigmatization and Youth Resistance Cultures in the French Banlieues: Uncanny Citizenship (Lexington Books, 2015). Ses champs de recherches comprennent la théorie littéraire, la philosophie politique et les droits de la personne.

Alexie Tcheuyap & Hervé A. Tchumkam, Avoir peur. Insécurité et roman en Afrique francophone. Québec, Presses de l’Université Laval, Col. Littérature et imaginaire contemporain, 2019, 320p.

Le lien suivant vous conduit sur le site des Presses

https://www.pulaval.com/produit/avoir-peur-insecurite-et-roman-en-afrique-francophone

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