Harcèlement sexuel. L’enseignant Pierre Marie Njiale de l’université de Yaoundé I, fut suspendu pour 4 ans. Bon exemple!
Le ministre camerounais de l’Enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo, vient de suspendre temporairement, pour quatre années académiques des universités du pays, l’enseignant Pierre Marie Njiale, maître de conférences en service à la faculté des arts, lettres et sciences humaines de l’université de Yaoundé I pour «harcèlement sexuel, moral, physique et psychique des étudiants».
Cette décision, publiée jeudi, invoque aussi des manquements aux obligations professionnelles d’encadrement des étudiants, l’atteinte à la dignité et à la déontologie universitaire par monnayage des prestations académiques ainsi que la violation grave des droits spécifiques des étudiants visés par le statut commun des institutions universitaires publiques.
M. Pierre Marie Njiale avait été dénoncé par une de ses apprenantes de l’Ecole normale supérieure ( ENS ) de la capitale camerounaise, dont il était aussi le directeur de mémoire, à qui il exigeait des rapports sexuels pour la soutenance de son mémoire de 5ème année.
Sa victime, élève-conseillère d’orientation, lasse des avances insistantes de son enseignant, avait diffusé un élément sonore sur Internet au contenu accablant.
Elle avait aussi saisi la direction de l’établissement qui, à titre conservatoire, a suspendu provisoirement l’enseignant Pierre Marie Njiale voici quelques semaines pour «harcèlement sexuel et extorsion d’argent».
Irrité de ce que Roger Kiyeck de Kiki, animateur dans une radio privée locale, avait répercuté cet enregistrement dans son programme, Pierre Marie Njiale a saisi les tribunaux et le procès s’est ouvert jeudi au tribunal de première instance de Yaoundé.
Le harcèlement sexuel est parfois considéré comme faisant partie du décor dans le système éducatif camerounais, et accouché du concept de «notes sexuellement transmissibles» ( NST ) pour traduire ses conséquences.
Dans un livre paru voici quelques mois et intitulé : «Harcèlement sexuel et déontologie en milieu universitaire», Jean Emmanuel Pondi, secrétaire général de l’université de Yaoundé II, considère ce phénomène notamment comme «un cancer» qui entretient les déviances et promeut la médiocrité.
Source : [29/08/2013] Apanews