Le ministre Laurent Esso propose au RDPC la remise en cause du principe fondateur de la démocratie

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Lors du meeting du RDPC tenu le samedi 13 avril 2019 au Parcours Vita à Douala, Laurent Esso, ministre d’Etat en charge de la justice et délégué permanent du RDPC pour le Littoral a déclaré littéralement ceci : « Le temps est venu de tourner la page des principes contestables de la démocratie démographie ». Pour plus simple, l’oligarque du RDPC propose à son parti de revoir le fondement même du principe de démocratie que le 16e président des Etats-Unis d’Amérique, Abraham Lincoln résume par « le gouvernement du peuple par le peuple ». L’idée dans le contexte actuel est tellement grosse à avaler qu’elle a attiré l’attention de peu de camerounais, a commencer par les quelques centaines de militants du RDPC qui l’écoutaient ce jour-là. Pourtant, aussi saugrenue soit-elle, l’idée n’est ni nouvelle, ni une invention de Laurent Esso. Elle avait été déjà formulée en 1985, par feu le ministre de l’information d’alors François Sengat Kuo dans une formule restée célèbre pour son incongruité : « la démocratie n’est pas synonyme de démographie ». Ajoutée a une autre formule aussi alambiquée de l’idéologue du régime de l’époque, « la majorité des minorités », on comprend aisément pourquoi la génération politique d’avant l’indépendance qui contrôle le pouvoir dans le régime actuel, est incapable de se défaire du statut de sujet tribal dans lequel l’a élevé le régime colonial sortant, dans le seul but de tuer l’idée nationale dangereuse pour ses intérêts politiques et économiques. C’est ainsi qu’il faut comprendre le combat d’arrière-garde perdu d’avance de Laurent Esso, qui choisit de se laisser débarquer au bord de la route par le train de la modernité politique que partage une large majorité du peuple camerounais en optant massivement pour la démocratie, c’est a dire un régime un régime dans lequel les citoyens ont le pouvoir.

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Des grecs qui l’ont inventée à nos jours, la démocratie ne peut pas signifier autre chose que la règle de la majorité, laquelle majorité ne peut être que démographique, même si comme le soutiennent les socio-démocrates, la majorité doit tenir compte de la minorité et avancer avec elle. Enfin pour respecter l’assertion originelle de la démocratie, la majorité en question doit s’entendre politique et jamais tribale, ethnique ou religieuse, au risque de faire sombre le pays dans un communautarisme suicidaire. M. Esso, il faut savoir quitter les choses quand elles vous quittent.

Source: Evariste Fopoussi Fotso

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