30 ONG rejettent le rapport d’enquête du drame de Ngarbuh
Une coalition de certaines organisations pour les droits de l’Homme et la paix dans les régions anglophones, indique le communiqué publié à cet effet, ne dit pas toute la vérité sur les incidents survenus à Ngarbuh dans la nuit du 13 au 14 février.
Plusieurs organisations de la Société Civile battent en brèche les conclusions du rapport d’enquête sur le drame de Ngarbuh, publié le 21 avril par le secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh.
Elles sont réunies autour de la Coalition des Organisations de La Société Civile pour les Droits de l’Homme et la Paix dans les régions anglophones et dans d’autres régions affectées.
Les 30 organisations de la Société Civile estiment que le rapport d’enquête commis par le président de la République à la suite des évènements malheureux de Ngarbuh et dont un communiqué a été publié le 21 avril par le secrétaire général à la présidence de la République n’a pas dit toute la vérité sur ce qui s’est effectivement à Ngarbuh dans la nuit du 13 au 14 février dernier.
« Le communiqué du 21 avril 2020 apparait ainsi, au regard de la dissimulation du rapport proprement dit comme, une simple manœuvre de dissimulation d’une bonne partie de la chaine de commandement et dont l’identité des vrais responsables militaires et politiques des massacres de Ngarbuh 3 », note le communiqué numéro 002/2020 signé il y a quelques jours par Hilaire Kamga et ses pairs. La coalition ajoute qu’elle : « reste entièrement sur sa faim sur un certain nombre de questionnement notamment le nombre de personnes au total massacrées le 14 février 2020 ;
le nombre de maisons brulées ; le sort réservé aux personnes arrêtées arbitrairement et torturées par les forces de sécurité et de défense au motif fallacieux qu’elles auraient collaboré avec les organisations de défense des droits de l’Homme ayant dévoilé les crimes et l’implication de l’armée ;
la source de financement des miliciens supplétifs enrôlés par le commando de Ngarbuh ainsi que leur statut ; le sort réservé aux survivants quant à leurs moyens de subsistance, l’identité et les mesures prises contre tous ceux qui dans l’armée, au sein des institution de l’Etat, dans l’administration , au sein de la société civile ont ordonné, supervisé, couvert ou tenté de manipuler l’opinion nationale et internationale. »
Les exigeNces de LA coalition
Suite à ce qui est constitutif « de crimes graves (crimes contre l’humanité, meurtres tortures et attaques contre les populations civiles et notamment le pillage et les destructions des biens) », la coalition exige : « la réparation des dommages et des préjudices causés par ces massacres conformément à ses engagements internationaux ; la traduction en justice et dans les brefs délais, de tous les acteurs de la chaine qui ont contribué à quelque niveau que ce soit à l’attaque et au massacre des femmes et des enfants de Ngarbuh 3 ; la mise en place urgente d’un dispositif de protection des témoins et des survivants ;
la mise en place d’une commission indépendante avec implication des organisations de défense des droits de l’Homme, chargées des opérations d’identification et d’indemnisation des victimes et autres collatéraux en lieu et place de l’autorité administrative mentionnée dans le communiqué du gouvernement »
Défis Actuels – du jeudi 30 avril au 3 mai 2020