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Covid-19: M. le Président, si vous persistez dans votre sommeil, quand vous réveillerez, nous seront peut-être tous morts. – Icicemac

Covid-19: M. le Président, si vous persistez dans votre sommeil, quand vous réveillerez, nous seront peut-être tous morts.

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Billet de la semaine: LUTTE CONTRE CORONAVIRUS : MONSIEUR LE PRESIDENT QUAND VOUS REVEILLEREZ NOUS SERONT PEUR-ETRE TOUS DANS LA TOMBE. Dans notre billet de la semaine dernière nous avons démontré les insuffisances du plan gouvernemental pour la lutte contre le coronavirus.

Surtout si la « disparition » prolongée du Président de la République persiste, lui qui est pour l’instant, le seul en mesure de redresser la barre et d’empêcher la barque Cameroun de couler.


Si cette « disparition » se prolonge et que la crise du coronavirus perdure, le pays va tout droit vers l’apocalypse sur le plan économique.

Les signaux d’alarme viennent de partout. C’est d’abord le Secrétariat permanent du Programme des Réformes économiques et financières de la Commission économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) qui dans un rapport rendu public le 22 mars a attiré l’attention du gouvernement sur les risques d’un effondrement total des économies de la sous-région Afrique centrale qui se rapproche.

Il ressort des conclusions de ce rapport que la croissance économique du Cameroun, devrait connaître une baisse de 0,2%. Encore que cette prévision n’est envisageable que dans des conditions d’un scénario dit transitoire marqué par une maîtrise rapide de cette pandémie. Sinon, il faudrait s’attendre à un effondrement total de l’économie de notre pays. Scenario catastrophe qui entrainerait une baisse de la croissance d’au moins 3%, d’après la Commission économique de la Cemac.

Ces prévisions pessimistes se rapprochent inexorablement avec un prix du pétrole aujourd’hui en dessous de 22 dollars le baril alors que toutes les prévisions budgétaires de la région tablaient sur un prix autour de 60 dollars.


Le Gicam, la plus grande corporation patronale du pays, n’est pas moins pessimiste. Dans un communiqué de presse rendu public le 19 mars 2020, il exprime ses « vives préoccupations et inquiétudes face aux répercussions déjà perceptibles auprès de nombreuses entreprises, mais surtout sur le désastre économique, social et humain que pourrait entraîner cette pandémie ».

Le 27 mars 2020, il est revenu à la charge à travers une correspondance adressée cette fois aux chefs d’entreprises, dans laquelle tout en se félicitant des mesures envisagées par le gouvernement, les appelait à l’adoption de « mesures complémentaires urgentes à prendre ».

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Sa consœur Ecam, dans un document rendu public le 2 avril 2020, embraie dans cette voie d’alerte en proposant un certain nombre de mesures économiques, sociales et fiscales susceptibles de permettre a l’économie nationale d’amortir le choc du coronavirus.


Tout ceci vient s’ajouter aux alertes multiformes lancées de part le monde pour une récession généralisée que la pandémie du coronavirus est sur le point de provoquer au niveau de l’économie mondiale.


Un coup d’œil microéconomique révèle que tous les secteurs de l’économie sont aujourd’hui affectés surtout avec des entreprises qui ne luttent plus que pour la survie, du primaire jusqu’au tertiaire et de la production des services à la production industrielle. Dans le secteur hôtelier par exemple, des sources annoncent la fermeture dans un délai très proche de prés de 1000 hôtels au Cameroun avec en perspective pas moins de 50 000 employés mis en chômage technique. Le bal lugubre a déjà commencé avec le groupe La Falaise du milliardaire Monkam Pascal qui a fermé tous ses hôtels de Douala et de Yaoundé.
Dans les autres secteurs, la sinistrose est générale. Le transport urbain et interurbain accuse une désorganisation totale suite aux mesures gouvernementales de limitation du nombre de passagers à transporter dans le cadre de la distanciation sociale. Les prix sont passés du simple au double tandis que l’offre se raréfie. Dans le secteur commercial, sur les marchés c’est une inflation généralisée suite aux pénuries causées par le ralentissements des échanges entre le Cameroun et l’extérieur conséquence de la fermeture des frontières et la limitation des déplacements à l’intérieur du pays.


