Cameroun : Encore une histoire de pédophilie au sein l’église catholique
De graves dénonciations sont portées contre le prêtre Martin Ze Ondoua de la paroisse Saints Anne et Joachim dans le diocèse d’Ebolowa, accusé d’avoir violé et détruit l’hymen d’une fillette de 3 ans.
Le Comptoir d’assistance judicaire Mandela center, qui porte la dénonciation au nom des parents de la victime, se veut amer et déterminé à ne pas laisser le crime impuni. Selon son récit qui ressort de la note d’information N°101/MC et signée de son secrétaire exécutif permanent le 19 novembre 2017, appuyée par ailleurs par plusieurs documents illustratifs, la petite Annie Lydie Evindi , âgée seulement de 3 ans à l’époque des faits, défèque et urine aujourd’hui alternativement par voie génitale, « de façon incontinente », du fait des séquelles laissées par ce viol violent dont elle a été victime.
A en croire la note d’information parvenue à notre rédaction, l’histoire remonte au 29 mai 2016. Retenue, comme quelques-unes de ses camarades, pour des prestations scéniques au cours de la cérémonie solennelle de remise des bulletins de fins d’année à l’école catholique d’Abang de la paroisse Saints Anne et Joachim, elle
a répondu aux abonnés absents, après que son tour était annoncé sur scène. Surprise par son absence à cet instant précis, la foule, au rang de laquelle de nombreux responsables paroissiaux, s’est mise à sa recherche.
C’est alors que plusieurs personnes auraient affirmé avoir vu le prêtre Martin Ze Ondoua la tenir par la main pour la diriger vers ses appartements privés à la procure. Une fois rendue à la procure, la meute, face à la réticence du prélat d’ouvrir sa chambre, a dû défoncer la porte pour découvrir l’horreur : « la petite fille dans un état d’inconscience, saignant abondamment au niveau de ses parties génitales », rapporte la note d’information.
Déni de justice
Face à la tentative de lynchage par la foule en furie, le prêtre pédophile n’a eu la vie sauve que grâce à l’intervention des éléments des forces de l’ordre, appelés d’urgence par ses collègues. Les examens médicaux réalisés à l’hôpital régional d’Ebolowa ont établi « que la jeune Annie a subi d’intenses pénétrations tant vaginales qu’annales …qui ont totalement endommagé sa voie fécale et son appareil génital ». Le certificat médical N° 12 79 46, établi par le Dr Fabrice Arroye Beto , conclut que « la victime risque de ne jamais connaitre le bonheur d’un enfantement ».
Suffisant pour convaincre le grand-père de la suppliciée, Louis Robert Engamba , d’introduire une plainte en justice contre le prêtre Martin Ze Ondoua pour « viol, arrestation et séquestration arbitraire, pratique de sorcellerie ». Seulement, se complaint Mandela center, depuis la mise en mouvement de l’action publique, le présumé prêtre pédophile, qui soit dit en passant est originaire de Mvomeka comme le chef de l’Etat, n’a jamais été officiellement inculpé.
Et ce, malgré les dispositions contraignantes du Code pénal, des Conventions internationales relatives à la protection de l’enfant et ratifiées par le Cameroun, et des multiples requêtes adressées aux supérieurs des magistrats du tribunal de grande instance d’Ebolowa. A l’instar de celle aux fins d’intervention urgente du 30 janvier 2017, adressée au Garde des sceaux Laurent Esso, par le collectif d’avocats constitués pour la défense des intérêts de l’enfant, et chapeauté par Me Ndumu Tushale. Même Chantal Biya première dame du Cameroun, Mgr Jean Mbarga – archevêque métropolitain de Yaoundé, et Pioro Pioppo – ancien nonce apostolique affecté auprès de la République du Cameroun, de même que la Commission nationale des droits de l’homme et des libertés, ont été interpelés, en Vain.
Un silence que Mandela Center assimile à un déni de justice, avant de condamner « cette inertie doublée d’un silence complice et criminel ». L’Ong dit avoir saisi plusieurs organismes internationaux et personnalités de la république, afin qu’ils se penchent efficacement sur le suivi du dossier, et invite les Ong œuvrant dans la défense des droits humains à se mobiliser pour la défense des droits de la petite Annie, aujourd’hui en souffrance chez un tradi-praticien à l’Est du pays. Sera-t- elle entendue ?
En tout cas, cette révélation vient remettre au goût du jour la question du respect des mœurs au sein de l’église catholique, et particulièrement de l’église catholique établie au Cameroun, qui pour une énième fois, se retrouve ainsi au banc des accusée du fait des agissements pervers des membres de son clergé.
Gaby NKOT
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