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Repression: Nti Essomba sous le rouleau compresseur pour avoir gâté l’anniversaire du président Paul Biya. – Icicemac

Repression: Nti Essomba sous le rouleau compresseur pour avoir gâté l’anniversaire du président Paul Biya.

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Tous les oiseaux chantent mais quand le hibou chante on parle de sorcellerie . Dieudonné Essomba dans sa sortie de Dimanche 1 février n’est pas le premier à avoir décrié le duumvirat à la tête du cameroun . Comme on peut le voir ci dessous de nombreuses autres personnes donc David Manga Essala ont longtemps avant décrié cette situation. Son crime serait peut-être d’avoir gâté l’anniversaire du président Paul Biya.

Le 21 novembre, 2021 alors qu’il va subir une procédure requérant une anesthésie générale, Joe Biden le Président des États-Unis a informé son peuple via le Président pro tempore du Senat qu’il transmettait brièvement le pouvoir à la Vice- Présidente Kamala Harris. Bien qu’il soit difficile de comparer des faits qui ne le sont pas forcément (le Cameroun étant le Cameroun), cette annonce a troublé plus d’un Camerounais pour au moins une raison. M. Paul Biya, le président qui gouvernerait toujours son pays, n’a pas été vu en public depuis belle lurette. Pire : des images sur les réseaux sociaux montrent un personnage vieilli et amoché au cours d’un anniversaire avec quelques personnes choisies. Plus grave : on a vu son épouse le (sou)tenir lors d’une cérémonie officielle (photo ci-dessous) pour éviter que le légume qu’il est devenu ne s’effondre en public. Or, on le sait, depuis trois ans, sans que ce qui tient lieu de représentation nationale en soit informée, au nez et à la barbe de camerounais médusés, une bande de conjurés gouverne par procuration à la faveur d’une délégation de signature permanente dont bénéficie M. Ngoh Ngoh.

Le Complot

En octobre 2018, après une campagne électorale de 13 minutes, Paul Biya alors âgé de 85 et au pouvoir depuis 36 ans est déclaré “vainqueur” de sa huitième présidentielle. A ce moment-là, tout observateur de l’actualité camerounaise (y compris ses partisans les plus fidèles) sait que Paul Biya n’a plus les moyens physique et la lucidité que requièrent la fonction de Président d’un pays érodé par plus d’un tiers de siècle de gabegie et en proie à plusieurs guerres. Cependant, flattant son insatiable gout du pouvoir, son entourage, après l’avoir fait roi et dieu, a jugé de l’utiliser comme un paravent derrière lequel il émiette le pays et s’approprie tout ce qui en reste. Le 26 janvier 2019 à Douala, Maurice Kamto tout en dénonçant le holdup électoral dont le peuple camerounais a été victime crie haut et fort « Non à la succession de gré à gré ! ». Par ce, il venait de faire avorter un plan savamment préparé et dont il est difficile de savoir qui, de Ferdinand Ngoh Ngoh, Frank Biya et Louis Paul Motaze, en était (sera) le bénéficiaire.

En mai 2019, les Camerounais « confirment » le gré à gré qui s’est tramé suite à le mise en circulation du décret 2019/043 du 5 février 2019 “ accordant délégation permanente de signature à monsieur F. Ngoh Ngoh”, le Secrétaire général de la présidence de la République. Comme à l’accoutumée une pléthore d’universitaires sans envergure ni consistance (dont certains “sac au dos”) écument les plateaux de télévisons et autre médias pour justifier la pertinence et la « légalité » de ce qui se trame devant tous. Des réserves formulées à l’encontre de ce quitus présidentiel, l’on retiendra son absence de limitation dans les compétences et le temps. Comme toutes les choses de chez nous, la couleuvre a été avalée et depuis lors des actes de la plus grande importance sont pris au nom du frêle Président de la Republique qui, pourchassé par sa diaspora et craignant de chopper la Covid-19 s’est définitivement emmuré dans la tour d’ivoire du Palais de l’Unité et ses silences devenus plus assourdissants.

