Vincent Sosthène Fouda: Amobé et moi avions l’amour de l’Afrique et du Cameroun en partage
. Notre dernière rencontre remonte à quelques semaines sur nos terres camerounaises, après toutes ces années de collaboration, de fraternité grâce à la très grande générosité d’Hervé Bourges, qui, alors qu’il achevait sa mission d’Ambassadeur à l’UNESCO, le samedi 10 septembre 1994 favorisa cette rencontre. Jeune journaliste, Michel de Breteuil fondateur du magazine féminin Amina acceptait de publier régulièrement mes textes, j’ai dû ralentir le rythme, mes activités qui exigeaient de ma part un investissement de plus en plus nécessaire, pour explorer la radio.
Hervé avait dit à Mévégué de m’aider à travailler ma voix.Je suis allé le voir à la radio à l’époque RFI dans ce bureau rempli de disques, de livres et que sais-je encore ! Il y avait la jeune Henddrix dont j’ai perdu les traces depuis. Mévégué et moi nous sommes liés d’une longue amitié. Mais revenons à notre première rencontre chez Bourges.
Dès qu’il m’eut serré la main, il me dit que mon nom lui rappelait le Yaoundéen qui écrivait de belles chroniques dans Amina.Je lui dis alors que j’avais signé déjà quelques papiers dans le Progrès de Lyon et qu’avant d’envoyer un texte, je passais plusieurs heures à le fignoler, corriger d’éventuelles fautes d’orthographe et surtout, couper dans ce qui s’avérait le moins important, sachant fort bien que si j’omettais de le faire, le message se perdrait dans des détails futiles. Amobé me dit alors en signe d’encouragement que j’avais une « belle plume », et qu’il me verrait bien dans Afro Bizz qu’il se projetait de lancer.
Nous ne nous sommes jamais perdus de vue, Amobé ou Amoé – Be Mévégué qui signifie en manguissa « mon frère tu pourrais me verser la dot » devint en 2004 le parrain de baptême de mon fils Jessy et Coumba sa belle et tendre épouse ma belle-sœur. Comment faire le trajet jusqu’à Asnières dans les Hauts-de-Seine ?
Que dire à Coumba et aux enfants ? Que dire à Somory et Djibel mes neveux pour l’éternité ? Maman Marie Ndengué ton adorable maman -Non, il est difficile pour moi de venir jusqu’au Mont Valérien. Comment envisager le retour au pays natal, dans cette clairière de rencontre entre les vivants et les morts ?
Source: Vincent Sosthène Fouda