Le pays a déjà pris la voie d’une récession et si des mesures correctives ne sont pas prises à temps, on file tout droit vers un effondrement de l’économie. Une perspective d’autant plus effrayante que les entreprises et autres contribuables ne seront plus en mesure de satisfaire leurs obligations fiscales.

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Parallèlement, le ralentissement des échanges internationaux va conduire a une chute drastique des recettes d’exportation. La combinaison des deux phénomènes mettra la tresorerie de l’Etat dans une situation de quasi faillite.
Dans une telle hypothèse fort probable, que fera le gouvernement, confronté à ses multiples contraintes budgétaires que l’on connait ?

Nous nous posons cette questions parce que les ravages qui s’annoncent au niveau du tissu économique si ce fléau perdure sont tels qu’ils donneraient des insomnies a n’importe quel gouvernement tant soit peu patriote et conscient de ses responsabilités pour assurer le bien-être des populations, principale garantie de la cohésion sociale.


Au moment où beaucoup d’États africains ont adopté des budgets de guerre qui s’échelonnent en centaines ou en millier de milliards, avec des mesures d’accompagnement conséquentes comme la réallocation des ressources budgétaires consistantes, l’élaboration d’un collectif budgétaire, la mise en œuvre des moyens d’accompagnement pour les couches vulnérables etc, le Cameroun ne se contente que d’une cagnotte d’un petit milliard de FCFA, « don du Chef de l’Etat » et d’une probable générosité des populations dont le regard est pourtant tourne vers les pouvoirs public pour un éventuel salut. Son gouvernement apparait ainsi complètement déconnecté des préoccupations populaires, confiné dans un isolement aussi pathétique que celui de son chef, par sa corruption, son illégitimité et l’absence prolongée de son chef. Orphelin, il ne se préoccupe plus que de sa survie, au point qu’à ses yeux, la crise du coronavirus ne pose qu’un problème de santé publique. Raison pour laquelle, il ne prête aucune attention signaux d’alarme ci-dessus évoqués qui auraient du déjà provoquer de sa part une réaction dynamiques dans les sens la réallocation des ressources budgétaires consistantes, de l’élaboration d’un collectif budgétaire pour être en phase avec la conjoncture, de la mise en œuvre des moyens d’accompagnement pour les couches vulnérables etc, comme c’est le cas ailleurs, parfois dans des états moins lotis que le Cameroun.
Qu’est ce qui peut le sortir de cette somnolence fatale ?

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Peut-être la réapparition de son chef et sa reprise en main des choses. Or officieusement on nous laisse entendre que le Président de la République, qui de par la constitution est le véritable chef du gouvernement, est en confinement dans son village Mvomeka pour fuir le coronavirus. Sauf s’il s’agit d’une prise d’otage par les radicaux du système pour négocier une transition inévitable en leur faveur, confinement ne veut pas dire emprisonnement.

Ce qui veut dire que là où il est, il écoute les informations à la radio et à la télévision et lit les journaux ou se les fait lire. Il sait donc que, malgré la communication gouvernementale pour laquelle il n’y a jusqu’ici qu’une dizaine de morts, les gens tombent comme des mouches, surtout dans les rangs des « gens d’en haut » comme lui.

Par conséquent, le peuple ne vit plus que dans l’angoisse d’un lendemain incertain face à un ennemi invisible et insaisissable.
Le seuil inacceptable de l’injustice théorisé par le philosophe américain John Rawl, semblant ainsi atteint, que peut faire le régime pour empêcher ce peuple orphelin, dans un instinct de survie, de se soulever ou de se tourner vers celui ou ceux qui lui proposent des issus de sortie fussent-ils «hors la loi » ? Au moment où la psychose est à son comble, que vaut la légalité par rapport à la protection de la vie de tout un peuple? Quelqu’un dans ce pays (que nous ne citons pas parce qu’il était trop controversé) avait dit au plus fort des convulsions des années de braise que «lorsqu’on se noie n s’accroche même a un serpent ».

Jamais cette assertion n’a de sens qu’aujourd’hui. Alors Monsieur le Président, si vous persistez dans votre sommeil, quand vous réveillerez, nous seront peut-être tous morts.

Souce Facebook: E. FOPOUSSI FOTSO

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