Les dirigeants sont dépourvus d’ascèse et ont du mal à s’élever au-dessus des besoins primaires, Professeur Ambroise Kom
Germinal : Chaque fois qu’on parle de l’Université des Montagnes, beaucoup aujourd’hui l’associent toujours à l’AED. C’est quoi l’AED ? Quels sont ses missions et les objectifs qu’elle poursuit ?
Ambroise Kom : Il s’agit véritablement là d’un travestissement et de l’explication de presque tous les maux qui risquent fort de conduire l’UdM au cimetière, si elle n’y est pas déjà. L’AED avait été conçue comme « Trustee ». Cela veut dire, dans le jargon américain, un groupe de femmes et d’hommes qui, bénévolement et dans l’ombre, travaillent à la bonne marche de l’institution, surtout en trouvant les moyens matériels de son développement. C’est ce qui se passe dans toutes les institutions nord-américaines. Les membres du trustee sont fortement présents mais personne ne les voit, personne ne les entend, tellement ils sont discrets. C’est le rôle que nous avons joué pendant au moins les dix premières années de l’existence de l’UdM. Lorsque les Professeurs Louis-Marie Ongoum ou Fabien Kange Ewane ont présidé aux destinées de l’UdM, personne n’entendait parler de l’AED. Et pourtant, elle était bien présente et travaillait, nuit et jour, en back-office. Nous avons travaillé comme bénévoles jusqu’au moment où nous sommes devenus des ouvriers de l’institution elle-même, les membres de son personnel opérationnel. Les personnes qui se revendiquent de l’AED aujourd’hui ont tropicalisé le concept. On y coopte les membres de la famille, les amis, les frères et sœurs du village pour guetter les avantages et attendre l’héritage. Pour eux, il suffit d’être membre de l’AED pour revendiquer des dividendes sur les produits de l’UdM. L’Institution est donc devenue une épicerie au service des « patrons » de l’AED. La survie de l’UdM dont ils ignorent les tenants et les aboutissants ne les intéresse nullement. Ce qui compte est ce qu’ils en tirent. De plus, l’UdM passe de la lumière à l’ombre et l’AED de l’ombre à la lumière. C’est le monde à l’envers. Même le site web de l’UdM a été modifié pour que l’AED y figure. Les patrons de l’AED sont véritablement en quête de « reconnaissance », au sens fanonien du terme. Les véhicules achetés avec l’argent de l’UdM sont estampillés « AED ». L’AED prend l’argent de l’UdM pour faire des dons à l’UdM. Bientôt l’UdM risque de changer de nom pour porter celui des membres de l’AED ou celui de leur village.
Parmi les activités de l’AED, vous nous parlez de la création de l’Université des Montagnes. Quel rapport existe-t-il entre l’UdM et l’AED ?
J’ai répondu à votre question dans mon ouvrage, Université des Montagnes : Pour solde de tout compte, paru en mars 2017 et disponible à la Librairie des Peuples Noirs à Yaoundé. L’AED n’a jamais créé l’UdM. L’UdM n’est aucunement la création de l’AED. Au sein du groupe de travail mis en place chez moi au lendemain de la chute du mur de Berlin, de l’avènement du multipartisme, et au lendemain de la longue et violente grève des étudiants de l’Université de Yaoundé en 1991, je suggère la création d’une université qui serait l’émanation de la société civile camerounaise et qui serait en quelque sorte le « corrigé » du cafouillage postcolonial dans le domaine de l’enseignement supérieur. Les amis adhèrent avec enthousiasme à l’idée. J’en énonce le concept et nous nous mettons à réfléchir aux stratégies de sa mise en œuvre. Nous voulions une institution portée par un collectif et non par un individu. Voilà comment on en arrive à inventer, quelque temps après, l’AED pour porter l’UdM. Nombre de personnes qui plastronnent aujourd’hui à l’AED ne faisaient pas du tout partie de ce « Think Tank » et ne savent rien de l’histoire de l’invention de l’UdM. Tout ce qui les intéresse est l’argent que l’UdM produit. Ils revendiquent la paternité de l’institution pour se donner une fausse légitimité et une surface sociale.
Quelle est la spécificité du projet pédagogique de l’UdM, par rapport aux universités camerounaises existantes.
