BIYA A TUÉ L’ÉDUCATION ET NALOVA VA L’ENTERRER
Ce que nous vivons avec le système de mi-temps instauré par la Ministre NALOVA LYONGA PAULINE EGBE n’est ni plus ni moins que l’enterrement de l’éducation secondaire au Cameroun.
TERRE À TERRE, DE QUOI EST-IL QUESTION ?
Pour combattre la pandémie Covid_19, la Minesec a cru bon d’instaurer le système de mi-temps. Dans l’établissement où j’enseigne, durant une semaine, il ya des classes qui viennent le matin à 7h30 pour rentrer à 12h40 tandis que d’autres viennent dans l’après-midi à 13h pour rentrer à 17h20 puis la semaine d’après les rôles sont intervertis.
Dans d’autres établissements, c’est la mi-temps par trimestre qui a été adoptée.
La question à se poser est la suivante : que fait l’élève lorsqu’il doit rester à la maison du matin à 12h ou alors que fait-il lorsqu’il rentre à la maison à 13h ?
Je parle avec des faits. Ce matin, j’étais au marché A puis au marché B de Dschang et j’ai rencontré un total de trois de mes élèves :
– le premier était en tenue et aidait son père à vendre dans sa boutique,
– la deuxième en civil vendait la tomate à l’étalage,
– le troisième en civil, vendait les chaussettes dans un pousse avec son grand frère.
Tous devraient aller en classe dans l’après midi. Ceci expliquant cela, après trois semaines de cours déjà dispensés, j’ai remarqué que les élèves qui viennent assister à mes cours dans l’après-midi sont très souvent fatigués et dorment en classe.
Pour ces élèves, faire le commerce au marché est certainement le moindre mal lorsqu’on se rappelle que des élèves d’un lycée à Bafoussam avaient organisé une orgie où se célébrait le sexe, la drogue, l’alcool, un vrai club echangiste quoi ! et ce, pendant les cours car ayant décidé de s’absenter pour se donner du plaisir dans un domicile un privé.
Maintenant, avec la mi-temps de NALOVA, ces élèves n’auront plus besoin d’être absenteistes, peut-être un point positif ?
À Dschang, il y a quelques mois, une élève de troisième avait invité ses camarades garçons à une partie de libertins où tout était permis. C’est après le passage du troisième garçon qu’elle perdit connaissance, ses camarades paniqués ont dû alerté le voisinage. Maintenant, plus besoin de jongler entre les cours pour organiser une telle partie. Des exemples pareilles, existent en légion. Des cas de vols orchestrés par des jeunes élèves sont d’ores et déjà signalés dans certains domiciles au quartiers. La mi-temps de NALOVA, il faut le dire de manière très claire est la porte ouverte à la délinquance, à la déperdition, aux grossesses précoces et bien d’autres maux.
ET CE N’EST PAS FINI.
La MINESEC pour faire passer la mi-temps a réduit le nombre d’heures d’enseignement dans certaines matières et comme elle ne tarit pas d’ingéniosité dans l’absurde, les mathématiques payent le coup.
Je dois rappeler que les élèves des classes intermédiaires n’ont pas terminé le programme l’année dernière car après le présupposé deconfinement, seuls les élèves des classes d’examen ont repris la route des lycées et collèges. Les élèves admis en classe supérieure n’ont donc pas le substratum nécessaire pour aborder certains nouveaux chapitres. Je tiens quatre classes cette année à savoir une 4e, une 3e, une 2nde et une terminale.
– En 4e, NALOVA a fait diminuer 1h dans le quota hebdomadaire d’heures d’enseignement des mathématiques. Cela fait 6h par séquence et 36h pour l’année. Mais le programme n’a pas été diminué hein, et on attend de l’enseignant qu’il boucle son programme avec efficience. C’est le même scénario en 3e, désormais 3h/semaine au lieu de 4.
– En seconde C, 2h ont été soutraites soit 12h pour la séquence et 72h pour l’année,
– En terminale D, ceci vous fera certainement rire. Deux heures soustraites, soit 72h pour l’année mais comme ça ne suffisait pas, un nouveau chapitre a été rajouté au programme. Vous y comprenez quelque chose? Je dis que NALOVA a diminué le nombre d’heures d’enseignement de mathématiques et a augmenté un chapitre au programme en terminale D.
Certains viendront me dire que dans de telles conditions c’est possible de boucler le programme avec efficience (c’est-à-dire sans le bâcler) avec la nouvelle approche d’APC. Du vrai foutage de gueule, les enseignants conscients de ce qu’ils dispensent et de l’importance de former les enfants à eux confiés par la nation savent que c’est IM-PO-SSI-BLE.
Les futurs bacheliers seront davantage désorientés.
Avant, ça n’était déjà pas si fameux. Je me rappelle encore mon premier cours de mathématiques à l’université de Yaoundé 1. Unité de valeur MA103 enseignée par le Professeur David Bekolé. Pendant 3h de cours il dictait les RAPPELS sur les intégrales doubles, intégrales curvilignes etc et pourtant j’en avais jamais entendu parler. L’inadéquation entre le secondaire et l’université sera davantage perceptible pour ceux qui continueront les études supérieures.
Voilà donc chers parents ce à quoi sont exposés vos enfants depuis l’instauration de la mi-temps de NALOVA. Soit vous vous réveillez pour demander que cesse ce non sense, soit vous préparez les trousseaux pour vos filles, et observez en complices vos enfants devenir des vrais délinquants avec une éducation au rabais.
Jean Bonheur Tchouafa, PLEG/MATHS