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ON NE PEUT PAS ÊTRE CHRÉTIEN ET BIYAISTE – Icicemac

ON NE PEUT PAS ÊTRE CHRÉTIEN ET BIYAISTE

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En ce dimanche de pâques, chaque Chrétien devrait se poser des questions sur l’atmosphère spirituelle qui règne au Cameroun et élever des prières conséquentes pour l’apaisement de la colère du Très Haut.

Oui Dieu est en colère contre notre pays. Et ceux qui doutent doivent essayer de taire leur incrédulité pour observer les signes métaphysiques qui nous montrent réellement que quelque chose ne tient plus dans ce pays. Et comme illustration, posons nous objectivement la question de savoir, où sont passés les années où la joie et la fraternité régnait dans ce pays malgré la pauvreté ? Ces années où les enfants pouvaient être envoyés chez un membre de la famille en vacances sans crainte qu’ils leur arrive malheur là bas ? Ces années où les voyages étaient l’un des loisirs préférés sans crainte de voir des hécatombes fauchant de multiples vies se produire sur nos réseaux routiers? Ces années où des enfants égarés étaient retrouvé par une tierce personne et protégés au lieu d’être décapités et et exsangués ? Ces années où le pays vibrait au rythme des victoires sportives et des réalisations intellectuelles de nos compatriotes ?

Oui tout cela a disparu pour laisser place aux deuils, à la perpétuation des crimes rituels, la dépravation des mœurs par les artistes, l’institutionnalisation de la discrimination et de la haine tribaloethnique, l’apologie de la médiocrité et le culte de l’arrogance et de la fainéantise, sous couvert de la solidarité villageoise.

Oui Dieu est en colère contre le Cameroun. Sinon veuillez m’expliquer pourquoi le Cardinal Christian Tumi peut il être enlevé, Kadji Defosso, Fotso Victor, Ndam Njoya pour ne citer que les plus vieux, et plusieurs autres jeunes tels que Paul Éric Kingue, les multiples morts de Dschang et Eseka, le jeune professeur Tchakounte, et bien d’autres, mais que le plus mauvais des Paul ayant existé sur la terre soit toujours en vie, et avec lui Nyat Njifendi et Cavaye Yegue Djibril, Atangana Clément, Mbarga Nguele le père de la police, Kuete, Laurent Esso, Ahmadou Ali, etc.

Si Dieu n’est pas en colère comment les moins méchants peuvent ils s’avancer et laisser les démons en chair derrière eux?

La vérité est que Dieu nous punit pour avoir accepté de fermer nos yeux devant les injustices que subissent les pauvres anglophones, devant les souffrances que subissent les populations du Nord avec Boko Haram et devant la haine tribaloethnique systematisée par notre gouvernement. Oui c’est nous qui au lieu de chasser Paul le pillard, avons plutôt préféré dire Ayop! 100 ans de protection. C’est nous qui au lieu de faire bloc contre ce régime maléfique qui nous vole tout, avons préféré arrêter les manifestants pacifiques pour les livrer à la Gestapo Biyaiste. Au lieu de défendre le bien et la justice, nous avons préféré le favoritisme, l’injustice et le mal. Au lieu de choisir Jésus, nous avons préféré Barrabas. Nous avons enfermé Le juste, mais encensé le méchant.

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Les mêmes qui disent chaque jour qu’un Bamileke ne sera jamais président ou encore qu’il faut massacrer la race porcine, seront les mêmes qui viendront vous souhaiter bon dimanche de pâques ! Bande d’hypocrites.

Si tu es Chrétien et un vrai, alors sache que ton devoir c’est de défendre la justice et dénoncer le mal même s’il est perpétré par ton frère du village. Autrement faut sortir de l’église et aller te prosterner devant la photo du 6 Novembre 82 et lui rendre culte car c’est lui le dieu de la misère et de la souffrance des Camerounais.
C’est lui le dieu du tribalisme et du pillage de la fortune publique.

