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Nouvelles révélations sur la mort du médecin personnel de Paul Biya: Pourquoi l’a-t-on enterré nuitament et en catimini ? – Icicemac

Nouvelles révélations sur la mort du médecin personnel de Paul Biya: Pourquoi l’a-t-on enterré nuitament et en catimini ?

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Le certificat de genre de mort de celui qui a été le médecin personnel du chef de l’Etat depuis 1984, en plus de certaines révélations troublantes puisées aussi bien dans le sérail qu’au sein du personnel soignant, permettent d’évacuer la thèse d’un décès des suites du Coronavirus énoncée par les autorités sanitaires du Cameroun.

Des manipulations suffisamment graves qui ravivent la douleur des proches. Déclenchant l’ire du président de la République qui a cru devoir commander une enquête, laquelle est à l’origine des tests généralisés actuellement en cours au Palais. Essingan fait le parcours des traces de l’onde de choc provoquée par la disparition de ce confident du prince dans la nuit du 20 au 21 mai dernier, laissant derrière lui aussi bien l’entourage présidentiel qu’une grande famille éplorée. Lui qui était le fils de Konabeng, son village natal, mais aussi de tout le département de la Lékié où plusieurs élites lui témoignent une reconnaissance et une personnalité efficace dans la discrétion.

En ce début d’après-midi du lundi 25 mai 2020, un calme lourd est perceptible dans la petite localité de Konabeng. Village situé à quelques kilomètres du chef-lieu de l’arrondissement d’Okola. Derrière la chapelle de Konabeng, se trouve la résidence du désormais regretté colonel Marius Etoundi, dans une verdure luxuriante, faite de gazon, d’arbres fruitiers et autres arbres décoratifs, qui évitent au visiteur d’être exposé aux rayons du soleil.

Un coup d’œil sur la droite vous renseigne sur les évènements récents qui se sont déroulés en ces lieux, par la vue de la gerbe de fleurs à la porte de ce qui tient lieu de caveau familial, où repose désormais l’illustre fils du village, qui a servi, plus de trente ans durant, la plus haute autorité du pays. A l’entrée de ce caveau cependant, une autre sépulture fraiche est elle aussi recouverte de gerbes de fleurs.

Il s’agit de celle de son fils Franck Etoundi, décédé exactement 60 jours avant son père, à la fleur de l’âge. Triste destin donc, que celui qui vient de frapper la famille Etoundi qui voit en un laps de temps, deux de ses fils partir vers l’au-delà, sans que personne ne puisse mettre fin à la faucheuse qui a décidé de frapper ainsi un père et un fils dans un intervalle de temps qui est passé comme un éclair.

Assise sur sa véranda qui fait face à l’entrée principale de la résidence de son fils, la mère du colonel s’occupe à quelques tâches ménagères, sans vraiment accorder une attention particulière aux personnes qui entrent ou sortent de la résidence de son fils. La propriété est quasi vide, seul le chargé de l’entretien est présent. Quelques temps après l’arrivée de votre reporter et son installation, c’est le frère cadet du colonel qui l’y rejoint et essaie de refaire le film de la circonstance que vient de traverser la famille.

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Il servira par la suite de guide pour un détour au village Ekekam, retrouvé un autre témoin des derniers instants du colonel Etoundi, l’homme d’affaires Tobie Ntsaga Emina. Malgré la désolation et le sentiment de vide et de peur du lendemain qui se lit sur les visages des uns et des autres, qui, par ailleurs, avouent ne pas encore réaliser la perte de cet illustre fils du village, ils essayent de tenir le coup et de nous faire part chacun, des souvenirs qu’ils gardent de leur frère, oncle, ami.

Pour Tobie Ntsaga Emina, le colonel Etoundi était un grand homme tout simplement. Grand par ses actes au sein de la famille, grand dans ses réalisations, mais surtout grand dans la discrétion qui le caractérisait tout au long de son service aux côtés du chef de l’Etat qu’il a servi avec dévouement et fidélité, sans qu’en aucune façon et de quelque manière que ce soit, son nom soit lié à une quelconque indiscrétion du palais. Lieu où il a. pourtant passé le plus clair de son temps. A Yaoundé, à Mvomeka’a (village du président de la République), ou même durant les séjours du président à l’étranger, lui qui était de tous les déplacements.

Bulletin de santé

Le discret colonel médecin Marius Etoundi a quitté la terre des vivants comme il a vécu, dans la discrétion et la simplicité absolues. Alors même que la mort du colonel est qualifiée de « naturel » comme l’atteste le certificat produit officiellement, un soupçon de Covid-19 a nourri les esprits et s’est répandu dans les médias et les salons. Avec tout le respect dû au secret médical, il serait tout de même opportun de relever qu’aucun diagnostic allant dans le sens d’une infection au Coronavirus n’a été effectué sur la personne du colonel Marius Etoundi.

Plus encore, son admission à l’hôpital central, par les soins de sa fille, médecin comme lui, était due à des ennuis d’un mal, issu d’une « maladie rare » dont il souffrait de longue date, les manifestations de ce dernier étant connu de son entourage familial et professionnel. Le film des évènements en cette fatidique nuit du 20 au 21 mai 2020 laisse songeur. Appelé aux environs de 2h du matin à l’hôpital central de Yaoundé, le ministre Henri Eyebe Ayissi fait part de la situation à son collègue du ministère de la santé, Malachie Manaouda.

