L’INTERMINABLE FIN DE VIE DE PAUL BIYA OU L’AGONIE DE L’EMPIRE DU MAGICO – RELIGIEUX ET DE LA NARCO – POLITIQUE
Il y a six décennies que le Cameroun accédait à la souveraineté politique, avec pour ambition légitime de ressembler aux autres grandes Nations du monde. En effet, « la nature a doté ce pays de terres fertiles, qu’arrosent des pluies abondantes et que réchauffe un soleil mesuré. Elle a doté ce pays de grandes montagnes, de fleuves majestueux, de forêts denses, de savanes étendues, des climats variés, d’un sous-sol riche, d’une vaste ouverture sur la mer, toutes choses qui lui confère le statut tant envié, de l’Afrique en miniature.
Sur cette terre sont nés, une impressionnante galaxie d’hommes et de peuples qu’envient tant d’État : des paysans industrieux, des économistes respectables, des artistes et des sportifs talentueux, des écrivains prestigieux, des hommes de loi et des historiens de renom, des hommes d’église et des pasteurs écoutés, des savants de grande envergure, des gestionnaires avertis, des praticiens sans frontière»…
Mais force est de constater aujourd’hui, que le Cameroun revendique assez bruyamment hélas, mais avec raison, le droit d’être classé parmi les Nations les plus pauvres et les plus endettées, où la dictature, la violence, la corruption et le tribalisme sont érigés en valeur, un État dans lequel le mot DEVELOPPEMENT a été remplacé par ENSAUVAGEMENT.
En effet, les 38 années de règne de BIYA, ont fait de ce don du ciel que fut le Cameroun, une atroce géhenne, de laquelle le rêve le plus précieux de sa jeunesse, est de s’échapper. Cette performance démentielle dans la médiocrité, est la conséquence d’une mal-gouvernance dopée par cette croyance que Paul BIYA a sur les pouvoirs du temps, des astres, de l’argent . Elle est également la résultante de l’inoculation de drogues anesthésiantes au peuple camerounais.
LA GOUVERNANCE DE LA MONTRE, DES ASTRES , DE L’ARGENT ET DE LA FORCE
« Tu mangeras ton pain à la sueur de ton front ». Tel semble être le châtiment suprême que Dieu décida d’infliger à Adam et Ève, les premiers Hommes qui vécurent sur la terre d’après la Bible, pour les punir de leur désobéissance. Le travail s’impose ainsi à l’homme . Chaque individu se doit d’avoir un certain degré de productivité et d’utilité. Il est donc l’instrument par lequel l’homme ébauche et réalise son humanité.
Le respect et la promotion de la
valeur travail au Cameroun ont été ignorés par le régime BIYA dont le modèle
économique, ne s’est jamais émancipé de la civilisation de la chasse et de la
cueillette. Une économie tributaire du climat, de la nature, du hasard… et
pourquoi pas de Dieu ? Ce propos a pour corollaire, l’absence d’une véritable
politique économique et le mépris dont sont victimes les entrepreneurs
économiques dans ce pays.
La gouvernance de la paresse, du hasard ou de la chance, s’est démontrée
également à travers la scandaleuse renonciation à l’intelligence politique,
dont l’illustration la plus patente, est la guerre contre les anglophones.
Cette attitude est essentiellement motivée par la croyance en 3 éléments clefs de la gouvernance BIYA :
– la montre, comme le vieillissement, c’est la croyance en l’usure du temps, en l’étiolement de toute énergie dans la durée, finalement en l’essoufflement et au dépérissement de toute action humaine qui ne produit pas de résultat après un certain temps.
LES REVIREMENTS À 180° DE CERTAINS ACTIVISTES DANS LA DIASPORA NE SONT PAS LE RÉSULTAT D’UNE FOLIE ÉRUPTIVE COLLECTIVE, MAIS BIEN D’UN NOUVEL AGENDA
– l’argent qui vient au soutien du temps permet, de corrompre massivement les média, les activistes ou « influenceurs du net » et certains opposants… Des lignes éditoriales, scandant simultanément, la mise à l’échafaud de tel opposant, sont le corollaire de ce propos. De même que, les revirements à 180° de certains activistes dans la diaspora ne sont pas le résultat d’une folie éruptive collective, mais bien d’un nouvel agenda. L’argent a aussi permis d’émousser les ardeurs de responsables politiques, qui seraient animés par quelques velléités d’objectivité ou de lucidité politique.
– les astres, entendus ici comme la croyance en des forces mystiques qui font et transforment tout chez Paul BIYA, n’a pas d’équivalent connu. Ainsi, l’absence de politique ambitieuse pour lutter contre le coronavirus, procède simplement de cette logique : on attend, et les astres feront le reste. Dans un passé récent, il n’a pas hésité à offrir à des ordres mystiques, plusieurs milliards de nos francs CFA, probablement pour « services rendus ».
