Writers in Warriors ou Le problème national Kamerunais et le problème anglophone

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Trois icones et un unique fil, le problème anglophone qui, depuis quatre s’enlisent avec hommes et femmes, enfants et vieillards fauchés à larges andains, des millions de déplacés internes et externes, des milliards de biens détruits. Que ce soit l’image de l’homme esseulé surplombant les ruines de ce qui reste d’un village, que ce soit celle de la confrontation entre un soldat vêtu à la Ninja et un guérillero au front ceint d’une bandana rouge (2), ou tout simplement celle des pieds en avant bariolés de rouge sang et projetant un Cameroun en sang, toutes ces images narrent le Cameroun des 60 ans écoulés. Etat fantôme, peuples divisés, ce qui devait être de nouveau Kamerun est, aujourd’hui, un tas de ruines.

Ainsi que le paint Conrad Tsi, « Today, a plague of disgust trails the very routes of the past. »17. Espace de la mort et des putréfactions, tel apparait le Cameroun confié le 6 Novembre 1982 par le tyran Ahmadou Ahidjo à un vulgaire et fainéant commandant de cercle, Paul Biya. Véritable sangsue, ce vieillard noceur aujourd’hui de 86 ans est, en filigrane de ces recueils, principal responsable de la catastrophe : Grandes entreprises d’Etat detruites, corruption généralisée, deux guerres dont l’une est considérée comme un genocide, installation du tribalisme d’Etat comme méthode de gouvernance. Selon Organized Crime and Corruption Reporting Project [OCCRP], Biya qui aurait passé en 35 ans de pouvoir 1645 hors de son pays, aurait dépensé 65 millions de dollars environ (34,5 milliards FCFA).

Une véritable descente en enfer. Pire, pour noyer sa voracité et son improductivité de 1982 à aujourd’hui, Biya
a laissé pousser des monstres qui se sont servis qui de leurs positions de commandement, qui des armes républicaines pour piller, violer et tuer. Notre aujourd’hui est celui d’un long et sombre tunnel. On comprend pourquoi les poètes de ces recueils transforment leurs plumes en kalachnikovs. La fonction poétique jaillit au fil du suivant vers, « We are the stop generation and we will be the future. »19. L’affirmation est ferme et l’injonction solide. Y a-t-il ton plus prémonitoire ? Sarcastique, la nuée des noceurs au pouvoir et bien de sceptiques se demanderaient : comment dit-on assez ? En clamant des vers ? Quel sens donner à ce stop ? Est-il d’ailleurs ancré au cœur de ce peuple par terre ?

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Associate Professor of French & Francophone Studies
Founding Director of Ethnic Studies Program
Department of Modern Languages and Literatures
Case Western Reserve University

La poétesse et le poète Joyce Ashuntantang et Dibussi Tande convoquent Bate Besong – notre Christopher Okigbo de la guerre Biafra contre la République fédérale du Nigeria de 1967 à 1970 pour planter le combat dans la continuité. Car, osons l’affirmer, aurait-il été en vie que Bate Besong [1954-2009] serait soldat au rang des combattants de l’Etat d’Ambazonia. Pour ces deux poètes, on ne se lève pas un matin pour transformer sa plume en fusil. On ne nait pas poète, on devient poète, en lisant les poètes, en marchant sur les épaules des poètes. En véritables défenseurs
de la justice, ils donnent le crédit à qui de droit. C’est en conformité à la suivante prise de position,
qu’Ashutantang et Dibussi Tande situent Bate Besong au cœur de la guerre au Southern
Cameroons :

« As Bate Besong, the erstwhile gadfly of Anglophone Cameroon literature once
enjoined (18) « The Anglophone Cameroonian Writer at home and in the diaspora must tell the outside world the story of its tragic minority.”(18) This collection of poems is an unequivocal response to that clarion call.”

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[1] Jos-Blaise Alima. Les Chemins de l’unité : Comment se forge une nation, l’exemple camerounais (L’Afrique en marche). Paris :  Afrique biblio club, 1974.

[2]Aimé Césaire. Cahier d’un retour au pays natal. Paris : Présence africaine, 1939.

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