Cameroun: Carte Nationale d’Identité prise au piège des enjeux de marchandisation, de citoyenneté et de souveraineté

La CNI est une question qui relève de la souveraineté d’un pays et qui répond à une obligation régalienne du domaine exclusif et sous la haute sécurité de l’État. La CNI est un enjeu permanent de sécurité nationale de premier ordre.Vous constaterez avec moi que tous les pays du monde développés dans lesquels la majeure partie de vous tous vivez, ont une bonne maîtrise de leur système d’identification de tous leurs citoyens et de tous les ressortissants étrangers vivant sur leur sol

La nouvelle Carte Nationale d’Identité prise au piège des enjeux de marchandisation, de citoyenneté et de souveraineté

La nouvelle Carte Nationale d’Identité (CNI) est un document en polycarbonate, plastifié et sécurisé, établi sur fond pré-imprimé selon la norme ISO/CEl 7810 sous le format 10-1. Elle est informatisée, biométrique, personnelle. Elle atteste de la qualité de citoyen d’un pays et lui accorde une existence légale.       

La DGSN a signé le 13 MAI 2024 un contrat avec l’entreprise allemande AUGENTIC GMBH pour la production d’une CNI en 24h. Un contrat en BOT (Build operate and tranfer) pour un coût fixé à 15000 FCFA, et revu récemment par le Sénat et la DGI à 10000 frs. Il est à noter que le prix était de 2800 frs CFA en 2016 dans le précédent contrat signé en 2015 avec la société française Gemalto filiale du groupe Thalès de même nationalité.

L’identité représente l’Âme d’une nation. On ne saurait la gérer comme une marchandise, un bien ou service ordinaire, comme une route, un pont, etc.

La CNI est une question qui relève de la souveraineté d’un pays et qui répond à une obligation régalienne du domaine exclusif et sous la haute sécurité de l’État. La CNI est un enjeu permanent de sécurité nationale de premier ordre.

Aujourd’hui, il apparaît comme à l’époque d’esclavage ou c’est le maître qui délivrait le permis d’affranchissement à l’esclave pour sa liberté. Le thème qu’a choisi le Prof Maurice Kamto lors de sa conférence à la Haye est assez évocateur : LE DROIT INTERNATIONAL ET LA DÉCOLONISATION INACHEVÉE. Car nous en sommes encore à l’époque où c’est le blanc qui détermine qui est citoyen camerounais et qui ne l’est pas. Il faut impérativement et radicalement arrêter cette néo colonisation qui nous bestialise et démontre de notre incapacité à nous assumer. Cela ne se fait dans aucun pays digne de ce nom et si nous voulons nous faire respecter par les nôtres et par les autres, il faut STOPPER cette infantilisation.

Vous constaterez avec moi que tous les pays du monde développés dans lesquels la majeure partie de vous tous vivez, ont une bonne maîtrise de leur système d’identification de tous leurs citoyens et de tous les ressortissants étrangers vivant sur leur sol. Et à l’opposé tous les pays sous-développés n’ont aucune maîtrise de leurs populations. Ce qui montre à souhait l’importance que représente cette donne dans la vie d’un pays. Et c’est pour cette raison que nous devons en faire la priorité des priorités.

Les projections économiques et l’évaluation des besoins sont faites sur la base de statistiques crédibles dans une société. Comment pouvons espérer sortir du sous-développement si nous ne savons pas combien nous sommes et qui nous sommes ?  Comment un père de famille peut évaluer le budget et les besoins de ses enfants s’il ne connaît combien ils sont et qui ils sont ? Pire, comment un père de famille peut demander à son camarade de venir compter et identifier les personnes qui vivent sous son toit et sont censées être sous sa responsabilité? 

Plusieurs débats ont lieu autour l’épineuse question sur la CNI avec les problématiques sur la double nationalité, sur le passeport, sur le code électoral, également sur les inscriptions sur les listes électorales. Il doit être souligné avec importance haute que les enjeux et niveau d’importance et de priorité ne sont pas les mêmes ici.

Sans CNI aucune des autres problématiques n’existerait ou serait rédhibitoire. Il en est de même d’un document encore plus essentiel. Sans acte de naissance, la CNI ne peut exister. Or, si l’on en croit le député Joshua Osih, près de 10 millions de camerounais n’ont pas d’actes de naissance. Tout autant inquiétant, aucun recensement de la population n’a eu lieu depuis 2005, c’est-à-dire depuis bientôt 20 ans.

