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Paul Biya, Owona Nguini, le Rdpc et la pression atmosphérique – Icicemac

Paul Biya, Owona Nguini, le Rdpc et la pression atmosphérique

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Selon Mathias Eric Owona Nguini ( le seul homme sur terre chez qui tous les mots d’une phrase commencent par des majuscules ), l’ONG Human Rights Watch a supprimé de son site le rapport qui faisait état des massacres du 14 février à Ngarbuh, et incriminant des éléments de l’armée camerounaise.

Pourtant, il suffit d’un clic rapide sur le site officiel de l’ONG pour se rendre compte que la parution du 25 février 2020 à 11:30 et intitulée : « Cameroun : massacre de civils dans la région séparatiste » y figure toujours. Il y est entre autres fait mention des propos d’un témoin oculaire des événements, qui déclare sans sourciller : « Je me suis immédiatement enfui pour me cacher à côté de chez moi. De là, j’ai vu les militaires abattre tous les membres de ma famille un par un alors qu’ils tentaient de s’enfuir »

Sauf que notre politologue préféré n’est pas convaincu. Selon lui, le récit présent sur le site n’est plus le rapport originel. Du haut de sa science ( « du 23eme siècle avant et du 23eme siècle après Jesus-Christ », selon ses propres dires ), il affirme qu’il est « impossible de voir un rapport se mentionner lui-même ». Autrement dit, Human Rights Watch aurait supprimé son rapport et simplement publié un article en lieu et place.

Dans ce joli manège, il est incapable de fournir une capture d’écran du rapport prétendument supprimé, ou une quelconque preuve de ses assertions, d’autant plus que Illaria Allegrozzi, la principale concernée, a fermement indiqué sur son compte Twitter que la fable sur la suppression était archi-fausse (« FAKE », en ewondo)

COLLÈGE FOU FOU FOU

La première question qu’on peut se poser c’est … « Quand bien même … et alors ? »

Oui, à supposer même que cela soit vrai, qu’est-ce que ça change ? Si je publie une photo de mon passeport indiquant ma date de naissance, et qu’ensuite je publie une photo de ma carte d’identité indiquant la même date (et donc la même information), où est le souci ? Si je m’en vais écrire sur WhatsApp que je n’aime pas le Lofombo et qu’ensuite je l’écris ici sur Facebook, où se trouve le problème ? Qu’est-ce qui doit intéresser les gens : la véracité de l’info, ou bien le nom du vase qui la contient (Rapport, article, récit, histoire, narration … )?

Le deuxième problème, c’est la faiblesse de « l’argument ». Dire qu’une source ne peut pas se référer à elle-même est archi faux ! Vous pouvez regarder France 24 et juste avant de passer un reportage, le journaliste dit : « Ecoutons cette interview du président A B C au micro de France 24 ». De même, RFI peut vous dire à la fin d’une chronique : « Ces propos ont été recueillis par Christophe Boisbouvier pour le compte de RFI ». Vous l’entendez tous les jours. Ça n’a rien de sorcier. Même la très très patriotique Ciartivi nous dit à chaque reportage : « Richard Talla Todem, CRTV Douala ».

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( Sauf s’il faut nous dire que la télévision nationale fait souvent dans la désinformation, et à ce niveau je deviens très d’accord avec notre illustre professeur ).

Mais comme on est pas dupes, on sait que la raison pour laquelle certains de nos « ainés » sont devenus aussi royalistes au point de s’emmêler les pédales est tout autre. Et vous allez comprendre pourquoi quand tu pointes le volume d’agressions dans la ville de Douala, on te répond plutôt par « Même à Paris on agresse », ou quand tu dis que la poste centrale est une cuvette en saison des pluies on te rétorque : « Même à Paris il y a des inondations ». Et quand tu dis que l’armée se comporte parfois pire que les Ambazoniens on te lance : « Ce n’était pas un rapport mais un article ».

Les motifs sont les mêmes : la distracton et l’enfumage.

LE CAMEROUN DES GRANDES DIVERSIONS

Quand on se met à défendre un régime au bilan vide et à la vision d’avenir atrophiée, on se retrouve vite en difficulté face à ceux qui vous opposent l’implacabilité des faits. Et pour ne pas mourir noyé, il ne vous reste que la diversion : l’art d’appuyer sur l’accessoire pour détourner de l’essentiel. Ça s’appelle « botter en touche », et tous les biyayistes excellent dans ce sport.

Tenez par exemple : devant la menace du coronavirus, l’État de Singapour a annoncé un début d’avancée médicale. C’est le 2 mars 2020 que le magazine suisse < Heidi News > titre : « Singapour aurait développé un premier test sérologique pour le coronavirus ». Reprenant la revue hebdomadaire américaine < Science >, il écrit : « Ce test permettra de compenser utilement les tests de séquençage génétiques jusque-là employés pour diagnostiquer l’infection »

Pourquoi je prends l’exemple de Singapour ? C’est simple : parce que lorsque ce petit Etat d’Asie du Sud-Est (714 km2 à peine ) s’émancipe de l’empire britannique (1958) et se sépare de la Malaisie (1965), le Cameroun aussi vient d’accéder à l’indépendance. A ce moment-là Singapour n’est qu’une étendue rurale et est étiqueté « pays du Tiers-Monde ». A cela s’ajoute le fait que le minuscule archipel ne possède pas la moindre ressource naturelle. Tout semble mal parti.

