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Serge Eric Dzou remet le clerc de la cléricature Owona Nguini à sa place – Icicemac

Serge Eric Dzou remet le clerc de la cléricature Owona Nguini à sa place

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Le Docteur Serge Eric Dzou en boubou sur cette image répond avec méthode et pédagogie à Mathias Eric Owona Nguini
LE COMPLEXE MINORITAIRE SAWA CHEZ CERTAINS ENTREPRENEURS DE L’IDENTITE COMME SOCLE DE REPOSITIONNEMENT D’UNE ELITE POLITIQUE EN CONSTRUCTION.
(Complexe minoritaire est un concept du Pr. Roger-Gabriel Nlep).
Suite au postulat que nous avons posé sur la dénégation du caractère minoritaire du Grand groupe Sawa en tant que composante sociologique de la population camerounaise, notre enseignant et à ce jour adversaire politique Pr. Owona Nguini alias MEON nous a servi une réplique critique titrée : « Les sawas sont bel et bien une minorité socio-anthropologique et géopolitique dans la diversité camerounaise ».

Le Dr Serge Eric Dzou en boubou sur cette image répond avec méthode et pédagogie à Mathias Eric Owona Nguini

Il serait prétentieux de ne pas reconnaitre le caractère fourni du texte de MEON, car l’on-y trouve un large domaine de savoirs ethnologiques. Ces derniers qui n’ont toutefois pas apporté une contradiction déconstructive de notre postulat. Pour l’illustrer nous allons soutenir notre position initiale en lui donnant une méthode et encore plus d’arguments.
Définissons d’abord le concept de minorité : La minorité est un ensemble de personnes ou de choses en nombre inférieur par rapport à un autre ensemble. La minorité ethnique renvoie à des personnes autres que les autochtones et les membres d’une minorité visible, dont la langue maternelle n’est ni le français, ni l’anglais.


Suivant des définitions proposées sous le prisme du droit international, il existe une double compréhension de la minorité. La minorité par la quantité, et la minorité par la qualité. « Du point de vue de la quantité, la minorité est un groupe (ethnique, religieux, linguistique) numériquement inférieur au reste de la population d’un Etat. Sous ce rapport, la qualité majoritaire s’apprécie par rapport à l’ensemble de la société globale, et non entre les groupes. » (Norbert Rouland). « Du point de vue qualitatif, une minorité est pour l’essentiel un groupe de non dominance. Le qualificatif non-dominant se trouve ici être la correspondance juridique de l’épithète vulnérable, dans le vocable peuple vulnérable au cœur du concept des minorités en droit international public, qui lui a un accent anthropo-sociologique. » (J. Woehrling). (l’on trouve ces deux auteurs chez Antoine Ngando Sandje in « Le droit des minorités et des peuples autochtones au Cameroun : une lecture actuelle et éventuelle », espace des politiques mémorielles : enjeux de mémoire. P149-178).


Dans ce sillage, pourrait-on interroger le caractère minoritaire du groupe Sawa appliqué à ces définitions ? Autrement-dit, les Sawas sont-ils un ensemble de personnes que l’on peut considérer comme inférieur parmi les autres ensembles de la société globale camerounaise ? Ou encore sont-ils un groupe que l’on pourrait qualifier de vulnérables ?

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Notre Hypothèse est que si les Sawas ne sont pas détenteurs du phénomène ethnique majoritaire, ils ne sont non plus, de ce fait, une réalité minoritaire.
Sur le plan géographique partant de la cartographie :
Les Sawas sont présents dans cinq des dix régions que compte le Cameroun.


Le Littoral, le Sud-Ouest, le Sud, l’Ouest, le centre. Il s’agit donc d’une présence effective dans cinq régions qui correspondent à trois grands airs géographiques sur quatre dont le littoral, la grande forêt et la savane montagneuse. Quant aux départements, nous avons cités : le Wouri, le Mungo, le Nkam, la Sanaga Maritime, l’Ocean, le Fako, le Ndian, la Meme, le koupe-Manengouba, le Haut-Nkam, la Menoua, le Mbam et Inoubou.
Si l’ethnonyme Sawa fait référence à ceux qui vivent proches de l’eau, il faut autant reconnaître que les Mbo de kongsamba, Baré, Lonako, Santchou ou de kekem ne sont pas riverains de cours d’eaux fluviaux, mais sont plutôt des montagnards. Ceci permet de mettre en doute l’argument du prof MEON qui dénie la qualité de Sawa aux banen du centre du seul fait qu’ils ne transbordent pas une côte maritime ou fluviale, encore que plusieurs fleuves ont bien des littoraux au-delà du Wouri. De toutes les façons, tous ces départements, ou presque, sont des reflets nominatifs de cours d’eau. Ceci étant, les peuls de Batouri ou de Bertoua à l’Est, sont-ils moins Peuls parce qu’ils ne sont pas de l’air sahelien, mais plutôt dans une zone de haute forêt ?


Sur le plan géographique par la diversité des unités composites des Sawas on peut citer :
Dans le Sud-ouest : Bakweri, Bayangi, Baneka, Bimbian, Bakossi, Mongo,Oroko, ngolo- Batanga, Yabassi, Bakole, Bafaw, Barombi.
Littoral : Bakoko, Bakaka, Mbo’o, Pongo, Banen, Ewalè, Ewodi, Bandem, Banen, Mbang, Moya, Dibom, Bodiman, Malimba, Bassa ba Duala, Balong, Yabassi, Bakem, Banya, Iyassa, Bonkeng, Ndonga, Pongo-Songo, Longasse.
Le Sud : Batanga, Bakoko, Bokwe, Iyassa
L’Ouest ; Mbo’o
Centre : Banen. Pourquoi cette homonymie, et vouloir expliquer que du seul fait d l’éloignement de la côte ces derniers ne seraient-ils pas Sawa ?