Paul Biya, l’arlésienne

Depuis décembre 2018 (Finale Coupe Du Cameroun et présentation des vœux à la présidence), Paul Biya, n’a plus fait d’apparition publique digne de ce nom au Cameroun. En octobre 2019, alors qu’il est en visite à Lyon en France, les Camerounais découvrent un président se déplaçant très difficilement et dont le rictus trahit la peine à parler et à se mouvoir.  Ils vont le revoir tout hagard en novembre 2019 au sommet de la Paix de Paris, baragouinant un anglais honteux pour le Président d’un pays bilingue : les radicaux ont dû voir dans son piteux anglais du Do you understand mela preuve qu’il n’a jamais eu le moindre intérêt pour cette langue et, peut-être, cette partie du pays. A-t-il d’ailleurs un intérêt pour les autres parties du Cameroun ? Ce même mois, rapportera-t-on, le pantalon du président de la République tombe durant le sommet des chefs d’État de la CEMAC. Donné pour mort en mars 2020, un Paul Biya fortement diminué réapparaitra au camerounais en avril 2020 à la faveur d’une rencontre avec le Haut-Commissaire de France (vous remarquerez que nous n’avons pas dit ambassadeur). La polémique s’enfle sur le Paul Biya blafard et clopinant qui leur est présenté par la télévision. Des experts en traitement d’image sont consultés. La rumeur s’enfle le mystère s’épaissit. Afin de faire taire complétement cette rumeur, une mise en scène médiatique avec le concours d’une chaine de télévision privée (avec capitaux publics massifs) est mise à contribution.  Des éléments de la BIA (Brigade Interrégionale d’applaudissement) certainement membres d’une église de réveil (invocation de Emelda), qui avait été postée dans la localité de Nkpwang non loin de Mvomeka’a le 25 juillet 2020 affirment « C’est notre papa, et c’est notre frère, et c’est notre mari, et on doit lui suliver jusqu’au ciel… Jusqu’à Dieu va l’encadrer et donner sa chaise là où il faut. La reine du reine et la gloire de gloire ! ». Puis il faudra attendre novembre 2020 où il apparait désorienté aux obsèques de sa sœur. Au traditionnel discours du fin d’année 2020, notre presque nonagénaire apparait édentée. Il est devenu un Président spectral claudiquant comme un handicapé.

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Depuis plus d’une décennie, Paul Biya semble dans un état végétatif et dans la constitution Owona de 1996, il n’existe aucun mécanisme institutionnel pertinent pour mettre fin à cette situation. Cette incapacité du Président profite à tous les cleptomanes qu’il a créés et qui entendent perpétuer le statut quo.

Une gouvernance de végétatif

La courbe d’activité politique de Paul Biya est aujourd’hui semblable à l’encéphalogramme d’un mort. On ne peut plus faire semblant. Bien qu’il ait reçu depuis lors quelques diplomates et paradé au retour de son récent voyage « privé » en Europe (juillet 2021), Paul Biya n’est plus que l’ombre de lui-même. Le temps a eu raison de l’homme, et le dire est une banale évidence. La fonction de Président même dans la plus bananière des républiques requiert un certaine énergie, une certaine lucidité. Paul Biya ne les a plus.

 « J’ai le chapeau de Paul Biya, je l’ai voté pour rien. Il doit laisser, je ne savais pas que c’est comme ça qu’il allait faire » Ce ras-le-bol de Menye Ndzana dit Grand Barack est l’expression du constat de l’incapacité à gouverner de son champion quelques mois seulement après les élections de 2018. Cette incapacité à assumer les obligations de sa charge crève désormais les yeux. En voici quelques exemples.