L’UdM avait été pensée et créée pour relever le défi postcolonial, pour que nous existions non plus en tant qu’intellectuels postcoloniaux mais en tant que Camerounais/Africains, nous pensant, pensant notre identité, c’est-à-dire maîtres chez nous. L’école en est le point de départ. Nous voulions commencer par la formation des professionnels dont nous avons le plus besoin, dans un esprit d’appropriation de notre histoire culturelle, sociale et économique. Voilà pourquoi, nous avons commencé par les filières scientifiques et techniques essentielles. Les formations ici étaient étroitement ancrées dans le réel, c’est-à-dire pratiques. L’UdM n’avait été précédée que par l’Université Catholique d’Afrique centrale dans la professionnalisation des formations au Cameroun, avec des stages systématiques en entreprise. En nous inspirant du modèle « Liberal Arts » qui a fait ses preuves aux USA, nous avions généralisé les formations africanistes en dispensant des cours de culture générale à tous nos étudiants. J’en avais la responsabilité et j’ai dispensé pendant les dernières années de mon séjour là-bas un cours intitulé « Culture et identité », question d’amener les étudiants à se penser et à se positionner dans le monde global qui nous entoure et nous interpelle. Nous avions également élaboré et mis en œuvre un programme de « Mentoring » qui devait se densifier et qui avait déjà vu la participation de M. André Siaka, alors Directeur général des Brasseries du Cameroun, de Mgr Antoine Ntalou alors Archevêque de Garoua, du Professeur Fabien Nkot, alors Chargé de Mission auprès du Premier ministre, du Professeur Fabien Eboussi, Philosophe, de Célestin Monga, du temps où il était Directeur et Économiste en Chef à la Banque mondiale, etc. Mais l’UdM devait être un modèle de gestion, sans gâchis, sans détournement, sans surfacturation, sans népotisme, sans conflits d’intérêts, etc. Hélas, les habitudes de notre environnement nous ont vite, très vite rattrapés, hélas !
Pensez-vous que cette spécificité est préservée ?
Je crois avoir déjà répondu à cette question mais je peux poursuivre. La structure administrative et académique de l’UdM avait été, elle-même, pensée, pour réduire au maximum les coûts. Notre structure académique s’inspirait du modèle anglo-saxon avec l’équivalent d’un « Registrar » au cœur du système académique, un « Registrar » qui suit le recrutement d’étudiants, s’occupe de l’évaluation des enseignants et des enseignés de manière systématique. Le mode de recrutement du personnel obéissait à une démarche transparente. Les achats obéissaient à des procédures connues de tous. Bref, nous voulions construire une maison de verre pour former des citoyens modèles, hautement responsables. Et pour ce faire, nous devions prêcher par l’exemple, en étant nous-mêmes des modèles de rigueur et de comportement citoyen. L’UdM n’étant pas la propriété de l’Etat, d’une religion, d’un individu, d’une région, d’une ethnie ou d’un village. Nous voulions former les employés à des méthodes de gestion leur permettant de jouer pleinement leur rôle et de prendre la relève selon une procédure d’institutionnalisation éprouvée. L’UdM était une œuvre de transformation sociale ! Le modèle de développement fondé sur la régionalisation et le quota ethnique ayant de mon point de vue montré ses limites, il s’agissait de prouver aux Camerounais qu’une initiative née dans une région et à la limite portée majoritairement par une ethnie était valorisable et pouvait donc participer de manière républicaine à la construction nationale. Elle se mettait au service de tout le pays sur la base de l’excellence et pouvait de ce fait être reprise par quiconque se montrait à la hauteur de la tâche, qu’il s’agisse des employés, des étudiants ou des administrateurs. C’est l’explication que nous avions donnée aux responsables du pouvoir public. Ils nous avaient écoutés avec une bienveillante attention et nous avaient donné notre chance. En clair, l’UdM a perdu sa distinction, son identité puisqu’elle ne sera plus bientôt, si ce n’est pas déjà le cas, qu’une usine à diplômes sans aucun contenu. L’académie n’y est plus une priorité puisqu’elle est désormais entre les mains d’une horde de bricoleurs.
Quel rôle joue ou ont joué la société civile et la diaspora dans l’avènement de l’UdM ?
Il faut être prudent. Le concept de société civile tel qu’on l’entend ailleurs, en Amérique du Nord ou en Europe, n’existe pas chez nous. L’État colonial et son héritier postcolonial nous ont fait croire qu’en dehors de lui, aucune autre entité, aucune autre organisation ne peut prétendre avoir voix au chapitre dans la société. Même après la loi de 1990 sur la liberté d’association, le concept d’association qui devrait être le lieu d’épanouissement de notre société civile, demeure problématique. On reste enfermé dans des associations classiques, plutôt archaïques, du genre, ressortissants de tel ou tel autre village, des associations politiques ou des groupements d’intérêt économique. Les associations de la société civile pour la défense des intérêts collectifs sont quasiment inconnues. C’est sans doute là l’erreur quasi fatale pour l’UdM. On avait pensé qu’il pouvait y avoir chez nous une conscience collective, un intérêt pour l’avenir du pays en soi. Erreur. Dans ce contexte postcolonial, chacun(e) ne pense qu’à lui-même, qu’à son ventre et aux siens (famille, village, etc.).
