Et si mon pays m’était conté: Analyse sociopolitique sommaire d’une certaine opposition

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La vitalité politique se nourrit d’un espace de contradictions et d’échanges épistolaires, d’une opérationnalité éristique, d’une opposition et de rapprochements dialectiques qui font le lit d’un idéal de nation.En politique, il n’est jamais trop tard pour se ressaisir et l’on apprend de ses erreurs ; encore faut-il être à l’écoute des autres. L’on ne peut avoir raison tout seul en estimant que tous les autres sont dans l’erreur.

DE LA DIVERSITE DE L’OFFRE POLITIQUE DANS UN SI PETIT PAYS

Le parti politique LCN fait partie de la centaine de partis politiques dont l’énonciation orne l’administration territoriale d’une offre politique aussi plurielle que structurellement vide…dans la plupart des cas. Lorsqu’on observe la diversité du paysage politique au Cameroun, l’on est saisi par la multiplicité des représentations micro partisanes dont certaines n’ont d’existence que légale, dont le dynamisme est toutefois proche du néant que la force de propositions est insignifiante. Ces microstructures formelles existent sans évoluer, au milieu d’un désert d’idées, l’oxymore concordant étant l’océan d’incertitudes qui ne donnent vie qu’à l’espérance d’une nomination à un poste quelconque, pourvu qu’il permette à son leader de prospérer.

La vitalité politique se nourrit d’un espace de contradictions et d’échanges épistolaires, d’une opérationnalité éristique, d’une opposition et de rapprochements dialectiques qui font le lit d’un idéal de nation. Puis-je donc assertir que la pléthore de partis politiques camerounais constituent la caution démocratique d’un Etat légal qui se légitime par ce biais, les variables d’ajustement d’un idéal démocratique qui peine à se matérialiser autrement que par le nombre pléthorique des représentations formelles ?

Il est vrai que le paysage politique Camerounais des années 1990 n’est plus celui des années 2020. A l’époque en effet, se profilait la grande conférence nationale souveraine attendue par tous les hérauts (et non héros, hélas !) d’une nouvelle donne politique. Cette conférence tant attendue, dont le principal point d’orgue fut les villes mortes commencées le 18 avril 1991, accoucha d’une minuscule souris appelée Tripartite. Ces revendications protéiformes trouvaient leurs fondements dans l’acception qui venait de s’imposer aux acteurs politiques depuis la chute du mur de Berlin en 1989 dont la conférence dite de La Baule portait les grands principes idéomoteurs : la démocratie.

La légalisation des partis politiques par l’entremise de la loi 90/056 du 19 décembre 1990 fixa le cadre de légalisation des partis politiques. Cette loi donnait une nouvelle vigueur à tous les acteurs de l’époque qui n’attendaient que cette occasion-là de pouvoir s’exprimer et faire valoir, qui son idéal de développement aux relents communistes, tel autre s’exprimer au travers d’une démocratie libérale dont l’analogie avec le socialisme des années 80 en France se faisait l’écho…

Les années ont passé et le paysage politique camerounais s’est morcelé, balkanisé, fragmenté, au point que la pléthore de partis politiques qui sont au nombre impressionnant de 319 à ce jour, apporte une once de scepticisme quant à l’efficacité relative d’une telle offre politique, dans un pays aussi peu peuplé qu’est le Cameroun.

Où en sont les grands partis ?

Dans les années 1990, quelques grands partis tiraient leur épingle du jeu dont le SDF, le RDPC, l’UPC, l’UNDP, ce dernier représentant même la 2e force politique représentée à l’assemblée nationale lors des élections législatives de 1992 boycottées par le SDF. L’UNDP comptait alors 68 députés et le RDPC 88. L’UPC qui comptait alors 18 députés à l’assemblée nationale vit sa représentation nationale fondre comme peau de chagrin après son alliance avec le RDPC de Paul Biya.

En 1997, le SDF comptait 43 sièges, et l’UNDP…13 sièges alors que l’UPC perdait 17 de ses députés devant un RDPC déjà obèse à 109 sièges. Même l’UDC commençait à faire mieux avec 5 sièges de députés à l’assemblée nationale Camerounaise.