Il est de tradition que le président de la République préside la finale de la coupe du Cameroun. La dernière finale jouée, celle de 2019, a été présidée par le Premier des ministres. Si l’édition de 2020 a été annulée en raison de la CoVid-19, celle de 2021 dont les finalistes sont connus depuis Aout 2021 attend la décision du chef de l’Etat camerounais.

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La remise des épaulettes aux élèves de l’Ecole Militaire Interarmes (EMIA) est aussi traditionnellement présidée par le chefs suprême des Forces armées en la personne du président de la République. Prétextant des affres de la Covid -19, Le ministre délégué à la présidence chargé de la Défense a été habileté par la présidence à présider le 26 févier, la sortie de la 38e promotion (Promotion Paix et Unité) de cette institution.

Le 10 août 2020, au Palais de l’Unité, se serait tenue sous la présidence du Président de la République, une importante réunion du Conseil Supérieur de la Magistrature. La photo et le communiqué qui sanctionnent ces assises ne permettent pas d’affirmer qu’une telle rencontre a effectivement eu lieu.

Au demeurant, depuis 2020, Paul Biya n’a eu aucune interaction « outdoor ». Toute son activité s’est déroulée « indoor » avec des comptes-rendus expurgés et des images floutées par une très grande granularité.

C’est donc clair. Paul Biya n’exerce plus ses fonctions constitutionnelles de Président de la République. Il n’y a plus rien à attendre d’un individu que l’immense majorité par courtoisie reconnait qu’en quarante ans de gouvernance n’a rien fait. Ce qui est du reste inexact car pour le Dr Christopher Fomunyoh « Paul Biya quittera le pouvoir dans une situation pire qu’il ne l’a pris en 1982 ». Le « moins que rien » ne suffit plus pour sauver un pays momifié aujourd’hui confronté à des désagrégation multiples et existentielles.

Non à « Edith Wilson », « Jules Raymond Mazarin » et autres « Rastignac » de la forêt équatoriale

Avec un Biya croulant et fatalement diminué, on ne peut ne pas penser à ce titre de Pierre-Flambeau Ngayap : Cameroun. Qui gouverne ? Paul Biya, Président de la République est le seul à avoir reçu mandat du peuple. Il devrait être le seul à exercer la fonction dévolue à l’exécutif. Or, depuis trois années au moins, le Cameroun est gouverné par procuration. Des coupe-jarrets n’ayant aucune licence se cachent derrière les formules suivantes « Sous Hautes Instructions du Président de la République », « J’ai l’honneur de vous faire connaitre que le Président de la Republique a marqué son très haut accord pour… », « Au nom du chef de l’Etat », « Envoyé par le Chef de l’Etat » pour poser des actes au nom du président de la république.

Tout cela n’a été possible qu’avec la complicité ou au profit de “Madame la Présidente” (Atanga Nji) dont l’action est fort ressemblante à celle d’Edith Wilson cette Première Dame qui de 1916 à 1920 a régné dans le plus grand des secrets en se substituant à son mari Thomas Woodrow Wilson (Etats-Unis) victime d’une violente attaque cérébrale l’ayant non seulement paralysé mais aussi intellectuellement diminué, et donc incapable d’exercer correctement sa fonction.  

Pour cacher ses défaillances physiques, Paul Biya se fait désormais représenter partout que ce soit sur le plan domestique que sous-régional pour ne s’en tenir qu’a ces deux espaces. En tête de ces représentants, le Secrétaire général de la Présidence qui, que ce soit à Buea ou à Garoua, a été reçu comme un Président. « Décès tragique d’une élève à Buea : Le réconfort du Chef de l’État », a titré Le 22 octobre 2021 le très officiel Cameroon Tribune. Deux jours plus tard à Garoua, Il sera accueilli en grande pompe par des populations avec à la clé une fantasia des cavaliers.

Sur le plan sous régional, il faut souligner que le 7 janvier 2021, celui à qui le loufoque Messanga Nyamding (certainement en quête d’adoubement) donne désormais du « Monsieur le Président », a été reçu en audience par T. Obiang Nguema de la Guinée Equatoriale, celui-là même qui avait été le premier à féliciter Paul Biya pour sa réélection alors que les résultats officiels de la présidentielle camerounaise du 7 octobre 2018 n’étaient pas encore connus.

