Fame Ndongo défie Paul Biya de retirer ses ordinateurs PB s’il est en colère. On verra la réaction de Paul Biya complice ou pas?
Dans une émission hebdomadaire consacrée aux partis politique sur l’antenne de la CRTV Télé, Jacques Fame Ndongo, le ministre de l’enseignement supérieur et haut cadre du RDPC, parti politique au pouvoir, a répondu aux critiques suscitées par la gestion qu’il fait du don de 500 000 auditeurs offert aux étudiants par le président de la République.
« Espaces politiques » est une émission de la télévision d’Etat réservée aux partis politique représentés à l’Assemblée nationale. Dans l’édition du jeudi 18 janvier 2018, le RDPC, parti majoritaire, avait comme invité, Jacques Fame Ndongo en double qualité de ministre de l’enseignement supérieur et Secrétaire à la communication au Comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais.
Depuis deux mois environs, Jacques Fame Ndongo est la cible des critiques acerbes au sujet de la gestion qu’il fait du don de 500 000 auditeurs offert aux étudiants par le président de la République. Aux dernières nouvelles, les ordinateurs estimés par l’opinion publique de mauvaise qualité et d’excessivement chers, auraient amené Paul Biya, le donateur à être en colère contre son ministre.
Interrogé sur la véracité de ces indiscrétions par Simon Meyanga, le communicateur et présentateur de la tranche réservée au RDPC, Jacques Fame Ndongo a démenti à sa manière
« Mais s’il était en colère, il aurait demandé de retirer tous les ordinateurs. Puisque c’est son don ! Si par exemple, votre papa vous dit : voici un porc-épic, allez le donner à mon cousin qui est dans tel village. Si vous trainez pendant une ou deux semaines et puis, le porc-épic est faisandé. Évidemment, le cousin de votre papa ne va pas dire merci à son cousin, il va dire : vous m’avez envoyé une viande faisandée ! Mais, le fait que les étudiants disent merci au chef de l’Etat ; le fait que les étudiants soient contents, soient satisfaits. Le fait que ceux qui n’ont pas encore reçu l’ordinateur attendent avec une impatience incommensurable, prouve bel et bien que l’opération est bien menée » a déclaré le ministre de l’enseignement supérieur.
Ce dernier est aussi accusé par des membres de certaines organisations de la société civile, d’avoir détourné une partie des fonds destinés à la fabrication des ordinateurs. Sur la base de ces soupçons, le SDF, parti politique leader de l’opposition, a demandé au président de la République, « l’ouverture d’une enquête indépendante sur l’achat et la distribution d’ordinateurs aux étudiants par le Ministre de l’Enseignement supérieur »
Réagissant à ces soupçons, le ministre Jacques Fame Ndongo a expliqué face à son camarade journaliste Simon Meyanga, que la procédure de paiement des factures pour la fabrication des ordinateurs ne donnait aucune possibilité à un détournement de fonds.
« Je rappelle que le président de la République n’a pas donné des sacs et des sacs de milliards au ministre de l’Enseignement supérieur pour acheter des ordinateurs en Chine. Ces ordinateurs sont fabriqués en Chine par des fonds chinois débloqués par Eximbank China et fabriqués par une entreprise d’Etat chinoise. Alors avec cela, raisonnons un peu par l’absurde : qu’est-ce que le président de la République reprocherait donc au ministre de l’Enseignement supérieur qui n’attend que le produit rendu à Yaoundé pour procéder à sa distribution ?» Interroge Jacques Fame Ndongo avant de s’exprimer aussi sur la polémique suscitée par l’attitude méprisante du président de la République envers lui le jeudi 04 janvier dernier lors de la cérémonie de présentation de vœux au palais de l’Unité.
« Avec ça, ils ont essayé de lire une image de vœu mais, je ne dirais jamais ce que le président qui était tout souriant m’a soufflé. Et bien entendu, je ne pouvais ne pas prolonger rapidement cette conversation. Je l’ai fait, et les gens ont interprété que le président de la République a tendu la main à mon voisin, mon ami et collègue qui venait après moi, que c’était une façon, de dire qu’il ne voulait pas me voir. Alors, s’il ne voulait pas me voir, le président de la République n’a pas peur de moi, je ne suis qu’un modeste collaborateur. Il peut dire ? J’arrête cette opération, je la confie à quelqu’un d’autre. Pour le moment, je ne sache pas que tel soit le cas. Mais, sait-on jamais ? L’avenir peut nous réserver des surprises, peut-être, il peut arrêter l’opération. Mais, pour le moment, l’opération continue de fort belle manière. Les étudiants s’enrôlent avec beaucoup d’engouement et les choses se passent très bien. Je sais que beaucoup de gens ont glosé là-dessus, mais le meilleur test, c’est l’attitude des étudiants » a conclu celui qui se considère comme une créature de Paul Biya, Chef de l’Etat depuis 36 ans.
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