Au fil des législatures, la majorité des partis politiques dits de l’opposition se décrédibilisèrent du fait de leur collusion avec le parti dominant au pouvoir, à savoir le RDPC.

Des années après, il fallut rebâtir le lien de confiance qui lie un parti à son électorat.

Prenons le cas des régions dites Bassa, à savoir le Nyong et Kellé et la Sanaga Maritime… 

Dans ces régions du centre, le lien viscéral entre l’UPC et le peuple Bassa est un pléonasme du fait notamment des liens romantiques que ce peuple a avec l’histoire du parti incarné par Ruben Um Nyobe depuis 1948.

UM NYOBE, FIGURE EMBLEMATIQUE DU NATIONALISME CAMEROUNAIS

J’ai choisi ici de prendre l’exemple de cet homme qui incarne à mes yeux le triomphe de l’idéal nationaliste sur les valeurs identitaires tribalistes. Il n’est qu’à voir l’éclectisme au sommet de l’UPC, y compris après sa mort pour s’en rendre compte. Je l’aurais choisi s’il avait été originaire de l’Adamaoua ou de Maroua.

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Cet homme a incarné l’idéal d’autodétermination tel que les camerounais l’avaient imaginé lors des années précédant les indépendances, durant l’épisode du maquis qui ne commença pas avant le 13 juin 1955, date d’interdiction de l’UPC. En réalité, l’UPC n’engagea la guerre armée contre l’occupant qu’à partir de ce moment-là, lorsqu’elle se rendit compte qu’il n’y aurait aucun pis-aller des autorités françaises quant à ses revendications d’autonomie par rapport à la tutelle française.

Il faut bien comprendre l’acception de tutelle de la part de l’UPC. Le Mpodol pensait à raison que le Cameroun avait été placé sous la tutelle de la France par les Nations Unie. Ce qui signifiait que la France assurait juste la bonne exécution de la tutelle des Nations Unies, prolongeant ainsi le mandat qu’elle détenait entre les 2 guerres sous la société des Nations. En effet, selon le décret n°48-152 du 27 janvier 1948 relatif à l’accord de tutelle du 14 décembre 1946 pour lequel la France obtint 41 voix pour, 5 contre et 6 abstentions, cette dernière put imposer son autorité administrative jusqu’en 1960. Mais déjà dès 1957, le régime du Cameroun était devenu autonome grâce au décret N°57-501 du 16 avril 1957.

Le Cameroun devenait ainsi un Etat autonome avec un gouvernement préalablement dirigé par André Marie Mbida, avant le coup d’Etat parlementaire du 18 février 1958 par Ahmadou Ahidjo et les Nordistes de l’assemblée nationale. Ce statut d’autonomie fut modifié par le décret du 30 décembre 1958 qui scella le sort de notre indépendance formelle (Cf. Articles 22 et 25 dudit décret). Pour l’UPC, le Cameroun, ne représentant pas une colonie, n’aurait jamais dû subir le joug de la France, ni être intégré au projet d’empire français. La suite lui donna raison puisque plusieurs accords de coopération furent signés à la suite de ce décret du 30 décembre 1958 qui concédèrent à la France la mainmise sur notre fiscalité, nos devises, nos forces armées, notre sous-sol entre autres.

L’UPC de Um Nyobe posa donc les bases d’une administration dans la Sanaga Maritime qui sera auto administrée à l’image du Cameroun qu’il idéalisait.

Pour imaginer ce Cameroun du Mpodol, il faut envisager une réunification de l’ancien Cameroun d’avant le condominium franco-britannique de mars 1916 et consolider cette unité des peuples avant l’indépendance de 1960. Ce projet de l’UPC ne verra jamais le jour puisque le Cameroun oriental sera indépendant le 01 janvier 1960 et le référendum du Southern Cameroons et du Northern Cameroons ne verra le jour que le 11 février 1961 avec date d’effet au 1er octobre 1961, date choisie pour commémorer le Cameroun fédéral, jusqu’à l’Etat unitaire de 1972.

DE NOTRE FRANCOPHILIE…

Cette brève histoire politique du Cameroun est dramatique en même temps qu’instructive quant aux différents scenarii qui se présentent aux leaders politiques actuels.