En revanche, la diaspora camerounaise, sans doute parce qu’elle vit justement en diaspora, a joué un rôle majeur et même déterminant dans l’émergence de l’UdM. Sans elle, l’UdM n’aurait jamais eu un développement aussi rapide. Après avoir développé un discours de circonstance, nous avons parcouru les pays d’Amérique du Nord et d’Europe pour « vendre » l’UdM à notre diaspora. Elle a mordu à l’hameçon et a apporté une contribution intellectuelle essentielle, des contributions matérielles abondantes. L’AFD a été très sensible au fait qu’un projet d’envergure pouvait se développer en Afrique suite à une collaboration entre les locaux (les « indigènes » comme on l’aurait dit autrefois) et la diaspora, les « métropolitains » ou les Mbenguistes comme on le dit aujourd’hui. Bien plus, la diaspora a mis au service de l’UdM son vaste réseau de relations. L’Institution en a tiré profit au niveau des cours de haut niveau, des équipements utiles et d’une visibilité nationale et internationale extraordinaire. Même le financement de l’Agence française de Développement est, en réalité, le travail de la diaspora. L’essentiel du curriculum de l’UdM est le travail de la diaspora. A preuve, pour élaborer le curriculum des Mathématiques et Informatique Appliquées à la Finance (MIAF), nous avons sollicité la collaboration des actuaires camerounais du Canada, de France, de Grande Bretagne et de Belgique. Ils ont sollicité leurs collègues et amis de leur pays de résidence ainsi que leurs amis de Norvège, des USA et d’ailleurs ! Par la suite, ils sont venus enseigner. Qui dit mieux ! Et il s’agit d’un travail essentiellement bénévole. Extraordinaire. On pourrait dire la même chose de la filière kinésithérapie, désormais comateuse, qui a été conçue, mise en place et entièrement équipée par la diaspora. Même la communication de l’ancienne UdM, son site web, son logo, sa charte graphique, la stratégie de la mise en orbite de l’institution étaient du ressort de la diaspora qui travaillait avec des professionnels de très haut niveau. C’est malheureusement le choc entre une diaspora généreuse et des locaux égotistes et d’une indescriptible cupidité qui risque de conduire à la mise à mort d’une institution tellement prometteuse.
Il n’y a pas longtemps, l’UdM était secouée par une crise ayant conduit les protagonistes devant les tribunaux et plus tard certains membres comme vous hors de l’Association. Comment percevez-vous l’UdM de l’extérieur aujourd’hui ?
L’UdM est une Université et non une chefferie ou une cellule de parti unique. Cela veut dire qu’il s’agit non seulement d’un lieu de culture et d’échange, mais aussi d’un espace de débat contradictoire. Or, il se trouve que le « groupe » qui a pris d’assaut l’institution pour se servir et s’en servir à des fins inavouables, a utilisé des méthodes staliniennes pour dire le moins. Les textes régissant l’association ont été manipulés de manière mafieuse et des recrutements clandestins ont été opérés pour garantir la dictature de l’AED qu’on dit avoir « inventé » l’UdM alors que l’histoire est toute autre comme nous le savons. Les intervenants de la diaspora ont crié au scandale. En vain !!! Nous sommes là dans les pires exemples de la gestion à l’africaine, dans les pires moments du parti unique. Dans ce contexte, les membres de la diaspora qui avaient des comptes à rendre à leurs partenaires n’avaient plus d’autre recours que de faire appel aux tribunaux locaux, dans l’espoir que ces instances pouvaient dire le droit et mettre fin aux turbulences. Mais c’était mal connaître le fonctionnement de nos institutions…L’AED a utilisé sans limite l’argent de l’UdM pour offrir à ses divers Avocats Conseils de vastes boulevards de négociation. Quand le pouvoir nous tient à cœur et qu’on veut s’y accrocher, tous les moyens sont bons ! L’UdM est devenue un espace où tous les coups sont permis. Certains dirigeants osent même y parler d’éthique alors qu’ils sont noyés dans la fange.
Sans revenir sur l’origine de la crise, les tribunaux étaient-ils les meilleurs endroits pour résoudre cette crise ? Autrement dit, pourquoi n’avoir pas choisi de laver le linge sale en famille ?
Comprenez-moi bien. Créée en 2000 avec moins de 50 étudiants et un budget de moins de CFA 10 millions, l’UdM en 2014-2015 comptait pas moins de 2000 étudiants avec un budget annuel de F. CFA 2 milliards. Certes, les responsables de l’AED sont apparemment des citoyens respectables, d’âges encore plus respectables, socialement assis et d’un relatif confort matériel. Nombre d’entre eux, en revanche, sont des pique-assiettes qui lorgnent du côté de l’UdM pour une pitance occasionnelle. Une chose pourtant les caractérise tous. Ils sont dépourvus d’ascèse et ont du mal à s’élever au-dessus des besoins primaires, qu’il s’agisse des besoins d’existence sociale, de satisfactions physiologiques ou simplement d’accomplissement personnel. Ils se retrouvent un peu par accident, « responsables » d’une UdM dont le concept leur échappe totalement. Mais ils s’accrochent parce que l’UdM leur permet d’exister socialement, d’espérer se « de-néant-iser » pour parodier Sartre. Dès qu’on parle des dossiers judiciaires en cours, ils ont beau jeu d’évoquer les recours en interne alors qu’en son temps, on avait remué ciel et terre pour leur faire entendre raison. Tous les recours en interne étaient épuisés. Mais ils reposaient sur un conseiller juridique omniscient qui leur recommandait la ruse pour gagner en temps et épuiser les délais de recours en justice. Quand on navigue en pleine fourberie, on tutoie la mystification et l’escroquerie. On pourrait dire, pour citer Fanon, que tout ce beau monde relève d’une psychopathologie totalement réfractaire à une catharsis collective. Et pour leur faire entendre raison, il fallait d’abord les guérir de leur mal-être. Qui est qualifié pour ce faire ?