Dès lors, tout le génie politique du régime BIYA, se résume en la gestion de la montre, en la gestion du temps politique, en la croyance mystique que les astres finiront par tourner, par s’aligner, dans le sens de ses intérêts et que tout redeviendra comme avant, ou s’arrangera…
– la force est déployée comme ultime recours, quand cette impéritie génère une situation incontrôlée. Comme mû par un instinct bestial, sauvage, tel un éléphant qui décide d’écraser une automobile dont il ne comprend ni l’utilité, ni le mode de fabrication, le régime BIYA écrase ce qu’il ne peut ni comprendre, ni gérer… ATANGA NJI apparaît, ce jour, comme le bras séculier de ce régime qui cogne, écrase et tue, quand il ne comprend pas, quand il a peur…
LA NARCO – POLITIQUE
L’une des clefs de la longévité du régime BIYA au pouvoir, c’est le génie qui est déployé pour empêcher toute capacité de réflexion et donc d’émancipation politique du peuple camerounais. Pour y arriver, l’accoutumance à des psychotropes sociaux, religieux et culturels sont favorisés, suscités, notamment par le contrôle, l’encouragement du phénomène religieux et la promotion d’une culture de la joie, de la drogue et de la pornographie.
LA PROLIFÉRATION CONTRÔLÉE DES MOUVEMENT RELIGIEUX AU CAMEROUN
Cette logique du contrôle et de l’utilisation du religieux pour son maintien au pouvoir ne s’applique pas qu’aux religions dites conventionnelles, que sont le catholicisme, le protestantisme et l’islam, dont les ministères et les ministres du culte sont pour partie, sponsorisés par le régime, qui n’hésite pas à punir ses éléments récalcitrants, en les assassinant.
Cette emprise s’exerce davantage sur les mouvements qui se réclament des Églises dites du REVEIL ou Réveillées…
Le mécanisme est le suivant :
· Les Églises pour le pouvoir
politique de Yaoundé se sont révélées, à côté du football, de la bière et
autres boissons alcoolisées, être un outil dont il ne pouvait se passer, pour
endormir un peuple écrasé par la pauvreté et la misère et qui ne rêve plus que
de miracles ou d’une vie heureuse après la mort… Ceux qui sont les plus à
même de les endormir dans cette croyance en un renouveau spirituel et social
dans l’au-delà, ce sont ces nouveaux venus, Pasteurs des Églises dites du
réveil ou du miracle…
· Les associations religieuses pour leur fonctionnement sont sous le régime
d’une autorisation très encadrée au Cameroun. Mais de la myriade d’Églises qui
quadrillent géographiquement et spirituellement le Cameroun, seules
quelques-unes, au nombre des doigts d’une main, ont reçu de l’administration,
le fameux sésame leur permettant de fonctionner en toute légalité. Officient donc
au Cameroun, des milliers de groupes religieux clandestins, sous le simple
régime de la TOLÉRANCE ADMINISTRATIVE. Ce qui oblige les pasteurs, à garder une
vraie distance par rapport à la chose politique, s’ils veulent continuer
d’exister, ou d’espérer un examen favorable de leur demande d’autorisation de
fonctionnement, dont ils attendent depuis des temps interminables la réponse.
· L’épreuve et la preuve de docilité à l’égard du pouvoir sont dans ce contexte
des éléments précieux d’appréciation, dans l’examen d’une demande
d’autorisation qui ne sera presque jamais délivrée… En attendant, le Pasteur
aide à éloigner le peuple de la chose politique, ou mieux, oblige ses fidèles à
soutenir le pouvoir politique qui le tient en laisse.
En clair, pour les Religions établies, reconnues, légales, on utilise la corruption et à défaut, la mort, et pour les mouvements religieux clandestins, tolérés, nouveaux, on utilise la terreur. Par ces procédés, ils sont désormais enrégimentés et inféodés au pouvoir politique, qui contrôle soigneusement sa tenue et n’hésite pas à faire usage de son glaive, si les bergers du Christ refusaient simplement de paître.
LA PROMOTION DE LA CULTURE DE LA JOIE, DE LA DROGUE ET DU SEXE
La libéralisation exponentielle de la commercialisation des boissons alcoolisées au Cameroun, fait de ce pays, le 2eme pays consommateur d’alcool par habitant en Afrique après le Gabon. Par ce moyen, Paul BIYA a plongé son peuple dans un état de satiété permanente alcoolique avancé. Ce qui a contribué à ruiner chez lui, le goût du travail et de l’engagement politique et social.
À côté du dieu Alcool, le football, véritable exutoire de ce peuple chosifié, est représenté comme la grande réalisation, la prospérité, le bonheur camerounais. Les succès des sportifs des Lions Indomptables sont les occasions de célébrations qui éloignent ce pays de sa condition réelle : misérable, réprimé…
Au royaume des plaisirs de la bouteille (du ventre) et des yeux, le paradis artificiel de Paul BIYA ne serait pas total, s’il n’y avait pas une déclinaison bas ventre. Prospèrent à côté des bar-dancings, des véritables temples de Sodome et Gomorrhe où le sexe-dieu est célébré et pratiqué, au rythme d’une porno-musique dont la télévision officielle assure la promotion. Désormais, les talents musicaux et artistiques camerounais sont noyés par ces bruitages rebutants, qu’on appelle désormais CULTURE CAMEROUNAISE.
Mais Abraham Lincoln disait « On peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps ».
Sous l’inspiration et l’instigation de Maurice KAMTO, un réveil inédit du peuple camerounais est en cours. La stratégie du régime RDPC commence à connaître des limites, face à la résistance des acteurs politiques et sociaux internes et surtout externes, qui démontrent que le Cameroun n’est pas un État hors du temps et de l’espace.
Tenaillé par les forces du changement, étranglé par la guerre dans le NOSO, le régime BIYA agonise et implacablement s’écroulera. Le Peuple qui a une mémoire comprend à présent comment il est tombé. Il sait comment se relever et surtout comment éviter de retomber.
Amédée Dimitri TOUKO TOM
Militant – Analyste Politique