JOSHUA OSIH ET LE DECLIN POLITIQUE ET MORAL D’UN SDF EN FIN DE CYCLE…

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La dernière élection présidentielle a été pour le SDF, un cataclysme politique d’une rare violence. Ce fut l’occasion pour ce parti politique jadis flamboyant, de battre des records de médiocrité, dont l’expression mathématique, fut son score officiel, historiquement bas à une élection. Classé quatrième au terme de la compétition électorale du 07 octobre 2018, avec 03,35% de voix, Joshua Osih a réalisé le pire score du Social Democratic Front (SDF) depuis 1992, toutes élections confondues.

L’inaptitude de cette personnalité plutôt intelligente, à agréger sur sa personne et sa vision, des électeurs s’est traduite chez lui par une forme d’agressivité, qu’on a pu relever face aux média, notamment lors de son passage à une émission de JMTV+ et à l’égard d’un de ses concurrents de l’opposition à cette élection.

Depuis lors, le SDF, végète dans un flou artistique, sans cap, se déclinant à travers des positionnements politiques essentiellement tactiques et opportunistes :

● L’OPPOSITION DE L’OPPOSITION

Dans la stratégie élaborée par le pouvoir pour «contenir la délinquance avérée» du MRC et l’isoler politiquement, le SDF, par la voix de son candidat à l’élection présidentielle, JOSHUA OSIH et désormais Dauphin de son leader, NI JOHN FRU NDI, a pris pleinement sa place et sa part. Lors de cette élection, ce parti a entrepris des pourparlers très avancés dans l’optique d’une alliance avec Cabral LIBII et AKERE MUNA, mais a soigneusement évité la main tendue de Maurice KAMTO.

● LA RECHERCHE D’UNE TROISIEME VOIE DANS L’OPPOSITION

L’espace d’une opposition franche, pure et dure au régime dictatorial de Yaoundé est désormais entièrement préempté par le MRC. Dans ses stratégies de survie, le SDF, surfe sur l’élaboration et la promotion d’une troisième voie qui se veut légaliste, tel que la conçoit le pouvoir RDPC. Rappelons que JOSHUA OSIH fut le premier à “prendre acte”, de l’élection qualifiée de frauduleuse de BIYA, à honorer de sa présence son investiture, donc à le reconnaître de facto comme Président.

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La multiplication des déclarations de « bonnes dispositions » de son parti, à collaborer ou accompagner les démarches du pouvoir sont légion. L’absence d’initiatives au delà d’incantations qui procèdent de la communication politique, visant à contraindre durablement ce même pouvoir, à assurer les missions qui sont les siennes, ou à tenir ses engagements, fait de cette troisième voie, une caution démocratique du pouvoir RDPC. Sur ce positionnement, le SDF est d’ailleurs en concurrence avec le PCRN de Cabral LIBII…

● VERS LE PARTI UNIQUE AU POUVOIR CONTRE LE PARTI UNIQUE DE L’OPPOSITION

Faire de l’opposition théâtrale ne semble plus tromper le peuple camerounais. L’érosion qu’a connu le SDF au fil des ans, est dans ce sens un indicateur puissant, surtout qu’en même temps, s’observe une ruée historique vers le MRC.

Dans cet ordre d’idées, il ne suffit plus pour un parti politique de se réclamer de l’opposition, pour être considérer par le peuple comme tel. Savamment, ce dernier fait son marché et il se dégage désormais à ses yeux, deux grands blocs: celui des partisans du statu quo, ou qui s’en accommodent tout en demandant des améliorations, au sein desquels, on trouve, le RDPC, le SDF, l’UDC, le PCRN… et celui des partisans de la rupture incarnée par le MRC.

La contribution du SDF à l’avènement du multipartisme, à la compréhension et à la formulation du “problème camerounais”, à la formation et au développement d’une culture militante au Cameroun, à la promotion de nombreux talents politiques est indéniable. Ceci fait de ce parti, un des piliers forts, au même titre que l’UPC, de l’histoire politique du Cameroun. Il ne mérite donc pas d’être devenu ce qu’en font ses leaders d’aujourd’hui, une déclinaison d’un mauvais comptoir de commerce politique, un machin qui freine des quatre fers pour que rien ne change, finalement une association de coquins et roublards à jeter dans la poubelle de l’histoire. Sa caution sans condition à une démarche biaisé d’avance, qualifiée de GRAND DIALOGUE de Paul BIYA, ne peut se comprendre de la part d’un parti qui a une telle expérience, que par une forme de complicité avec le RDPC. De même que ses atermoiements au sujet de sa participation aux prochaines élections procèdent uniquement de la tactique politique.

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Maître Amedee Dimitri TOUKO TOM
Militant – Analyste Politique

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