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Me Célestin Kengoum, s’en est allé – Icicemac

Me Célestin Kengoum, s’en est allé

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Célestin Kengoum, mon cher Parrain s’en est allé en ce milieu de journée.

Un coup de tonnerre qui n’a pas pu être étouffé par le crépitement de la pluie qui tombe à Douala depuis ce matin.

Une nouvelle incroyable pour tous, tant l’évocation de ton nom, Célestin KENGOUM, mon cher Parrain renvoi à des scènes de vie.

Oui, Tu auras marqué l’univers juridico-mediatico-réseau sociétal de ces cinq dernières années.

Mais pour moi, mon cher Parrain, il s’agit des images de la vraie vie.

De l’amphithéâtre à ton Cabinet, ce fut une extraordinaire promotion pour la jeune fille que j’étais !!!!

Partir de nkongmondo tous les matins pour me retrouver dans l’univers cossu de ton cabinet niché à cette époque au troisième étage de l’immeuble Amacam. Tu en étais si fier, et savais nous communiquer cette fierté.

À toi je dois d’avoir foulé pour la première fois, les pas perdus d’une salle d’audience, avec en mains des dossiers d’un cabinet d’avocats.

Tes coups de stylos rouges desapprobateurs, sur les pages couvertes de mes écritures en guise de conclusions étaient pour moi une grosse frustration ! Mais tu te foutais de ma mine et me renvoyais avec le dossier me rappelant pince sans rire, que conclure n’est pas écrire une lettre d’amour ! Je repartais encore et encore jusqu’à ce que ton visage si jeune encore à cette époque, s’éclaire d’un sourire et que tu transmettes mon manuscrit à la secrétaire pour saisie et signature.

À toi je dois donc des épices de conclusions, comme je te dois l’amour de la plaidoirie, puisque te voir plaider était un exercice obligatoire, pour les postulants au sein de ton Cabinet. Et le droit maritime était ton dada.

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À toi, je dois surtout ma première rétrocession. Cette contre-partie financière qui pour certains Confrères est sans objet. Mais qui pour toi était réglée comme du papier à musique. Et oui, sortie d’une université sans bourse, je me suis retrouvée du jour au lendemain nantie d’un revenu appréciable et ô combien apprécié pour la fille d’un agent de l’État dont le salaire avait été deux fois de suite dégraissé !!!

La formation avec toi n’était pas une sinécure, mais une véritable formation militaire, qui a laissé des traces indélébiles et surtout crée entre toi et moi, mon Cher Parrain, un lien indéfectible fait d’un mélange de respect réciproque et d’une véritable affection.

Je pourrais remplir des pages de ces images de notre vie. Celles d’il y’a plus de 20 ans, dans ton cabinet, mais aussi plus récentes lorsque je me faisais le devoir d’un ressourcement par une visite de courtoisie.

Tu en faisais un événement spécial en réunissant autour de moi, tes collaborateurs, tes secrétaires. Tu ne manquais surtout pas d’appeler Virginie KENGOUM, ma mère au téléphone, de la mettre sur haut parleur pour qu’elle témoigne de ce que tu lui avais toujours confié que je tenais le haut de pavé de ton estime dans la longue lignée de tes collaborateurs !!!!

Je regrette de reconnaître aujourd’hui que ces visites n’ont pas été aussi régulières qu’elles auraient dû l’être, tout comme nos échanges téléphoniques qui tournaient à la dispute parce que concernant tes positions tranchées, sur telle question politique ou sociale.

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Maître, tu étais intransigeant avec ta foi en Jésus-Christ. J’aime me dire ce soir que tu as ta place auprès de lui. De ton Maître. Et je lui fais confiance pour apporter la consolation aux tiens.

Va en Paix.

Cécile Mireille MBIIGA ETIA

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