Pouvez-vous estimer l’impact que cette crise a eu sur l’image et la crédibilité de l’UdM ?
Je pourrais entrer dans les détails mais à quoi bon ! Sauf retournement extraordinaire, l’UdM telle qu’elle a été pensée, fait partie de l’histoire. Cette UdM là, portée par une diaspora utopiste, généreuse et fortement « réseautée », une UdM qui s’appuyait sur une gestion transparente et qui attirait des étudiants motivés qu’on accueillait avec attention, une UdM qui préparait ses employés pour la relève, bref, cette UdM là git à la morgue
et n’attend plus que le moment des obsèques. Si les nouveaux patrons sont capables de réinventer une autre UdM, avec un nouvel « academic model » et un nouveau « business model », tant mieux ! Mais au regard de leurs tâtonnements, de leur ignorance de l’utopie fondatrice, de la médiocrité dont ils font montre et de leur voracité, nous pouvons néanmoins en douter.
Mais il y a plus. C’est désormais un fait historique que l’UdM a ouvert une nouvelle ère dans l’enseignement supérieur du Cameroun. Nous sommes tout de même la première université privée laïque dans le landernau Cameroun. Comment peut-on ouvrir la voie et faire montre d’autant d’incompétence alors qu’on avait tout pour réussir ? Bien plus encore ; face aux autorités publiques qui nous ont fait confiance et nous ont donné leur quitus, il y a de quoi se suicider de honte. Comment pouvons-nous encore critiquer l’action gouvernementale, au moins dans le domaine de l’enseignement supérieur, alors qu’on nous a donné carte blanche pour montrer de quoi nous étions capables et nous avons déçu. L’échec de l’UdM pose des questions inédites sur notre intelligence, sur notre capacité à nous gouverner. Parmi les patrons de l’AED/UdM, il y a certes des indigents, mais il y en a qui sont littéralement fortunés. D’autres sont fortunés et bardés de diplômes. Comment expliquer ce comportement moutonnier et surtout cette fascination pour l’accumulation de l’argent et des biens matériels ? Comment expliquer pareil déficit d’une approche critique de la part de diplômés, de militants politiques dont certains se prévalent en plus du titre/grade de « Professeur ». Se pose-t-on jamais la question de notre destin/mission sur terre ? Jusqu’où irons-nous donc ? Quelle image laisserons-nous à la postérité ? Sommes-nous conscients des projecteurs que le monde entier braque sur nous ? Espérons que ces braves gens sauront assumer leur trahison – transformation d’un projet collectif en épicerie privée – devant le tribunal de l’histoire, qu’ils assumeront la mort programmée d’une initiative unique en son genre au Cameroun et en Afrique.
Avec votre connaissance de ce projet et le recul que vous avez pris, pouvez-vous nous dire qui gouverne aujourd’hui à l’UdM et qu’en pense le bailleur français ?
L’UdM n’est pas gouvernée. L’on a un peu affaire à un cadavre d’éléphant autour duquel se bousculent des charognards en quête de provision. Dans cette bousculade, chacun cherche à imposer sa loi. Alors on entend un peu de tout dans un assourdissant brouhaha. Les « patrons » de l’AED se disent les propriétaires et revendiquent le droit de disposer du cadavre pour organiser le partage. Les « responsables » de l’UdM rappellent que c’est eux les bouchers qui peuvent le mieux découper la bête pour l’intérêt de tous et de chacun. Frustrés, les employés regardent le spectacle et en bons Camerounais, ne lèvent pas le moindre petit doigt. Ces derniers comptent, chacun(e) sur le parrain ou la marraine qu’il/elle peut avoir à l’AED ou à l’UdM pour protéger ses intérêts. Les employés sont l’expression par excellence du drame collectif que vit notre pays. Chacun(e) pense qu’il peut, tout seul, se tirer d’affaire. Les étudiant(e)s, en bons Camerounais, attendent les diplômes, même sans contenu, pour aller se « débrouiller », personne ne s’occupant plus de l’académie et de la qualité des enseignements. Angoissés, les parents gardent un silence coupable, en espérant que leur progéniture, sera « diplômée » avant la mise en bière et les obsèques. Attentiste comme à son habitude, le pouvoir politique se dit sans doute que la mort de l’UdM, mettra fin aux prétentions de ses promoteurs et lui permettra de dormir tranquille. Chez nous, le pourrissement est une méthode de gouvernement. En août 2015 déjà, j’ai appelé la société civile au secours. Sans suite !
