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VICTOR FOTSO UN IMMENSE GENIE TERNI PAR UNE CAUSE PERDUE – Icicemac

VICTOR FOTSO UN IMMENSE GENIE TERNI PAR UNE CAUSE PERDUE

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Dans le Cameroun en général et le village Bandjoun en particulier, Fotso Victor constitue une exception, d’abord par rapport à sa génération et ensuite dans le contexte politique ambiant..Né des parents très pauvres vers en 1926 (selon son autobiographie, Le Chemin de Hiala, publié en 1994 par aux éditions Septembre-Mai, Paris, en collaboration avec Jean-Pierre Guyornard), mais certainement bien avant, l’intéressé, après une enfance ordinaire a Bandjoun débarque a Mbalmayo dans les années quarante après un crochet a Bafoussam et a Bafang.

Après des débuts laborieux dans les affaires, il prend de plus en plus de l’envergure, au point qu’à la veille de l’indépendance du Cameroun en 1960, il s’affiche déjà comme l’un des hommes d’affaires les plus prospères de la ville et de sa communauté bamiléké d’origine.

Sa fulgurante ascension ne laisse personne indifférente aussi bien a Bandjoun son village natal ou il truste des titres de notabilité qu’au niveau national ou le Président Ahidjo commence a dépiste ren lui les graines d’un partenaire valable dans sa politique de mise en place d’une élite d’affaires nationale valable. Surtout que pour mieux se rapprocher ducentre du pouvoir et par conséquent du gros business, il déplace le siège de ses activités à Yaoundé.

A l’orée des années quatre vingt, il acquiert une dimension internationale en achetant en partenariat avec un français dénommé Lacombe, les usines du groupe SIFA en Afrique (piles, allumettes). Un petit empire prend corps et défraie la chronique plus tard sous le nom de Groupe Fotso.

Encouragé successivement par Fo Joseph Kamga Manewa et Fo Justin Yves Fotue Kamga, il est de plus en plus présent sur la scène locale aussi bien à Bandjoun que dans toute la communauté. A Bandjoun en particulier, toute l’élite locale semble déférer spontanément à son leadership, convaincue d’avoir découvert en lui les qualités d’un joker économique et politique. Une préséance qu’il matérialise par un encrage social plus accentue a travers de somptuaires résidences et de nombreuse œuvres sociale. Sa débauche de générosité est telle qu’à ce jour, on peut compter à son actif un nombre incalculable de réalisations extrêmement variées, dont le coût peut être estime au delà dela dizaine de milliards de francs CFA. Les fleurons sont connus de tout le monde.

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La générosité de l’homme ne s’arrête pas à son département d’origine. On signale également d’importantes contributions de sa part pour des œuvres sociales dans d’autres régions du pays comme la construction des cathédrales de Garoua et de Bafoussam, le règlement de la quotte part de l’Etat dans le financement par le gouvernement allemand d’un projet d’adduction d’eau dans les départements du Koung-Khi et des Hauts Plateaux, etc…

La courbe exponentielle de son ascension dans les affaires semble irrésistible lorsqu’il postule en 1986 à la reprise du réseau camerounais de la très vénérable banque française BIAO, (Banque Internationale pour l’Afrique Occidentale0. Un coup d’audace qui sonne pour certains réseaux tribalistes très influents au sein du pouvoir en place comme une ligne rouge à ne pas franchir.

Une cabale médiatique sur fond de médisance, de mensonges et de haine tribale, bien orchestrée, enclenchée par un pamphlet signé par le journaliste Annani Rabier Binzi dans le journal Africa paraissant a Dakar, doublée comme par hasard d’un acharnement fiscal, le pousse à jeter l’éponge.

L’incident résonnedans la tête de Victor Fotso comme un clignotant rouge, suffisamment fort pour lui rappeler une triste réalité qu’il ignorait jusque la. A savoir qu’en tant que pur produit d’un système totalitaire, patrimonial, clientéliste et prébendier, ses intérêts personnels comme ceux des autres créatures du système (comme les appelle si bien le ministre Fame Ndongo) qu’elles soient administratives que politiques, s’arrêtent la ou commencent les les préoccupations de survie du regimequi elles vont au dela de la simple logique économique.

Son intention d’acquérir le plus important réseau bancaire du pays risque de lui procurer une émancipation hors normes donc incontrôlable. D’où la levée des boucliers qui ne lui laisse de choix qu’entre renoncer à ses ambitions et renter dans les rangs ou prendre le risque de défier l’ordre politique régnant avec toutes les conséquences qui peuvent en découler. Sans hésiter, il porte son choix sur la première alternative.

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Malheureusement pour lui, il s’y investira avec un tel zèle que le mythe qu’il était dans sa communauté d’origine et d’affaires ne perdra plus que des plumes jusqu’à sa mort. Surtout que, contrairement a certains hommes d’affaires de sa génération de même acabit (Soppo Priso, Kadji Defosso, J S Noutchogouin) beaucoup plus discrets dans leur engagement politique, il est activement de tous les combats et coups bas du régime et de son bras seculier qu’est le RDPC dans leur volonté de s’imposer a tout prix a un peuple qui, depuis l’avènement du multipartisme en 1990 et avec une constance extraordinaire, n’a jamais raté la moindre occasion pour lui manifester son rejet.

A Bandjoun en particulier, l’argent achète tout, particulièrement les élections et inverse toutes les valeurs morales.


Depuis lors, la démarche politique controversée de l’homme n’a fait que diviser l’opinion publique dans la communauté Bandjoun en particulier et nationale en général, majoritairement favorable à un changement politique profond, dans le sens deplus de liberté de démocratie et de progrès.

Chaque fois que l’occasion se présente, il n’hésite pas a mettre toutes ses forces et particulièrement son immense fortune au service des pratiques exécrables et mafieuses comme la violence politique, les abus de droits de l’homme, la corruption et les fraudes électorales en tout genre, d’un régime dictatorial honni par le peuple et condamné a disparaitre un jour ou l’autre.

En fin de compte, au moment ou un monument comme lui quitte la scène, le peuple Bandjoun et a son image le peule camerounais, sont partagés entre leur admiration et leur reconnaissance pour leur genreux père qu’il est d’un cote et leur rejet viscéral du porte étendard d’une dictature et d’un parti mafieux le RDPC qui de jour en jour les enfoncent dans la misère, qu’il est de l’autre. Deux images contradictoires qui cohabitent malheureusement dans le même personnage manifestement hors norme.

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Que réserve l’après Fotso Victor ? La seule certitude pour l’instant c’est que l’image de héros que tout Bandjoun pleure actuellement sera pourtant très vite écornée par l’obligation de rendre compte qui s’abattra un jour ou l’autre sur tous les tenants de ce régime qui a réussi l’exploit en trente huit ans de règne, de mettre le pays en faillite.

Hon. E, FOPOUSSI FOTSO

Source: Ouest-Echos n*1127 du 23 au 31 mars 2020

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