Ce dernier, sans s’en référer au personnel soignant, engage le protocole anti Covid-19 qui est appliquée à la dépouille du colonel Marius Etoundi. Créant ainsi une confusion certaine autour du genre de mort du colonel. Alors même que la dépouille était en voie d’être transférée à la morgue de l’hôpital général de Yaoundé. Le directeur de la santé militaire, le colonel Abeng Mbozo’o, à qui incombe la responsabilité de la mise en place du dispositif spécial en cas de décès d’un haut gradé de l’armée ne peut que constater la tournure que prennent les évènements à l’hôpital central de Yaoundé.

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Et c’est finalement au volant de son véhicule, et en compagnie de quelques proches que le ministre Eyebe Ayissi va nuitamment se mettre à la recherche d’une bière susceptible de recevoir le corps du collaborateur sanitaire du chef de l’Etat, et aussi, prendre les autres dispositions pour le transport de la dépouille jusqu’à Konabeng, son village natal, pour y être enterré comme l’exige les dispositions anti Covid-19. Alors même que le diagnostic n’est pas clairement établi. D’où l’émoi qui, jusqu’à ce jour, rend certains Incrédules face au destin qui a frappé la localité.

Les adieux au palais

La réputation qui suit le colonel Marius Etoundi est celle d’un homme qui s’est toujours voulu rigoureux, envers lui-même et envers ceux qui l’entouraient. Pour preuve, dès la survenue de la pandémie, l’homme n’a pas hésité à restreindre les visites dans sa clinique et au sein de l’infirmerie de la présidence de la République. Un état de chose qui laisse croire à une précipitation dans la gestion de son décès. Il avait d’ailleurs, au sein de l’infirmerie de la présidence de la République, passé une commande d’appareils respirateurs en prévision des cas de coronavirus qui nécessiteraient un tel dispositif.

Aperçu pour la dernière fois de manière officielle au palais dans la soirée du 19 mai 2020, le médecin assistait alors à l’enregistrement du discours présidentiel du 20 mai aux côtés du directeur de la sécurité présidentielle (Dsp), le général Ivo Desancio. Le soupçon ainsi jeté sur son décès a poussé le chef de l’Etat à demander des tests pour tout le personnel de l’infirmerie de la présidence ainsi que ceux de la garde rapprochée.

Le général Ivo de la Dsp a, de ce fait passé, son test samedi, le week-end dernier, question de tirer la situation au clair et de lever toute équivoque sur le décès du colonel médecin Marius Etoundi. Comme un air d’au revoir aux lieux où il a servi la quasi-totalité de sa carrière, Marius Etoundi y était encore deux jours avant son décès, remplissant comme à l’accoutumée, son rôle de veille sanitaire sur la personne du président de la République.

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Konabeng n’est donc pas le seul endroit où l’annonce du décès du colonel Marius Etoundi a le plus surpris. Dans sa clinique privée, placé sous la gestion quotidienne du docteur Yous-souf, c’est la .consternation. On ne réalise pas que celui qu’on appelait affectueusement ici « le colonel HP » n’est plus. Difficile dans ces conditions de recueillir un témoignage de qui que ce soit, juste un employé qui, entre des sanglots, arrive à marmonner, « nous préserverons son œuvre ».

Une confidence sous anonymat de son état de santé fait aussi savoir que c’est depuis le samedi 16 mai que le colonel a commencé à faire part d’un mal être, parlant lui-même d’un début de paludisme, à priori rien de bien grave, tellement on était habitué à le voir se sortir de ces moments qui parfois traduisent juste le trop plein d’activités qui caractérisaient son occupation au quotidien et qui faisaient que le bien-être des autres passait avant le sien, surtout celui dont il avait la charge professionnelle à chaque instant. Une chose semble perceptible cependant, personne ne croit à l’éventualité d’un décès des suites de Covid-19. Les tests effectués sur tous ses proches, dans la famille comme dans sa clinique, selon certaines indiscrétions sont tous négatifs, affirme un employé.

Le faiseur d’hommes

Une élite de la Lékié parle du colonel Marius Etoundi comme de « l’homme qui soufflait dans l’oreille du président ». À ce titre, certaines positions des élites de la Lékié au sein de l’appareil gouvernant lui sont à tort ou à raison attribuées. Un autre témoin relève aussi le caractère discret de l’homme. « le verrais ce que je peux faire, mais que mon nom n’apparaisse nulle part », nous confie-t-il, en précisant que ce sont là les recommandations strictes du colonel, de son vivant, lorsqu’il décidait de prendre faits et causes dans une situation concernant un des siens.

Des traits de caractère que ceux qui côtoient le président de la République lui attribuent aussi, à croire que les attitudes du patron ont déteint sur son collaborateur d’une trentaine d’années, à savoir, être efficace dans la discrétion et en toute humilité. La marque des grands hommes sûrement, dont les actes et les faits d’arme parlent d’eux-mêmes, et très souvent après leur mort, où la reconnaissance non ingrate des bénéficiaires se fait ressentir. Konabeng et la Lékié s’en remettent à la présidence de la République afin que soit accordé au serviteur de l’Etat, disparu aujourd’hui, des obsèques à la hauteur de la personnalité qu’il a été.

Source: Journal Essigan N°341

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