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Mais grâce au pragmatisme d’hommes visionnaires à sa tête, le pays amorce vite un développement fulgurant : en devenant une accueillante plateforme d’investissement ouverte aux capitaux étrangers, l’on se concentre sur le secteur tertiaire (les services) : éducation, pharmacie, assurances, banques, services sociaux, tourisme, restauration etc … , soit plus de 50% du PIB ( Produit Intérieur Brut ), ceci sans toutefois négliger le secteur industriel ( électronique et télécommunications, voire armement léger ) qui couvre aujourd’hui le quart du PIB.

C’est ainsi qu’ils vont vite rejoindre le rang des « Quatre Dragons Asiatiques » ( avec Taïwan, Hong Kong, la Corée du Sud ), c’est-à-dire le cercle des pays de la région ayant réussi des prouesses économiques galactiques en un temps record. Singapour fournit la preuve que même sans richesses du sous-sol, on peut devenir un poids lourd grâce au culte de l’excellence et à la production de services de grande qualité.

Et y a 5 ans, quand « Paul Le Souverain » partait déclarer la guerre à Boko Haram à 5000 km depuis Paris sur ordre de François Hollande ( le 6 décembre 2015 ), Singapour enregistrait un excédent commercial de plus de 53 milliards de dollars. La plateforme en ligne < Perspective Monde > chiffre en effet ses importations à 296,7 milliards USD contre des exportations à 350,5 milliards pour cette année là. Et de fait, en 2020, le salaire moyen d’un Singôpourien dépasse les 3 000 dollars US ( soit 1,8 millions de FCFA environ ) le mois, contre 120 000 FCFA environ au pays des Crevettes..

Car la souveraineté, la vraie, c’est l’autonomie économique.

De plus, le chômage n’y excède pas les 2% de la population active. Aujourd’hui, les Etats-Unis sont l’un des cinq plus gros clients ( acheteurs de produits ) de Singapour. Et c’est bien cela la souveraineté : la capacité de création et d’exportation des biens, même aux superpuissances. Ce n’est pas la grande gueule dans le rien, ni le patriotisme du beignet.

C’est ainsi que, du fait de sa situation géographique et de son infrastructure de services ultra élaborée, Singapour dispose aussi de l’un des plus grands ports à conteneurs du monde ( avec Shanghai et devant Rotterdam aux Pays-Bas ). Le concessionnaire OLAM fut même le principal bailleur de fonds à la construction du nouveau terminal du port d’Owendo au Gabon, et aurait pu sans aucun problème gérer les micro-ports de Douala et Kribi, vu ses énormes réserves.

Nous y voilà : nous étions sur la même ligne de départ un demi siècle plus tôt, et aujourd’hui nous ne sommes même plus dans la course. A cause d’un homme qui fait tourner les têtes dans le mauvais sens, et qui par son indicible absence de programme politique et son incroyable inertie, n’aura réussi qu’à se créer une prison de luxe pour monarques sur 4 décennies.

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Avec un pays aussi faible, dépendant, sans monnaie propre, sous assistance respiratoire du FMI et invisible à l’international, vous pensez sérieusement pouvoir « faire pression » à qui ( mis à part la grande gueule bien entendu )? Vous ne pouvez que la subir !

L’humiliation du Lion de Lyon ne fut que raison. Car sa dentition n’est que fiction.
Sa solution ? La distraction

CONCLUSION

Ne vous étonnez donc pas que 32 = 500 ou que l’on tente de vous hypnotiser avec une histoire de vrai – faux rapport. La stratégie perverse chez ceux dont le projet se résume en : « le pouvoir à vie pour le frère du village » consiste à vous faire croire que dénoncer la barbarie est un crime . Au lieu de se remettre en question et de faire cesser le crime, on fait de vous le coupable parce que vous vous en êtes indignés. C’était pareil pour les deux bébés tués sur le dos de leurs mères. C’est le fameux paradigme de la norme inversée.

On ne cherche plus à savoir si des soldats ont bel et bien commis ces atrocités, et si oui, pourquoi et dans quelles circonstances. Au contraire, on vous estampille tout de suite « ennemis de la nation », parce que vous en avez parlé. C’est comme lorsque vous étiez enfants et qu’on vous annonçait que votre grand frère est arrêté pour vol. Vous étiez tellement subjectifs que vous redirigiez votre haine sur celui qui s’était contenté de vous apporter la nouvelle.

Il en va de même pour biyayistes ( néo comme fossiles ). C’est le concept même du wamakoulisme.

Et comme ce petit stratagème leur permet de masquer les débats de fond sur l’état moribond du pays ( qui plus est en comparaison à d’autres à situation comparable il y a 50 ans ), ils en abusent jusqu’à l’overdose. C’est l’instinct de survie.

Car « Les rois n’aiment pas ceux qui les ont vus nus », comme disait l’ami de l’autre.

EKANGA EKANGA CLAUDE WILFRIED

( Comment peux-tu t’exciter sur le rapport de Human Rights Watch, et continuer de fermer l’œil sur le Transparency fictif de Paul Atanga Nji ? C’est démoniaque comme attitude ). — On va mesurer.

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