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L’autre légat de Biya est le Ministre délégué à la présidence de la République, chargé de la Défense Joseph Béti Assomo qui était ces jours à Bouar en République Centrafricaine où « Sur très hautes instructions du Chef de l’Etat, Paul Biya, Chef des forces armées », il a pris part à une importante réunion sur la sécurité transfrontalière Cameroun – RCA.  Outre la cérémonie de prise d’armes de la 38eme promotion de l’EMIA en février 2021, Il faudra également se souvenir qu’en avril 2021, c’est le même Ministre délégué à la présidence de la République, chargé de la Défense qui va représenter le Cameroun aux obsèques de Idriss Deby Itno du Tchad.  

Du fait des crocs-en-jambe et bouderies, le privilège de représenter le président de la république n’est pas toujours un « voir bébé ». Le premier ministre que son ministre de l’Administration Territoriale a reçu pour mission de surveiller et de torpiller devra désormais se contenter d’inaugurer les chrysanthèmes comme ce fut le cas dernièrement à Foumban.  En effet, le 5 octobre dernier, alors qu’il se rendait au Nord-Ouest, « porteur d’un message du chef de l’état », ce dernier a certainement eu la peur de sa vie à la suite d’une attaque de son convoi par les Amba boys de Atanga Nji. 

L’autre cas est celui de ce ministre faroteur automatique de l’argent public. Ayant été invité au sommet de la CEMAC de 15 juillet 2021 à Brazzaville, Paul Biya y a envoyé Louis Paul Motazé le Ministre camerounais des finances. Sassou Nguesso, au vu des images l’a bizuté.

Dans tous les cas, de Malabo à Foumban ou Bamenda, l’image du Cameroun pâtit de cette incapacité à se mouvoir, à cette invisibilité de Paul Biya tant au Cameroun qu’à l’extérieur. On a entendu un séide du RDPC dire que les Camerounais devraient s’accoutumer de l’absence de Paul Biya comme les Chrétiens le font de celle de Jésus qu’ils adorent sans jamais voir. Tout est mis en place pour nous faire accepter qu’un fantôme peut diriger un pays traversant des crises multiples.

L’Impérative Action Citoyenne pour mettre fin aux diversions

Le 31 octobre dernier, des militants du RDPC de la Lékié ont appelé à une nouvelle candidature de Paul Biya pour les présidentielles de 2025. Quelques jours plus tard, Jacques Fame Ndongo avec un visage dilaté de plaisir affirmait sans surprise « Il n’y a que lui, Il n’y a personne d’autre ». Ces deux sorties de très mauvais goût (elles ne sont pas nouvelles) restées en travers de la gorge de nombreux Camerounais avaient un seul objectif : distraire le peuple et se donner du temps jusqu’en 2025. Ceci arrive à un moment ou le pays réclame l’accélération des mécanismes de transition.

Face au démantèlement de l’opposition, l’action citoyenne est plus que jamais auparavant nécessaire pour mettre un terme au pouvoir par procuration (illégitime).  C’est le moment où tout ce que le Cameroun compte de forces vives doit se mettre en ordre de bataille pour endiguer et déclarer de nul effet les actes que l’on prend au nom du président de la République en commençant par exiger qu’au minimum tous les actes et décisions soient désormais signées par lui.

A la moitié du mandat de trop, les choses sont plus que claires. Biya ne gouverne plus et doit le plus officiellement possible céder le gouvernail. Aux mains des présidents par intérim, le Cameroun se meurt.  Il faut arrêter ça ! Les Camerounais ont toujours laissé faire. Mais les révoltes les plus tragiques partent souvent de rien. Les intérimaires par effraction devraient le savoir.

David Manga Essala et René Nanga

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