Apres avoir moqué les contestataires à l’annonce par Me Tsapy Joseph Lavoisier de la radiation de la requête du Groupe des 27 + devant le tribunal de Mfou et qui alors visait le président national John Fru Ndi et sa secrétaire générale Adeline Lord Djomgang, les proches du Chairman ont vite déchanté quand 48h après, une nouvelle requête, visant cette fois le parti – et non ses deux responsables intuiti personae – a été introduite devant le juge civil du Tgi du Mfoundi à Yaoundé.
À l’effet de demander aux juges d’apprécier et annuler le cas échéant, tous les actes posés par le NEC du SDF présidé par John Fru Ndi depuis un peu plus de 3 mois, cette nouvelle requête a été enrôlée pour le 2 mars 2023. Comme pris de panique, et avant l’ouverture des débats de cette affaire, John Fru Ndi a fait convoquer en urgence une session du Comité exécutif national (NEC) du SDF pour le samedi 25 février 2023.
Le week-end dernier donc. En l’absence de l’essentiel des membres du NEC signataires de la Déclaration de Mbouda, ce qui devait arriver est arrivé: exclusion de tous les 34 signataires de la requête dont un député, un sénateur, un maire, des maires adjoints, 4 présidents régionaux, des membres du NEC dont deux vice-présidents nationaux; 4 secrétaires nationaux dont ceux chargés la Communication, de l’organisation, et des affaires financières; la présidente de l’organe spécialisé des femmes du SDF ; le trésorier national; deux conseillers juridiques nationaux (tous ces membres du NEC élus du dernier congrès de février 2018) et plusieurs conseillers municipaux; des responsables de base dont des PCE ainsi que d’anciens membres du Shadow cabinet dont le remplacement est l’un des points de crispation entre les deux groupes qui se regardaient désormais en chiens de faïence.
Le groupe contestataire qui a très mal accueilli les décisions du NEC suspendant outre les présidents régionaux ainsi que celle mettant à la place des coordinations spéciales de même que l’interdiction faite à certains de ces responsables de candidater aux futurs postes au Nec ainsi qu’aux élections nationales ont considéré qu’il s’agissait d’une stratégie de Fru Ndi visant à imposer à la tête du parti dont il a déclaré devoir prendre sa retraite, le candidat de son choix. Casus belli donc.
Certains l’ont même accusé de vouloir installer un homme de paille pour continuer à régenter la vie du parti ainsi que ses finances comme il le fait depuis une trentaine d’années. Alors que les préférés du chairman, dont son fils Benjamin Achu, coordinateur des jeunes du SDF et Joshua Osih, député et 1er vice-président national étaient perçus comme les bénéficiaires de cette stratégie de purge peu feinte, leurs partisans, pour l’essentiel des nouveaux venus ainsi que quelques élus à qui étaient promis des investitures aux élections à venir (sénatoriales, legislatives, municipales et régionales), demandaient aux quasi bannis de se taire et préparer des recours pour le congrès dont ils étaient pourtant de fait exclus de l’organisation!
Ces derniers, flairant le piège ont décidé de recourir au juge civil aux fins de préserver leurs droits de militants en vue des échéances internes (congrès électif de la direction du parti) et externes (droit de candidater aux élections nationales). Option radicale s’il en fut, John Fru Ndi et son noyau dur ont alors décidé de les prendre de court en activant cette session fatidique du NEC. Dont l’essentiel aura été le constat opportun de l’auto exclusion des plaignants. Ce que ces derniers ont vite compris comme une manœuvre visant à les priver de la qualité juridique pour exiger le respect de leurs droits fondamentaux en tant qu’associés adhérents du SDF. En effet, l’entourage du chairman qui ne souhaite pas devoir rendre compte de la gestion du parti aussi bien en ses ressources humaines que financières et matérielles parie sur le fait que le tribunal de grande instance du Mfoundi pourrait, dès le 2 mars prochain, débouter les requérants pour défaut de qualité.
Mais, même dans cette hypothèse les dissidents qui disent leur rang plus fournis que les 34 exclus estiment avoir poussé par leur action leur concurrents à la faute: celle de privilégier leurs intérêts personnels que le renforcement du parti dont les résultats au cycle électoral récent (présidentielle et les élections locales qui ont suivi) montrent largement que l’orientation empruntée par cette direction pénalise le SDF dans sa vocation historique de principal challenger du Rdpc.
Dans une sorte de méthode Coue, le camp Osih/Achu qui peut d’ores et déjà se considérer comme vainqueur sur tapis vert du Congrès désormais sans enjeu véritable convoqué hier pour les 29, 30 et 31 juillet prochain à Yaoundé veut se convaincre de devoir relalncer la machine en étant moins vindicatif et plus collaboratif avec le pouvoir en place. Telle était en effet depuis le lendemain de la présidentielle du 07 octobre 2018 la ligne de fracture au sein de ce parti qui s’était vu déclasser au 4e rang avec un résultat en dessous de 5% des suffrages valablement exprimés.
Se faisant ainsi devancé par les candidats du Mrc et du PCRN dont c’était pourtant les premières participations à l’élection phare du système presidentialiste camerounais! On suivra avec beaucoup d’attention dès l’ouverture de la session parlementaire de mars prochain mais aussi les Sénatoriales du 12 mars 2023 les premières retombées de cette violente crise sur la représentation institutionnelle du jadis principal de l’opposition.
SourceFacebook: Alex Gustave Azebaze