Paul Biya déclaré vainqueur… mais vainqueur de quoi ?
Les Camerounais ont découvert avec effroi les absurdités d’un système taillé sur mesure pour entretenir un flou dont la finalité lui apparaît de plus en plus clairement. Ils ont été pris de vertige devant ces vides juridiques qui profitent invariablement au camp du pouvoir. Ils ont compris pourquoi leurs villes sont tapissées quasi exclusivement d’affiches bleues, la couleur de la réclame racoleuse de celui qui se présentait comme le garant de la force, celle de l’expérience censée lui être conférée par sa longévité.
L’opposition camerounaise a su que ce peuple regardait et a transformé le prétoire en tribune. Une tribune qui a mis les Camerounais face aux démons qui ont animé la campagne de bout en bout.
Le tribalisme larvaire, parent de l’exclusion ; la crise anglophone, reléguée cyniquement au statut de crise « résiduelle » ; la peur, celle du lendemain, celle de morts probables en cas de manifestations, ces rassemblements interdits car redoutés au point où on interroge le patriotisme de ceux qui font hurler les sirènes de la rue au lieu de s’offusquer devant la violence de ceux qui répriment les manifestations dans le sang.
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