À mon avis, le bailleur français, assez paradoxalement, pourra apparaître comme le plus grand gagnant dans cette affaire. Si l’UdM originale avait triomphé, la France aurait pu se frotter les mains en se disant qu’elle avait bien fait de nous accompagner, prouvant ainsi son rôle positif dans le développement de l’Afrique. Maintenant que l’UdM se noie, les Africains, même ceux qui prétendaient être les meilleurs d’entre eux, prouvent leurs limites. Voilà qui donne raison à ceux qui, en France, pensent que l’Afrique a du mal à entrer dans l’histoire, à devenir sujet de l’histoire. Hegel et ses disciples peuvent dormir en paix ! Dans tous les cas, la France pourra avoir le loisir de transférer la carcasse de l’UdM à l’État et de transformer son prêt concessionnel de quelques CFA 5 Milliards en prêt souverain. L’état camerounais lui doit des milliards d’Euros. Ils trouveront toujours un terrain d’entente. Le texte de la convention de prêt est clair à ce sujet.
Sur le terrain, nous avons noté qu’il flotte dans l’air un parfum de malaise stressant à l’UdM dû, entre autres, aux menaces de licenciement qui planent sur la tête de certains employés, une véritable chasse aux sorcières qui serait lancée. La ndéisation de l’institution (tentative de reprise en main par les ressortissants du Ndé) est en marche. Les employés sont stressés. Êtes-vous au courant de ce climat ? Quel peut être la conséquence sur la crédibilité de l’UdM conçue comme projet innovant ? Dans ces conditions, la rentabilité de ces employés que vous avez connus et que vous avez abandonnés depuis 2 ans ne risque-t-elle pas de prendre un coup ?
Bien que je ne sois pas au courant des détails de l’actualité udemoise, il n’y a rien de surprenant dans votre rapport. Dans l’impossibilité de comprendre les enjeux institutionnels et de mettre au point un projet de développement de l’UdM, les « responsables » sur place créent un environnement de terreur. C’est ainsi que naissent et progressent les dictatures. Elles se nourrissent de l’obscurantisme, de la médiocrité. On raconte aux élites du Ndé et pas aux moindres, que les ennemis du Ndé veulent détruire leur UdM. Depuis quand l’UdM est-elle une affaire des ressortissants du Ndé ? L’UdM s’y est installée du simple fait de la générosité du chef de Bangangté qui a fait don des hectares de terrain pour accueillir l’institution. L’intérêt du Ndé est d’avoir une UdM qui marche et non une écurie qui fait honte à la terre entière. Au lieu de soutenir et d’encourager la médiocrité comme elles le font, les élites du Ndé devraient se poser les bonnes questions sur le devenir de l’UdM.
À propos des employés, ces derniers devraient s’en prendre à eux-mêmes. Il est temps que les Camerounais apprennent à prendre leurs responsabilités dans les affaires de la société camerounaise. L’UdM appartient autant aux employés qu’à ceux qui prétendent la diriger. À eux de s’organiser pour faire entendre leurs voix.
C’est sans doute subjectif, mais pour moi, l’UdM n’a plus aucune crédibilité. Les dirigeants s’empiffrent dans les missions fictives, les marchés fictifs et les surfacturations, mais académiquement, personne ne peut dire/savoir ce qu’on y fait. Les meilleurs employés, enseignants comme administratifs, s’en vont dès qu’ils trouvent mieux ailleurs. Personne, parmi les dirigeants, ne peut vous dire quelles sont les perspectives de l’UdM dans dix, cinq, deux ans !!! C’est le pilotage à vue. L’essentiel est qu’à la fin de la journée, il y ait de quoi aller en mission, payer les mille et un perdiems ou payer les salaires de ce qui reste comme employés.
A l’UdM, des sanctions ont été infligées à certains employés pour n’avoir pas respecté une certaine éthique. Or, il nous revient que des responsables ont acheté des véhicules sans respecter les procédures et que des véhicules achetés avec les fonds de l’UdM sont utilisés par l’AED qui avait été pensé pour rechercher les fonds au bénéfice l’UdM. De plus, nous apprenons que certains membres de l’AED sont salariés, et quelque fois, touchent des perdiems même quand une assemblée est avortée. Sur quel budget l’AED prend-elle en charge ses membres et pour quels services rendus ? Comment comprenez-vous le silence de la société civile à laquelle appartient l’UdM comme vous avez souvent soutenu ?