Nous avons hérité d’un pays clamé comme unitaire, dont les populations séparées n’ont jamais été unifiées, dont les représentations sociologiques quant à la gouvernance n’ont jamais été uniformisées. Une patrie dont les schémas directeurs de l’évolution identitaire ont été pensés à partir d’une lecture jacobine du récit et de la conception géopolitique, centralisatrice à souhait, dans la perspective d’une mise en cohérence unilatérale des schémas de représentation identitaire des peuples. Ce qui équivaut à une assimilation de fait de la perception et de la complexion identitaire de l’autre, à savoir l’anglophone.

Nous autres qui sommes nées dans un Cameroun dit fédéral n’apprenions rien du Cameroun britannique, ni de leur héritage, encore moins de leurs modes d’organisation. Les nôtres étaient totalement calqués sur des schémas de représentation sociale français, avec une prééminence accordée à l’hégémonie de la puissance tutélaire dont le Cameroun comme d’autres entités dites indépendantes, avaient hérité des modèles de construction sociale. Ce fut une construction francophile, néocolonialiste dont nos parents furent les héritiers, certains qualifiant même De Gaulle de père de la nation. Il n’est qu’à voir Bokassa pleurnicher (de façon sincère) à l’enterrement du général De Gaulle pour comprendre le degré d’aliénation auxquels certains de nos parents avaient été amenés. La France était donc la représentation géographique de la splendeur, du rayonnement de la science, de la conscience et du savoir. Il fallut sortir de l’animalité nègre, cette dernière se faisant l’antithèse du progrès social.

Quand le révérend Placide Tempels belge d’origine, écrivit « La philosophie Bantoue » en 1945, ce fut autant une découverte pour lui qui fit acte d’herméneutique qu’une catharsis pour des négrophiles tels que Césaire et même des penseurs africains comme Senghor qui découvrirent ici un défenseur de leur ontologie en ce qu’elle donnait lieu à une nouvelle conscience de soi en tant que nègre, mais aussi et surtout en tant qu’individu. Le nègre existait enfin en lui-même et par lui-même, au sein d’une pluralité d’appartenance collectives mais aussi dans son autoreprésentation sociale ; cette approche ethnométhodologique rencontra les travaux de Garfinkel dans les années 1960 aux USA. Mais voilà que je m’égare dans mes évanescences intellectuelles, enfourchant Pégase dans mes langueurs en quête de raison…

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Donc, revenons au Cameroun…

En assouplissant les conditions pour la légalisation des partis politiques, le gouvernement atteint son objectif qui est de fragiliser les partis périphériques, les représentations microscopiques, les antennes satellitaires d’entités vidées de toute substance. Le discours avancé est celui de la démocratie : Vous en avez demandé ? Eh bien voilà, vous pouvez. Il suffit de…, et puis de….

En vérité, l’ultra libéralisation de la sphère politique participe d’une logique du morcellement de micro entités qui deviennent de égrégores politiques, s’achetant au gré des concussions et autres compromissions qui permettent de se faire connaître et d’espérer un maroquin ministériel au prochain remaniement.

Vu sous cet angle, il n’est nul besoin de faire de hautes études politiques pour comprendre que le RDPC est présent dans les moindres cellules sociales des infimes tissus cytologiques de notre triangle national. Dans certaines régions du Sud où j’ai été, il relève quasiment du miracle de percevoir un parti autre que lui, et tous les fonctionnaires et autorités judiciaires en font partie. Lors des élections, les montants des cotisations sont fixés par l’organe directeur du parti en fonction des postes. Ce noyautage de l’administration par le parti est l’adjuvant qui permet de qualifier ce parti politique de parti-Etat car les interpénétrations entre les sphères de l’administration, le milieu des affaires et sa place au comité central sont la norme.

Quelles stratégies pour les autres partis ?

Il faut en réalité comprendre le jeu des acteurs comme relevant d’un espace structuré (le champ politique), régi par des rationalités contingentes d’acteurs mus par des intérêts contradictoires et des logiques faites à la fois de règles normatives et pragmatiques, les premières exprimant ce que l’on dit au grand public et les deuxièmes, relevant de ce qu’on pense réellement, selon Frédérick George Bailey dans ses « règles du jeu politique » étude anthropologique datant de 1971.

