UN FOU DANS LA VILLE:IL FAUT ARRÊTER ATANGA NJI, LE FOU
Je m’amuse à écouter et lire tout le monde depuis samedi 26 janvier. Le jour où Paul Biya et son gouvernement ont compris ce que veut dire « opposition ». Le jour où des camerounais en colère ont décidé d’affronter une police sauvage, barbare et malformée. Le jour où la diaspora camerounaise, longtemps restée silencieuse face au drame du peuple camerounais, a en quelque sorte démontré au monde et aux africains et particulier qu’il ne faut jamais oublier qu’en Afrique francophone, le Cameroun est le seul pays avec Madagascar ayant pris les armes contre le colon. En quelques heures deux ambassades (Paris et Berlin) ont été assiégées pendant plusieurs heures, saccagées et les effigies de Paul Biya et son épouse brûlées. Une ambassade, celle de Londres a vu sa devanture bombardée d’œufs pourris.
Quel crime scande la meute ! Un outrage aux institutions ! Une absence de patriotisme ! Une destruction des institutions de la République. Ces patriotes de la 25ème heure ont des solutions toutes trouvées :
il faut interdire le MRC. Waohh génial !!!
Cependant, leur méconnaissance totale de l’histoire les empêche de se souvenir que c’est l’interdiction de l’UPC en 1955 qui déclenche la 1ere guerre de libération nationale (1955-1958). Par la suite en janvier 2017, c’est l’interdiction des syndicats anglophones qui ouvre la voie à la sécession. Ce n’est pas seulement une méconnaissance de l’évolution politique du Cameroun. Mais simplement de l’ignorance. Ni plus ni moins. Pour tout observateur lucide de la scène politique camerounaise, une interdiction du MRC ouvre la voie à une guerre civile au pire des cas. Au meilleur des cas, une rébellion. La suite, personne ne peut la prévoir. Mais des situations similaires dans d’autres pays permettent de penser que cela finit toujours très mal pour ceux qui créent ces conditions. Interdire le MRC, est peut-être l’idée la plus conne que j’ai pu entendre depuis l’interdiction du consortium des anglophones.
Le chef de file de cette meute d’incultes, excusez-moi, mais c’est de cela qu’il s’agit, n’est rien d’autre que Paul Atanga Nji, ministre de l’administration territoriale. Que peut-on attendre dans un pays sérieux, d’un ministre au QI qui ne dépasse pas celui d’un enfant du CM2. Ancien repris de justice de la prison de New-Bell, qui doit être poursuivi pour détournement de fond dans l’affaire de la CAMPOST, accusé également de détournement de l’argent débloqué dans le cadre des négociations autour de la crise anglophone. Ce drôle de personnage au langage ordurier, qui confond la fonction de ministre à celle de joueur de poker n’a aucune maîtrise des enjeux politiques, diplomatiques ou sécuritaires qui encadrent un tel projet nauséabond.
Vous ferez par exemple la remarque selon laquelle au cours de la conférence de presse de samedi dernier, alors que son collègue René Emmanuel, diplomate de formation, Sadi était plus mesuré et n’a même pas prononcé le nom de Paul Biya une seul fois. Atanga Nji qui n’est en réalité titulaire que de l’équivalent d’un CEPE. S’est fendu en déclarations à l’emporte-pièce et de menaces.
Ce qui permet de penser qu’il n’y a même pas eu de concertation entre les deux avant la communication. Le point le plus illustratif étant celui de l’usage des balles. L’un niant la réalité et l’autre arguant qu’il ne s’agissait pas de balles réelles. Dramatique n’est-ce pas ? Mais René Emmanuel Sadi sait très bien que l’une des erreurs les plus graves que le gouvernement aura commis est l’interdiction du consortium des anglophones. La suite aujourd’hui ce ne sont que des morts côté civil et côté militaire.
Dans l’état actuel du Cameroun, dans ce contexte de fracture sociale, politique, identitaire. En pleine guerre de sécession. Imaginez ce que peut devenir le Cameroun si les militants et sympathisants du MRC, les activistes et autres étaient plongés dans l’illégalité. Il leur restera une seule équation : la clandestinité. Et qui dit clandestinité parle de lutte armée. Vos rêves de paix et d’unité ne seront qu’un vieux souvenir des nostalgiques d’une satrapie qui aura été gouverné par des fainéants.
IL FAUT ARRÊTER ATANGA NJI, LE FOU.
BORIS BERTOLT