Je ne sais pas à qui vous faites allusion lorsque vous parlez « des sanctions …infligées à certains employés pour n’avoir pas respecté une certaine éthique ». On m’a aussi bouté hors de l’institution sous le fallacieux prétexte que vous connaissez. Mais une mise au point s’impose : j’ai beau être humble et respectueux des autres, il y a des abus que mon orgueil légitime rejette sans la moindre hésitation. Tout le monde et je dis bien tout le monde, peut être employé à l’UdM sauf moi. J’aime jouer collectif mais qui oublie que c’est moi qui ai mis au point le concept originel de l’UdM et que j’ai abandonné un précieux job de Professeur titulaire de Chaire aux USA pour venir participer librement à sa construction. Que j’aie reçu une rémunération pour couvrir quelques frais de subsistance dans le bled où j’habitais n’y change rien et ne saurait faire de moi un employé
de l’UdM comme tout autre. Quoi qu’il en soit, si je vous déclinais le plan d’action que j’avais en réserve, pour propulser l’UdM dans les cimes par un lobbying de feu aux USA au terme de quelques années d’administration de l’institution, vous allez croire que je délire ! Comme me le rappellent instamment mes amis, il faut que je comprenne que le temps du rêve est ter-mi-né !
La preuve est désormais faite qu’un montage a été mis sur pied simplement pour écarter celui qui justement mettait en place non seulement une structure académique exigeante mais aussi des règles contraignantes de gestion. Les champions de la tricherie tous azimuts n’ont rien trouvé d’autre qu’une misérable affaire de container pour m’accuser de tous les maux. Comprenant par la suite que la mayonnaise du container ne prenait pas, ils ont même essayé de m’accuser d’être venu à l’UdM pour prendre le pouvoir ou pour m’enrichir. Je le dis et je le répète : je ne me suis jamais considéré comme « employé » de l’UdM. J’ai quitté prématurément mon poste aux USA pour venir à l’UdM apporter ma contribution à un projet de développement qui m’est cher et que je croyais d’importance pour notre pays, pour l’Afrique, pour notre imaginaire collectif. Mon statut à l’UdM n’était ni celui d’un employé ni celui d’un ambitieux en quête de pouvoir. Évidemment que j’ai perçu une compensation salariale, comme les autres, à partir du moment où je me suis installé à plein temps à l’UdM pour y travailler de manière exclusive ; mais jamais je n’ai perçu de salaire comme membre exclusif du bureau de l’AED.
Voilà donc pour le malentendu sur les accusations qui n’étaient qu’une machination dont je connais parfaitement les auteurs ainsi que les tenants et les aboutissants. De n’avoir pour ainsi dire jamais protesté contre mon exclusion est une preuve que je ne me suis pas senti plus concerné que de raison même si je trouvais cela dommage. J’avais pourtant espoir que ceux qui étaient à l’origine de cet acte avaient un projet alternatif à celui que je proposais depuis la création de l’UdM. Deux ans après, on se rend malheureusement compte qu’il n’y avait rien dans leur besace et qu’il s’agissait simplement de faire sauter les verrous d’une gestion qui protégeait les frais de scolarité pour les mettre au service de la formation des étudiants, question de faire main basse sur le patrimoine de l’UdM. L’UdM est devenue une épicerie au service d’une horde qui se dit membres de l’AED, « propriétaire » de l’UdM. Dans cette horde, c’est juste si on ne retrouve pas des repris de justice, précédemment condamnés pour avoir distrait les biens de l’UdM. Désormais à l’UdM, triomphe le mode de gestion à la camerounaise (entendre du secteur public camerounais), au pire sens du terme. Les règles sont édictées pour satisfaire tel ou tel autre client/protégé. L’institutionnalisation amorcée fait désormais partie de la poubelle de l’histoire. Que les membres du bureau de l’AED soient salariés et que de généreux perdiems soient distribués aux membres ordinaires de l’AED à l’occasion, que des missions soient fabriquées pour gratifier telle ou telle autre personne de divers frais, comme dans le secteur para/public local, rien de bien surprenant ? Mais attention ! Le secteur public a sans doute les moyens de sa « politique » mais peut-on en dire autant de l’UdM ? J’en doute. Quant à la société civile, on n’en parle plus. La preuve est faite qu’elle n’existe pas. Chacun pour soi et advienne que pourra.
L ‘AFD et l’AED avaient signé le 21 décembre 2012 une convention de crédit no CCM 1270 01 H d’un montant de 7,72 millions d’euros (5,06 milliards F CFA) pour le financement de la construction et de l’équipement de bâtiments pédagogiques, de résidences estudiantines et de bâtiments à usage médical pour l’UdM et les CUM. L’AFD avait gratifié l’AED de quatre années de différé, la Date Limite de Versement des Fonds ayant été fixée au 30 avril 2017, date de clôture du concours. Comment expliquez-vous le non-respect de cette échéance ayant entraîné à cette date l’annulation de 450 234 euros restant sur le prêt ?