Les partis politiques en représentation surnuméraires ne sont pas un mal en soi car ¾ de ces partis n’ont ni idéologie, ni connaissance des mécanismes de relance économique, ni de formation en matière d’institutions administratives, et ne parlons même pas de sociologie politique de première année de sciences po. Ne leur parlez même pas des structures macroéconomiques, ils ne les connaissent pas. Il revient donc à ceux qui les connaissent de s’illustrer par leurs démonstrations de faisabilité. Ce qui revient à sortir des querelles d’ego.

Quelques leaders nouveaux ont émergé à l’occasion des dernières élections présidentielles de 2018 ; certains n’étaient même présents à cette élection que pour exister et se faire connaître pour les futures échéances électorales. Quelques-uns en ont fait un si bon usage qu’ils ont pris la tête de partis et se sont implantés localement, tels le FNSC de Tchiroma, le PCRN de Libii, certains se positionnant individuellement tel Momo du PADDEC, etc…D’autres ont fait le choix de la confrontation directe avec le RDPC tel le MRC. Ce sont des stratégies de positionnement : elles sont légitimes et peuvent s’avérer gagnantes ou pas, ce sont des paris sur l’avenir !

Chacun des leaders de ces partis issus des dernières présidentielles a choisi sa stratégie. Tiens, prenons en exemple 3 d’entre eux ayant laissé une empreinte durable lors des dernières consultations nationales : Libii, Kamto, Muna.

Pour le PCRN, son président Cabral Libii s’est affiché Ahidjoïste ; ce qui en décryptage simple et compréhensible s’explique par son positionnement personnel qu’il veut national et non local ni localisé, en conjurant au passage l’héritage UPCiste accolé à tout leader politique d’origine Bassa.

En affirmant sa filiation Ahidjoïste, Cabral Libii fait d’une pierre deux coups :

  1. Il espère séduire le Nord qui représente la moitié de l’électorat du Cameroun
  2. Il prend une stature nationale en se défaisant de l’emprise tutélaire de Um Nyobe

Et c’est ici que le bât blesse, car c’est un sacré exploit de devenir député du Nyong et Kellé en se délégitimant de la figure tutélaire du nationalisme Camerounais, celui par lequel les Bassas arrivent en politique !!! Ce faisant, le jeu politique a écarté l’UPC des dernières consultations, il s’agira donc de réitérer l’exploit d’une nouvelle législature en tenant compte de nouvelles variables conjoncturelles. Car, qu’on se le dise, la majorité des Bassas qui ont voté Cabral Libii lors des dernières élections l’ont fait d’autant moins pour son programme (que personne n’a vu) que pour ses origines ethniques comme la majorité des suffrages dans ce pays, qui portent en substance une dimension anthroposociologique à prédominance ethnotribale évidente.

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Pour le leader du MRC, le professeur Maurice Kamto, la stratégie fut différente. Son positionnement nationaliste était présent au départ même de son engagement à la tête du parti dont il prit la tête en 2012. Je précise que nos routes se sont croisées bien plus tôt que ça, mais je garde personnelle la teneur de nos échanges d’alors. Toutefois, avoir une ambition nationale est une chose, l’implémenter en est une autre, compte tenu notamment des prégnances affinitaires qui régissent encore de nombreux comportements dans des espaces géopolitiques en constitution. La tribu, qu’on se le dise, peut saper tout idéal peu ou mal formulé. Il ne suffit pas de dire qu’on est au-dessus du clan, il faut l’incarner dans tous ses actes, dans toutes ses postures. Là aussi, il y a une marge de progression évidente. J’ose espérer que cette tribune servira de Vademecum à toute grille de lecture critique sur le leadership sociopolitique au Cameroun.

Maître Akere Muna a quant à lui choisi de s’adosser sur une coalition de partis et organisations de la société civile dans une volonté affichée de dépasser les clivages partisans en prenant une altitude présidentielle. Un tel positionnement n’est pas neutre mais difficile à tenir lorsqu’on ne dispose pas d’une organisation quasi militaire, assise sur des référents structurels indiscutables. J’entends dire que les partis, ainsi que les OSC sont des organes libres, dont les directions n’ont pas forcément une chaine scalaire de commandement. Sans un noyau fédérateur stable, de pareilles organisations brillent par une désorganisation que seule la volonté ne peut suffire à fédérer durablement. L’adhésion des équipes d’origine et de formations à la fois plurielles et disparates requiert une unité de commandement alliée à une référence comme source de pouvoir afin de garantir la fédération des masses.

