Voici mon éditorial politique du lundi 25 octobre 2021 dont la version audio a été diffusée sur les antennes de la Radio Tiémeni Siantou (90.5 FM à Yaoundé et Bafang et sur www.panoramapapers.com.) Bonne semaine à toutes et à tous.Même si ceux qui l’ont côtoyé durant les dernières semaines le savaient diminuer du fait des soucis de santé, ils sont nombreux parmi ses compagnons politiques à avoir été pris de court par le décès de Théophile Yimgain Moyo dans la nuit du 22 au 23 octobre 2021 à Yaoundé.
Le Président national du Mouvement Citoyen (Moci), était en effet au moins en coulisse, toujours très actif sur la scène politique nationale.Le 18 septembre 2021, il n’a pas hésité à venir à la rencontre de l’ancien Président de l’Union des Populations du Cameroun (UPC), Victor Onana, juste après sa sortie de l’émission hebdomadaire de débats politiques, « Policam », diffusée en direct tous les samedis en matinée sur les antennes de la Radio Tiémeni Siantou, émission à laquelle il a souvent été invité.Il s’agissait pour lui ce jour là et aux deux collaborateurs qui l’accompagnaient de parler de l’unité des mouvements nationalistes au Cameroun.
Le fait pour lui d’avoir bu une petite bouteille de bière au cours de la conversation ne pouvait laisser entrevoir une dégradation de son état de santé à brève échéance.
Théophile Yimgain Moyo travaillait activement ces derniers mois à la fédération des mouvements politiques qui considèrent le Cameroun comme une néo colonie de la France et l’utilisation du franc CFA, la monnaie, comme un sérieux handicap pour l’essor économique du pays et dont il fallait s’en débarrasser au plus vite.La doctrine panafricaniste à laquelle il croyait profondément, devait alors permettre à terme au Cameroun et à d’autres pays africains placés dans la même situation, de s’émanciper de la domination politique, économique et socioculturelle des occidentaux et singulièrement des anciennes puissances colonisatrices dont ils sont victimes.Pour atteindre ses objectifs politiques, Théophile Yimgain Moyo n’hésitait pas à mettre ses propres moyens. En 2016, il inaugure en plein cœur de Yaoundé, le Panthéon du panafricanisme, connu aussi comme le siège de son parti politique, le Moci, fondé en 2011.
Le lieu est situé à quelques pas du siège dans la capitale de l’Union Démocratique du Cameroun (UDC), parti dans lequel, il aura passé une vingtaine d’années comme Secrétaire national à la Communication au près du charismatique, Adamou Ndam Njoya, de regretté mémoire.La résidence privée beaucoup plus spacieuse au quartier Bastos à Yaoundé de Théophile Yimgain Moyo, servait également de cadre à plusieurs réunions politiques de masse.Jamais élu malgré une trentaine d’années de présence continue sur la scène politique, du fait aussi de ne s’être quasiment jamais présenté à une élection, Théophile Yimgain Moyo ne croyait pas à la crédibilité du système électoral camerounais ; d’ailleurs son parti, le Moci, n’a jamais été en lice à une quelconque élection.
A 72 ans, il n’aura finalement jamais le temps de voir éventuellement triompher ses idées politiques au Cameroun ou en Afrique.Cependant, l’histoire retiendra que Théophile Yimgain Moyo a été un grand homme dans le domaine de sa profession. Architecte et urbaniste de haut vol, il a notamment conçu le temple mythique de la paroisse de Nlongkak à Yaoundé de l’Eglise Evangélique du Cameroun.Théophile Yimgain Moyo a aussi eu le privilège de diriger l’Ordre national des architectes du Cameroun et en dehors d’être professeur émérite à l’Ecole Nationale Supérieure Polytechnique de l’Université de Yaoundé I, il était jusqu’à son décès, le Président de l’Ordre national des urbanistes du Cameroun.
Source: Eric Boniface Tchouakeu
Titre Icicemac.com