Il me semble que l’AFD s’est fait prendre dans le piège de sa générosité. Si elle s’en était tenue au respect strict des clauses de la convention, il est fort probable qu’elle n’aurait jamais déboursé le moindre centime de ce prêt. Simplement parce que les signes avant-coureurs de la mal-gouvernance étaient visibles dès son entrée en scène. Habitués au mode de fonctionnement des marchés publics à la camerounaise, les grands « maîtres » de l’AED avaient mis sur pied des stratégies de détournement qui étaient visibles à l’œil nu. La fabrication et la soumission de dossiers douteux pour gagner divers marchés de construction, le tripatouillage des statuts de l’association pour positionner les membres de la mafia, tout cela se passait en plein jour. Mais je crois que le projet UdM était tellement fascinant que l’AFD a pensé que l’AED ne pouvait pas pousser le bouchon jusqu’à mettre à mort la poule aux œufs d’or. C’était mal connaître les Camerounais. Comme je le dis dans mon livre, la soumission des faux dossiers a lourdement retardé le démarrage du projet de construction, les experts français ayant constamment rejeté les documents tripatouillés. Mais on y a perdu un temps précieux !
Par la suite, les rapports entre l’AED et l’entreprise chargée de la construction n’ont pas été au beau fixe, toujours du fait de la gestion financière. La conséquence en est le retard pris dans la construction des bâtiments malgré les six mois de rallonge de l’AFD. Cette situation devrait nous amener véritablement à réfléchir aux enjeux qui ont cours à l’UdM. Qu’avec les 4 années (plus six mois) de grâce accordées par l’AFD, nous n’ayons pas réussi à construire les bâtiments est gravissime. Si nous avions eu une gestion transparente et diligente des dossiers d’appels d’offres, nous aurions pu construire les bâtiments en deux ou trois ans au maximum. La situation actuelle est condamnable, à tous égards car c’est la faute de ceux qui se disent propriétaires de l’UdM et dont la seule raison d’être est de jongler avec l’argent de l’institution et l’avenir des jeunes Camerounais.
Cette annulation n’apporte-t-elle pas de l’eau au moulin de ceux qui, comme vous, estiment que le problème de fond à l’AED/UdM est celui de la gouvernance et soutiennent que l’UdM est « devenue une structure ventriloque, népotiste et de distribution de prébendes » ?
Le non versement des 450 234 euros va bien au-delà du ventriloquisme. C’est un coup dur, que dis-je, un coup mortel, pour l’institution. Le non versement de ce reliquat compromet à jamais le crédit moral de l’institution auprès de tout potentiel bailleur de fonds sérieux. Au départ, l’AFD nous avait laissé entendre, sans détour, qu’une bonne gestion de ce premier prêt allait nous garantir un compagnonnage pratiquement à vie. En quelque sorte, nous pouvions « éternellement » compter sur le financement de l’AFD. Or, la suspension du décaissement, au-delà du montant de la somme, est une sanction morale lourde de conséquences. Désormais, l’AED/UdM n’est plus digne de confiance, ni aux yeux de l’AFD ni aux yeux d’aucune autre banque. Chaque fois que la structure osera frapper aux portes d’une banque, les recherches montreront qu’elle n’a pas su gérer le généreux prêt (2%) de l’AFD. Notre dossier est désormais estampillé en rouge dans tous les réseaux bancaires de la planète. Gérer une institution privée de la taille de l’UdM en étant coupé de toute possibilité d’emprunt, est inimaginable. Voilà à quoi servent les patrons de l’AED/UdM, compromettre l’avenir de l’UdM, financièrement, intellectuellement, socialement, moralement. Bel exploit !
Il nous souvient qu’en 2014, le trio Kago Lele Jacques, Tchatchoua Thomas et Yomi Moïse avaient produit un rapport sur l’audit managérial, financier et comptable de l’Université des Montagnes et des Cliniques Universitaires des Montagnes. De même en 2015, Audit & Financial Consultants (AFC) (An Associate of the Crowe Horwath) produisait un rapport diagnostic commandé par l’AED qui pointait du doigt les maux qui minent l’UdM. Ne pensez-vous pas que les accusations portées contre les dirigeants de l’AED sont relatives à la non prise en compte de certaines recommandations majeures de ces rapports d’audit, notamment celle relative à la nette séparation dans la gestion de l’AED et de l’UdM et la nécessité de doter l’UdM d’une autonomie financière suffisante pour son fonctionnement harmonieux ?
Rétrospectivement, les accusations de la commission Kago/Tchatchoua/Yomi, ne sont plus que des peccadilles par rapport au désastre actuel. L’ancienne équipe avait certes commis des fautes et j’étais parmi les premiers à les dénoncer, mais elle ne mettait pas en péril l’institution. Je n’étais pas d’accord avec les méthodes de l’ancienne équipe, mais avec elle, on pouvait encore discuter, se dire des vérités. Constamment, je lui rappelais notre mission de service public et notre rôle de modèle éthique. Le groupe actuel a profité des erreurs de l’ancienne équipe pour s’installer et tout détruire. Ignorant tout du fonctionnement d’une institution universitaire, elle en a confisqué le carnet de chèques et se sert à volonté. Alors on ne sait plus si l’UdM est une compagnie de transport, une chefferie, un parti politique ou une entreprise familiale, villageoise. On patauge dans un inqualifiable foutoir.