Un autre argument cette fois-ci socio-anthropologique est lié à la nature de notre système politique basé sur la politique de l’équilibre régional qui satisfait quelques élites ; par ailleurs, notre régime présidentiel s’appuie sur un bicéphalisme de façade avec un premier ministre anglophone qui n’est le chef de l’exécutif qu’en apparence s’adossant sur une assemblée nationale aux ordres. Dans un tel système disais-je, peut-on décemment envisager un président de la République anglophone sans craindre la frilosité et la méfiance de la puissance française ? Y compris de la majorité francophone ? Les Camerounais y sont-ils préparés ?

EN CONCLUSION

En politique, il n’est jamais trop tard pour se ressaisir et l’on apprend de ses erreurs ; encore faut-il être à l’écoute des autres. L’on ne peut avoir raison tout seul en estimant que tous les autres sont dans l’erreur. Ma conviction est que les partis dits de l’opposition doivent trouver le courage de regarder la réalité en face : AUCUNE FORCE POLITIQUE NE PEUT BATTRE LE RDPC TOUTE SEULE EN L’ETAT ACTUEL DES FORCES POLITIQUES AU CAMEROUN !

Une fois ce postulat posé, les candidats à la future présidentielle disposent de plusieurs scénarii possibles :

  1. Une implosion du RDPC suite à un décès subit du président de la république. Ceci est possible mais à force de miser sur une hypothèse dont personne ne maîtrise l’issue, on s’en remet au hasard pour décider de son propre sort. On fait le choix de laisser voler l’avion au gré du vent en espérant que l’atterrissage soit le moins douloureux possible
  2. Une explosion qui viendrait de l’extérieur. Ce qui laisserait supposer une main extérieure au système politico-administratif en place, c’est-à-dire une intervention de l’armée qui utiliserait la violence pour légitimer un exécutif de facto, cette hypothèse nécessitant un musellement des forces exogènes qui voudraient empêcher cette issue. J’ai ici en pensée les nombreuses FDS (Forces de défense et de sécurité) dont le BIR, la GP (qui remplaça la GR), la SEMIL (je vous laisse compléter la liste) …
  3. Un leadership instantané qui ferait l’unanimité auprès de pans entiers de la population, générant un bouleversement des schémas traditionnels ci-dessus évoqués. A ce propos, il me semble présomptueux pour quelque leader que ce soit d’imaginer un tel scénario en l’état actuel de le société camerounaise. Quand je parle de l’état actuel, je fais référence aussi bien à l’état psychologique dominant qu’au schéma sociologique conceptuel de notre nation prise en un tout holistique. Naturellement une étude méthodologique réductionniste pourrait en démonter la pertinence mais cette dernière n’ayant pas encore été effectuée, je préfère me fier à l’état général du corps social tel que je le perçois : cela s’appelle aussi, l’intuition de l’homme politique.
  4. Il ne reste dès lors plus que l’appel au bon sens et celui-ci voudrait que tous leaders qu’ils fussent, les hommes politiques camerounais de bonne composition, ravalent leurs rêves de glorioles personnelles et consentent à se mettre d’accord pour une multiplicité des leaders aux élections locales mais sur une figure unique aux prochaines élections présidentielles. Il sera dès lors difficile au pouvoir en face de fragiliser ce front commun qui fera bloc, en faisant fi de quelque candidature RDPC qui soit.

L’un des grands noms du management, Peter Drucker disait : « La meilleure façon de prédire l’avenir, c’est de le créer ! » A tous les acteurs politiques camerounais, vous attendez quoi ? Des négociations de fin de campagne comme en 2018 dont on a tous assisté à l’échec cuisant ou entendrez-vous l’expression tonitruante de la raison qui vous presse d’accorder vos instruments en une symphonie audible et doucereuse aux oreilles du peuple ?

Dans une prochaine tribune, je donnerai mon opinion sur la posture d’Achille Mbembe face à Macron : que ferions-nous à sa place ?

Professeur Henri Georges Minyem

Enseignant à l’université de Paris VII-Diderot

Président du parti politique LE CAMEROUN NOUVEAU

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