Venons-en à la culture comme marqueur immatériel anthropo-sociologique. La langue partagée entre la majorité de ces groupes dispose d’un même fond idiomatique et dont seule la forme s’ajuste diversement. Le vestimentaire est pratiquement le même entre tous ces groupes dont le sandja et le Kaba sont les principaux actifs. Bien que tous les Sawas ne soient pas inclus dans le Ngondo, l’on peut considérer que le moment de célébration du Ngondo s’impose comme un moment national et respecté comme tel, c’est l’une des fêtes traditionnelles célébrées portant une valeur culturelle officielle et de l’ordre de la fierté nationale comme richesse du terroir. Une minorité pourrait difficilement donner, de façon séculaire, une ampleur à la manifestation rituelle des réjouissances infra-ethnique.

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Par ailleurs, toujours culturellement, une essence musicale issue d’une minorité ne peut s’imposer dans le temps et dans l’espace comme le Makossa parvient à le faire au Cameroun et dans le monde. Autrement-dit j’inviterai le professeur à observer que la musique est une ressource culturelle qui se promeut dans le nombre et donc c’est l’importance de ce nombre qui est un facteur de démultiplication et d’expansion de la culture musicale d’un groupe. Rappelons que le Makossa n’a pas attendu les récentes innovations technologiques pour se faire diffuser partout. Et pour faire concurrence au Makossa, ou même pour l’accompagner, il y’a toujours eu en première ligne le Bikutsi et dans la suite le Magambeu, des émanations rythmiques des grands groupes sociologiques.

En fait, voici des éléments performatifs de déduction d’une phénoménologie complémentaire entre la domination culturelle et l’importance majoritaire du groupe détenteur de cette hégémonie culturelle.


En nous permettant une extrapolation, précisons que les Sawas sont aussi bien présent au Gabon, qu’en Guinnée Equatoriale et en Angola.
Sur le plan de la géographie par la démographie
Signalons qu’en faisant un tour sur le site de la présidence de la République du Cameroun, www.prc.cm sur la rubrique « présentation de la République du Cameroun », il est ainsi mentionné que le Douala fait partie des 17 ethnies les plus représentatives au Cameroun, or les Duala ne sont que l’une des composantes du grand groupe Sawa.


Les statistiques en notre disposition sont les seules officielles menées par une étude des chercheurs de l’institut national de la cartographie dont le sujet est : « La cartographie linguistique, traceuse de l’histoire, des civilisations et des cultures : une application au Cameroun » indiquent : les Sawas se trouvent troisième grand groupe ethnique après les fang-beti 19,16% ; Bamiléké-Bamouns 18,5% ; Doualas-Loumdous-Bassa 14,7% ; Peuls 7,4% ; Mandaras 5,7% ; Makas 4,9% ; Chambas 2,4% ; Mbams (1,3%) ; Haoussas 1,2%. (Source: ich.unesco.org institut national de la cartographie)

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Au moyen de ces chiffres, l’on peut observer le seuil de gradation de l’ensemble représentatif des Sawas. L’on saisit donc que derrière ces revendications identitaires, Il pourrait finalement n’être question que d’une astuce politique qui assouvirait « par les moyens les plus cyniques [l]es ambitions de certains individus et groupes en compétition pour le pouvoir ». (L. Donfack Sokeng, Le droit des minorités et des peuples autochtones au Cameroun, Thèse, Université de Nantes, 2001, p.331.)


En outre, les considérations géopolitiques évoquées par le prof MEON pour légitimer les revendications, d’une élite en construction par un investissement des ressources discursives et émotionnelles dans l’entreprise identitaire Sawa, ne sont pas tout à fait légitimes. Sur le plan de la redistribution des positions de la ressource bureaucratique, la plus part des personnalités du gouvernement, du parlement et de la haute administration ressortissantes du Sud-Ouest sont des Sawas, à l’instar du premier ministre, de la MINESEC et du doyen d’âge du SENAT, en même temps PCA de CAMTEL. Pris dans leur totalité et associés à l’élite bureaucratique Sawa du Littoral, du Sud et de l’Ouest, nul doute que cette catégorie en sortirait parmi les plus privilégiés. A défaut d’admettre l’existence d’une identité anglophone, ce qu’a toujours rejeté mon cher enseignant et adversaire politique, il sera bien tenu de reconnaître que ce sont bien des Sawas qui constituent l’élite du Sud-Ouest anglophone.
Après cet autre développement, nous ne saurions nous empêcher de souligner en gras notre hypothèse en affirmant qu’aussi bien du point de vue quantité, que qualité, le grand groupe Sawa ne fait partie ni des minorités socio-anthropologiques, ni des minorités politiques au Cameroun.
Au demeurant, l’enjeu consisterait donc à ne plus construire le statut du Sawa autour de la seule figure du Douala.


En appendice, nous posons la question à notre cher formateur qui nous traite de commis du MRC, s’il ne serait pas en train d’avouer qu’il ne nous a pas suffisamment appris à penser par nous-même pour pouvoir opérer nos choix. Plus directement, Cher prof MEON, dois-je comprendre que vous n’avez pas su me former à me faire ma propre opinion ? Sinon vous ne m’aurez pas traité de commis, et envoyez vers ces personnes que vous avez cité à la fin de votre texte. J’aime à rappeler que je suis le reflet de la formation acquise de l’ancien MEON.
Abimté
Serge Eric Dzou.

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