Afin de remédier à l’afflux massif de patients atteints de Covid-19 qui saturent son système de santé, l’Italie se tourne désormais vers la Chine, Cuba et le Venezuela pour obtenir de l’aide tant matérielle qu’humaine. Quid de l’Union européenne ?
Deuxième pays au monde après la Chine et première nation européenne la plus touchée par la pandémie de Covid-19, l’Italie se tourne désormais vers l’international pour demander une aide sanitaire tant humaine que matérielle. Toutefois, le gouvernement italien ne s’est pas adressé à l’Union européenne (UE) pour soulager son système de santé surchargé, qui n’arrive plus à faire face à l’afflux massif de patients, mais à la Chine, à Cuba et au Venezuela.
Répondant à l’appel, Cuba a dépêché le 21 mars en Lombardie, région de l’Italie la plus impactée par la pandémie de Covid-19 avec plus de 3 095 décès selon le dernier bilan, une équipe de 52 médecins et infirmiers, dont certains ayant combattu l’épidémie d’Ebola en Afrique, pour aider le pays européen le plus meurtri par le virus, selon l’AFP. L’équipe, composée de 36 médecins, 15 infirmiers et d’un administrateur, «est prête à travailler sans relâche pour soigner et affronter l’épidémie de Covid-19 en collaboration avec les professionnels de la santé» d’Italie, a déclaré son chef, Carlos Ricardo Perez. Son équipe devrait commencer à prêter main-forte dans les hôpitaux de Crema, dans la province de Cremone en Lombardie, dès ce 22 mars.
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De son côté, la Chine avait envoyé neuf médecins et plusieurs tonnes d’aide sanitaire le 12 mars à Rome à bord d’un vol spécial pour aider le gouvernement italien à faire face à la pandémie de Covid-19. A bord de l’avion affrété par Pékin se trouvaient notamment «des ventilateurs, du matériel respiratoire, des électrocardiographes, des dizaines de milliers de masques et d’autres matériels de santé», avait indiqué le président de la Croix-Rouge italienne, Francesco Rocca, cité par RFI. «Les neuf experts, six hommes et trois femmes emmenés par le vice-président de la Croix-Rouge chinoise, Yang Huichan, et par un illustre professeur de réanimation cardio-pulmonaire, Liang Zongan, sont des médecins réanimateurs, pédiatres et infirmiers qui ont géré la crise du coronavirus en Chine», précisait-il
De surcroît, plus de trois millions de masques arriveront en Italie de Chine, d’Egypte, de Russie et d’Inde, selon l’agence italienne Ansa qui cite des sources au ministère des Affaires étrangères.
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De son côté, le Premier ministre italien, Giuseppe Conte, «a promis l’envoi au plus vite de 300 médecins en provenance de toute l’Italie pour soutenir les zones les plus touchées, au premier rang desquelles les provinces de Bergame et Brescia», d’après Les Echos. De même, la Lombardie avait décidé le 18 mars de rappeler en renfort les médecins et infirmiers récemment partis à la retraite pour faire face à la crise sanitaire en cours et aider les effectifs trop peu nombreux et partiellement épuisés, selon Reuters. Toutefois, seulement 10% des médecins lombards retraités ont répondu favorablement à cet appel. En conséquence, «nous avons déjà bloqué les départs à la retraite et demandé au gouvernement d’obliger ceux qui ont cessé leur activité de la reprendre», a indiqué l’assesseur à la santé du Conseil régional lombard.
«Nous avons besoin de médecins et d’infirmiers», a quant à lui martelé Attilio Fontana, président de la province de la Lombardie. Et de continuer : «Ils sont en nombre insuffisant et à bout de forces. L’appel lancé ces derniers jours à ceux qui ne travaillent plus ou aux spécialistes dans d’autres régions n’a pas provoqué la réponse espérée.»
«La solidarité européenne n’existe pas. C’était un conte de fées»
L’Italie n’est pas le seul pays européen à s’être tourné vers des gouvernements d’autres continents pour obtenir de l’aide dans la lutte contre le Covid-19. De son côté, le président serbe Aleksandar Vucic avait accusé, le 17 mars, l’UE d’avoir abandonné son pays après la décision prise par la Commission européenne de limiter les exportations de matériel comme les masques, lunettes ou combinaisons, provoquant la colère du chef d’Etat de la petite république balkanique.
Le 15 mars, Bruxelles avait annoncé que les exportations d’équipements médicaux de protection devaient être soumises à l’autorisation des gouvernements européens. «La solidarité européenne n’existe pas. C’était un conte de fées», s’était désolé Aleksandar Vucic, assurant avoir désormais placé les «espoirs» du pays dans la Chine.
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