On ne peut pas être Chrétien et Biyaiste. Ça c’est se moquer de Dieu.
[9:10 p.m., 2021-04-04] MMT: les évacuations sanitaires sont octroyées au sommet de l’État en fonction de critères autour desquels le flou est total. Beaucoup de gens dénoncent ce système de favoritisme qui est parfois fondé non pas sur un véritable besoin de santé pour les pays africains mais qui favorise un «tourisme médical» qui ne dit pas son nom. Ce tourisme est réservé à une élite complexée et souvent victime du «syndrome du décès hexagonal». Ce syndrome, qui frappe particulièrement fort les classes dirigeantes, favorise les soins à l’étranger. Il est en effet bien vu, pour les membres de cette classe, de faire savoir et de dire à leur entourage qu’ils se soignent en Europe et que leurs médecins traitants sont en Europe. Ainsi, même parfois se sachant condamnés à la mort, ils vont préférer aller mourir, aux frais du contribuable, dans un hôpital huppé en Europe pour se faire émettre un acte de décès européen qui symbolise la supériorité de leur rang dans la hiérarchie sociale.
Le journaliste Alain Foka de Radio France internationale (RFI) note que c’est l’équivalent de 7 hôpitaux high-tech que coutent, chaque année, les évacuations sanitaires pour l’ensemble des pays francophones de l’Afrique subsaharienne. Son invité, Dr Roger Moyou-Mogou, souligne que le coût de 3 patients dialysés évacués en Europe peut construire un centre de dialyse avec 4 postes pour desservir 12 patients par jour dans un hôpital africain.  Ce qui veut dire que l’argent dépensé pour dialyser 3 patients africains en un an dans un hôpital européen peut faire dialyser 12 patients par jour dans un hôpital situé dans un pays africain.
C’est trop et beaucoup trop d’argent dépensé pour le petit nombre par le Sénégal qui est classé, par le Fonds monétaire mondiale (FMI) et les institutions de Brettons Woods, comme l’un des vingt-cinq pays les plus pauvres au monde en 2019. C’est aussi trop et beaucoup trop d’argent pour l’Afrique subsaharienne dans son ensemble car dans cette sous-région, le phénomène est le même : les rares hôpitaux publics encore fonctionnels sont littéralement pris d’assaut et transformés en mouroirs publics pour le grand nombre qui s’y engouffre, faute de mieux.

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Les évacuations sanitaires sont donc une aberration scientifique et technologique qui jette à terre les institutions de santé des pays qui y recourent. Plus grave encore, elles sont un aveu d’échec des politiques publiques de santé dont les lignes de force et l’état de délabrement avancé ont été aggravées en Afrique subsaharienne par les politiques d’ajustement structurel auxquelles se sont pliés les chefs d’État du sous-continent au début des années 80. Tout compte fait, l’état actuel des hôpitaux et des systèmes de santé dans cette partie du monde est un véritable scandale politique à répétition.

Les partis politiques de l’opposition, les organisations de la société civile, les députés dits «du peuple» et tous les démocrates soucieux de l’amélioration du plateau technique des institutions hospitalières et des soins de santé doivent interpeler, sur le vif, leurs ministres de la Santé pour que ces derniers fassent un bilan public des évacuations sanitaires et prennent des mesures draconiennes afin de mettre fin aux faveurs ainsi accordées à l’oligarchie riche et fortunée de leur continent.
Rappelons simplement que pour chaque malade évacué par l’Afrique vers l’Europe, l’Afrique sous-traite le développement des systèmes de santé des pays riches et aide ces pays à élever les standards de formation et de compétence de leurs personnels de soin. Ce personnel est grassement rétribué avec l’argent africain qui contribue, ainsi, à améliorer la santé et le niveau de vie général de la population européenne déjà bien nantie.

Les pays privilégiés où les dirigeants africains envoient leurs élites se faire soigner ont réussi, à un moment ou à un autre de leur histoire, à rendre public et disponible à tous leurs citoyens des systèmes publics de santé bien efficaces. La plupart l’ont fait, avec plus ou moins de succès, sans jamais renier les fondements du système capitaliste inégalitaire sur lequel ils sont assis. Pour les chefs d’États de l’Afrique subsaharienne qui considèrent le rejet de ce système comme le problème politique fondamental, il suffit juste de «copier-coller» ce qui a été fait dans ces pays pour améliorer leurs systèmes de santé et rendre ces derniers accessibles à tous leurs concitoyens. Le capital financier et les ressources humaines existent pour ce faire et, surtout, pour mettre fin à plus d’un demi-siècle de gaspillage de ressources au profit de l’extérieur.
Les journalistes des médias d’État et de tous les médias doivent s’impliquer dans cette bataille en réalisant des documentaires poignants et des reportages éclairés sur les évacuations sanitaires. Ces documentaires et reportages doivent viser à éclairer l’opinion publique sur le caractère budgétivore de ce phénomène et la nécessité, pour le développement des soins de santé dans les pays africains, de mettre un terme final à cette pratique inéquitable, exsangue et contreproductive.
Les médecins, les syndicalistes, les organisations de la société civile et les employés du milieu de la santé ainsi que les acteurs des associations communautaires doivent dénoncer – à l’ONU, à l’OMS, à l’UNICEF et sur les tribunes de toutes les instances internationales – ce scandale au profit des oligarques des régimes africains.

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Ils doivent faire savoir au reste du monde, qui ferme les yeux sur ce scandale inédit, que les évacuations sanitaires sont un crime contre l’humanité et que ce crime est un manque totalement d’empathie, de compassion et d’équité pour le sort des pauvres et des indigents, les grands oubliés des politiques publiques de santé en Afrique.

Lamine Dingass Diédhiou est Professeur-chercheur en sociologie, Collège de Limoilou, Québec, Canada.

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