Quant au cabinet AFC, son recrutement fait partie des exigences de la convention de prêt entre l’AED et l’AFD. L’AFD semble avoir pesé de tout son poids pour que l’AFC soit retenu et maintenu en poste. Au départ, le cabinet avait fait montre d’un rare professionnalisme et nombre de ses recommandations correspondaient aux besoins cruciaux de l’institution. Mais l’AED a constamment biaisé avec les conclusions les plus pertinentes de l’AFC qui n’est plus qu’un faire-valoir.
S’agissant de l’autonomie financière, les grands manitous de l’AED en ont une conception singulière. Ils se sont appropriés tous les pouvoirs de gestion financière de l’UdM en installant sur le campus un pion qu’ils appellent Agent Comptable, comme dans le secteur public local, leur unique référence ! Du coup, l’Institution n’a plus de service financier puisque tout l’argent de l’UdM est versé dans des comptes gérés par l’AED et les dépenses, pareillement. En fait les « responsables » de l’UdM ne sont plus que des pantins que l’AED manipule à souhait – mais il n’y a pas de viol avec consentement – et peut les faire chanter à volonté quand sonne l’heure du partage du gâteau ! Voilà des individus qui ne comprennent absolument rien à l’UdM puisqu’ils n’ont aucun plan d’action à son sujet. Ils sont pourtant censés l’accompagner mais ils étranglent littéralement l’institution en confisquant ses revenus. L’autonomie financière signifie que je touche ton salaire et décide de tes besoins et de l’opportunité de tes dépenses. C’est pire ou mieux que Kafka tant il y a de quoi devenir plus que fou.
Pour terminer, dites en quelques mots ce qui peut encore attirer un élève à l’UdM aujourd’hui après le tableau sombre que vous en faites et auquel s’ajoute la démission de quelques enseignants; lorsqu’il se dit que ses missions et objectifs ont été dévoyés et que l’étudiant n’est plus au centre des préoccupations de ses dirigeants ?
Pour moi l’UdM est un avion sans pilote. Ses dirigeants croient qu’il suffit d’encaisser les frais de scolarité et de proposer de beaux diplômes sans contenu pour exister comme établissement d’enseignement supérieur. Que nenni. L’Université, c’est d’abord et avant tout un curriculum. Et le curriculum n’est rien s’il n’est pas déployé avec méthode et rigueur. L’UdM est devenue un véritable nid de charlatans. Ce qui nous manque le plus au Cameroun pour former notre jeunesse c’est d’abord et avant tout des enseignants qualifiés. L’UdM avait trouvé une belle parade en ouvrant ses portes à la diaspora et au partenariat étranger. Cette diaspora utopiste a été jetée par-dessus bord au profit de quelques copains/coquins qui viennent bluffer, car ils veulent simplement utiliser l’UdM comme point d’appui pour faire de juteuses affaires au pays. Il y en a même qui proposent des projets sans lendemain et sans intérêt, du genre formation des techniciens recrutés au niveau du BEPC. L’environnement qui permettait d’accueillir des partenaires (missionnaires) étrangers s’est tellement dégradé que nombre d’entre eux sont en train de tourner la page. Ils avaient cru pouvoir soutenir une Afrique qui se prend en main mais ils sont tombés sur de grossiers ventriloques. Avec la complicité des dirigeants de l’institution, les vacataires locaux ont pris l’institution d’assaut mais ils se moquent de la qualité des enseignements et ne songent qu’à pointer le maximum d’heures pour se faire payer. Le recrutement et la rétention des enseignants propres à l’institution ont fait long feu, personne ne s’occupant de gérer leur carrière. Et quand ces derniers eux-mêmes veulent s’en préoccuper, on les embourbe dans des culs de sac du genre qu’ils doivent, pour être enseignant employé à l’UdM, se faire recruter par une université d’État ! Bizarre… Plus grave, les partenariats avec les institutions étrangères sont moribonds, le suivi des dossiers étant désormais à l’abandon. Plus grave encore, les responsables de l’AED/UdM se partagent les filières et chacun(e) peut ouvrir et/ou gérer « sa » filière à l’intérieur de l’institution comme un domaine privé, comme un bien personnel. Qu’il est loin le temps où on rêvait d’un projet collectif de la société civile ! Bref, le désordre est désormais institué. Si vous ajoutez à cela une nouvelle structure administrative, lourde, coûteuse et inopérante, copiée sur le modèle des universités d’État, juste pour promouvoir les amis/frères/sœurs du réseau et leur distribuer des prébendes, tout est dit ! L’État, je le répète, a les moyens de sa politique. À l’UdM, vous avez tous les ingrédients d’un chaos annoncé et à moins que les prédateurs en soient chassés et l’institution reprise rigoureusement en main, il vaut mieux s’en tenir le plus loin possible.