FRANÇOISE EKOLLO : LE CAMEROUN EST EN RETARD SUR LA SENSIBILSATION SUR LA CYBERSÉCURITÉ
Le Palais des Congrès de Yaoundé va abriter du 3 au 5 novembre 2020 le premier Forum national sur la cybersécurité et la lutte contre la cybercriminalité au Cameroun. Organisé par le ministère des postes et télécommunications, il aura pour thème : « Cyberespace national et défis sécuritaires ».
Trois jours pendant lesquels différents acteurs nationaux institutionnels et privés du secteur de la cybersécurité et de la lutte contre la cybercriminalité vont se retrouver pour, selon les organisateurs « évaluer la sécurité du cyberespace national, d’en dégager les stratégies pour contrer les cybermenaces, d’explorer les opportunités et les pistes de solution à inscrire dans les politiques de sécurité et de défense nationale. ».
Parmi les différents acteurs du milieu, nous avons rencontré Mme Françoise EKOLLO, une des rares femmes, présentes dans le domaine de la gouvernance des systèmes d’information et dans la cybersécurité au Cameroun. Elle est fondatrice de INTELLEM SYSTEMES SARL, une société de conseil et d’assistance en systèmes d’information.
Parlez-nous de Intellem Systèmes Sarl
INTELLEM SYSTEMS SARL est une société de droit camerounais qui existe depuis 2014, enregistrée en Sarl en 2019. Notre activité principale est le Conseil, Étude, Assistance et Audit des Systèmes d’information (SI) ; la Formation et la Certification. Et bien sûr la cybersécurité. En d’autres mots, nous partons de la modélisation des processus à la sécurisation des processus. Donc, nous représentons toute la chaine du SI pour une meilleure digitalisation.
Nos clients, que j’aime à appeler nos partenaires parce que dans ce domaine, la confiance réciproque est primordiale, proviennent des secteurs de l’énergie, finances, administrations publiques, assurances, télécommunications, banques et assurances, collectivités territoriales et associations diverses.
Quel diagnostic portez-vous sur l’état actuel de la cybersécurité au Cameroun ?
La banque mondiale a fait une mission au Cameroun du 02 au 05 Décembre 2019 pour mesurer le niveau de sécurité de l’état camerounais. Un rapport consultable dans l’internet (rapport de la banque mondiale Examen des Capacités de Cybersécurité Cameroun 2019). Et selon le rapport 2016 du Forum économique mondial (WEF) sur les technologies de l’information mondiales, le Cameroun était classé 124e sur 139 pays étudiés dans leur indice de préparation du réseau. En 2017, l’indice de développement des TIC de l’UIT a classé le Cameroun comme la 149ème économie en termes d’accès et d’utilisation des compétences en TIC. La même année, les abonnés à la téléphonie mobile représentaient 79% de la population contre 3% pour les téléphones fixes.
Et le constat est clair. Le Cameroun est en retard sur la sensibilisation de la cybersécurité et de la lutte contre la cybercriminalité. Nous travaillons beaucoup en îlots et les cyber crimes ne sont pas connus. L’information reste encore secrète. C’est pourquoi j’espère, comme beaucoup, que ce 1er forum qui réunira les acteurs du secteur public et privé va définir un plan d’action afin de relever le niveau de maturité du Cameroun. Et j’en profite pour dire ou rappeler que la cybersécurité ou la lutte contre la cybercriminalité sont des domaines porteurs en termes de métiers. La numérisation croissante des échanges et des activités économiques ainsi que le développement et la complexification de la menace cyber rendent chaque jour plus urgent le besoin de doter les entreprises et les administrations de personnels formés, qualifiés et compétents en matière de cybersécurité.
On a l’impression que l’on trouve peu de femmes dans ce métier…
Je ne peux pas l’affirmer. Les femmes sont peut-être moins visibles, mais elles sont présentes. Et bien présentes.
Source: Pierre Tanga.