La complète maîtrise par les nationaux de tous les processus autour de la CNI doit être inscrite au cœur des priorités patriotiques et nationales …

 A travers cette problématique qui concerne tout le monde, et saluons la campagne faite par la vaillante équipe de Cabral Libi “JE VEUX MA CNI”, nous avons une grande opportunité de ramener toutes les tendances autour d’une même table, y compris nos frères et sœurs du NOSO. Et en faire l’une de nos priorités pour la campagne d’une TRANSITION POLITIQUE au Cameroun. Et ainsi pour joindre l’utile à l’agréable, nous lancerons une opération araignée pour motiver les inscriptions de tous les Camerounais du monde entier à travers une solution digitale à cet effet… afin d’impacter tous les partenaires politiques à nous rejoindre pour l’avènement d’une nouvelle ère.        

Selon nos informations et les études prospectives menées la CNI sous sa forme polycarbonate/polyéthylène actuelle ne saurait dépasser 1000 frs CFA en coût de revient unitaire dans son format carte de crédit actuel.  Ailleurs, dans les pays sérieux, ce document essentiel pour la vie citoyenne est gratuitement délivré aux citoyens.

C’est pour cette raison que nous préconisons qu’elle soit gratuite pour la période de transition et au-delà, afin de doter TOUS les Camerounais de cette pièce officielle indispensable et ce qui pourrait permettre d’avoir ou de constituer une liste électorale plus réaliste et représentative de toutes les composantes de la nation.

Et comment cela pourrait se faire ?

PROPOSITION

Selon le décret du chef de l’État 2016/375 du 04 Août 2016 fixant les caractéristiques, modalités d’établissement et de délivrance dans son chapitre II, il est indiqué que la CNI est délivrée par le délégué à la sûreté nationale, DGSN.

  1. Compte tenu de nombreux échecs constatés sur plusieurs opérateurs relayes et leur incapacité à doter les citoyens camerounais d’une CNI. GEMALTO, THALES, G&D, Saphran Morpho, VERIDOS aujourd’hui AUGENTIC ont tous échoués et sont disqualifiés.
  2. Compte tenu de son caractère hautement technique par l’utilisation d’une des technologies de pointe telle que la BIOMÉTRIE. Il est bon que cela soit l’affaire des techniciens en la matière et non de la police qui devrait être commise au contrôle et non à la production.
  3.  Compte tenu de sa dépendance avec la production des actes d’État civil dont les actes de naissance en sont indispensables.

Pour une meilleure traçabilité et une bonne coordination, il serait bon de confier cette tâche à une institution comme le BUNEC créé par Décret N° 2013/031 du 13 février 2013 et qui est Le Bureau National de l’État Civil du Cameroun (BUNEC). C’est un établissement public administratif chargé d’assurer la supervision, le contrôle, la régulation et l’évaluation du système national de l’état civil.

Constitué d’une équipe dynamique et compétente, le BUNEC pour le système d’état civil camerounais effectue les actions suivantes :

  1. Modernise le système d’état civil
  2. Sécurise le système d’état civil
  3. Fiabilise l’état civil camerounais

Comme cela se fait déjà dans d’autres pays avec résultats probants comme en INDE, en Afrique du Sud ou dans une moindre mesure en Côte d’Ivoire, une réforme est nécessaire en attribuant des compétences nouvelles et complémentaires au BUNEC (Bureau national d’état civil) en le transformant en BUNEIC (Bureau national d’État civil et d’identification du Cameroun). Cette nouvelle organisation aura pour mission de coordonner l’État civil et l’identité camerounaise, car l’un ne saurait exister sans l’autre.  En leur dotant de capacités humaines, techniques et moyennes matériels conséquents pour le bon accomplissement de leur mission. Par une identification unique, nous allons résorber cette problématique à moyen terme. Nous rappelons que l’Inde, le pays le plus peuplé du monde avec 1;5 milliards environ a engagé ce processus depuis 2018 et est toujours en cours d’harmonisation avec des résultats extraordinaires. Et c’est l’un des systèmes les plus fiables actuellment au monde.

L’enregistrement des actes, la création des numéros uniques et fichiers de naissance, l’enrôlement des camerounais en âge majeur pour leur CNI, le traitement au quotidien de toutes ces données sera l’affaire du nouveau BUNEIC (Bureau national de l’État civil et de l’Identification du Cameroun), mais Un second acteur à impliquer serait l’Imprimerie Nationale qui pourra produire autant de CNI selon les DATA (données électroniques d’indentification des citoyens) fournies par la BUNEIC. Tout en prévoyant un temps pour la montée en charge après un renforcement des capacités technologiques et techniques de cet opérateur.

Ainsi notre pays disposera d’une institution stable et pérenne pour répondre à tous les défis identitaires. Et non plus à la volonté d’un seul homme qui décide sur l’existence d’environ 40 millions de camerounais dans le monde.

Voilà quelques pistes de réflexions menées par le COSTO (Comité scientifique et technique de l’Opposition) sous l’impulsion du CPD (Cameroon Patriotique Diaspora)

                                                              

Mr Jean Genestar Priso

Cordonnateur du COSTO

Prof. Tagne Jean Bosco      

Cordonnateur general du CPD 

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