CRISE ANGLOPHONE :L’IMPERATIF D’UN DIALOGUE-LE CONSEIL CAMEROUNAIS DE LA TRANSITION INVITE PAUL BIYA AUX ÉTATS-UNIS

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Monsieur le Président de la République Paul Biya,
L’heure en ce moment est très grave au Cameroun. Après bientôt un an de désobéissance civile observée par tout le peuple du Sud-Ouest et du Nord-Ouest, la revendication initiale du fédéralisme étant devenue une demande de sécession de ces deux provinces de La République du Cameroun, les radicaux de la cause anglophone sont désormais entrés dans une phase militaire.

Il y’a quatre jours, nous recevions une information concordante selon laquelle des armes sont entrées en vague très importante au Cameroun par un pays voisin. Pendant ce temps, les amuseurs publics qui disent faire dans le renseignement à Yaoundé s’occupent plutôt à monter de rapports farfelus pour se faire de l’argent sur le sang des camerounais que cette crise anglophone fait couler.

Il est important de rappeler à toutes fins utiles que le Conseil Camerounais de Transition (CCT) n’a jamais encouragé une guerre ou une rébellion au Cameroun. Nous nous sommes toujours attelés à alerter et à interpeller les dirigeants camerounais à chaque fois que le danger guettait notre pays à l’horizon. Aujourd’hui encore, pendant que la situation s’annonce pire si rien n’est fait, le CCT en appelle au bon sens de tous et invite le Président de la République à une concertation avec les leaders camerounais de l’intérieur du pays et de la Diaspora.

Le problème anglophone est d’abord un problème camerouno-camerounais. Et à ce titre personne ne se réjouit devant les nombreux morts enregistrées jusqu’à ce jour. Le bilan est tout simplement dramatique, puisqu’aucune goutte de sang n’aurait dû couler. Des civils et des militaires assassinés, des centaines de jeunes et d’enfants torturés et mutilés, des femmes violées, des milliers de camerounais déjà refugiés au Nigeria ! Tout ceci n’honore pas notre pays de paix et de stabilité.

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Fort de ce constat macabre, le CCT réuni en conclave d’extrême urgence a décidé d’envoyer une invitation au Président de la République, Monsieur Paul Biya, afin qu’il vienne aux Etats Unis discuter avec sa diaspora, dans la sérénité et le calme, des voies et moyens pour définitivement sortir de la crise anglophone.

Le CCT s’engage à adresser des invitations à toutes les factions impliquées dans la crise, afin qu’elles répondent présentes à ce dialogue tant attendu par le peuple camerounais et la communauté internationale. En toute objectivité, le constat actuel en est que toutes les manœuvres de conciliation avec les Anglophones, engagées par le Président Paul Biya, ont connu des échecs flagrants. Que ce soit les missions conduites par le premier ministre Yang Philémon dans les régions anglophones, les récentes missions des membres du gouvernement pour expliquer le problème anglophone à la Diaspora, sans oublier la multitude d’autres délégations envoyées vers la Diaspora accompagnées de tentatives de corruption, d’infiltration et de division des leaders anglophones, rien n’a pu prévenir la dégradation de la situation jusqu’au blocage actuel marqué par une situation d’occupation militaire non propice au dialogue.

La solution de tuer et d’arrêter les manifestants afin de les juger comme des terroristes dans un tribunal militaire a très peu de chance d’aboutir à une résolution de la crise quand ceux que le gouvernement appelle terroristes sont loués par une partie du peuple souverain comme des héros, et quand leur emprisonnement radicalise plutôt les populations à la poursuite de la désobéissance civile et l’exigence du sécessionnisme.

De même la crise ne pourra que s’aggraver quand, au lieu de s’asseoir autour d’une table et de dialoguer avec les leaders anglophones de l’intérieur et de l’extérieur, ils sont plutôt jetés en prisons et traqués par des supposés mandats d’arrêt internationaux. Un gouvernement qui déclare la guerre à son propre peuple crée en le faisant les conditions de son illégitimité.

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Monsieur de Président de la République,
Vous êtes un père et un grand-père de la majorité des camerounais. Le CCT souhaite que l’histoire vous retienne comme le père de la nation camerounaise. A cet effet, faisant appel à votre capacité d’initiateur et garant de la paix et de la stabilité, le CCT vous invite à ressouder les camerounais comme un grand ensemble de personnes unies par leur origine d’Afrique centrale, leur histoire précoloniale, coloniale et postcoloniale, leur culture camerounaise désormais établie, et leur résidence sur le territoire camerounais dans ses frontières arrêtées le 1er octobre 1961.

En écoutant face à face ceux qui vous sont jusqu’ici présentés sous l’épouvantail des étiquettes de terroristes, apprentis sorciers, oiseaux de mauvaise augure, aigris, jaloux, maquisards, et tous les noms d’oiseaux dont les esprits des conseillers ennemis de la paix sont particulièrement fertiles, vous percevrez certainement les fondements de l’amertume, des frustrations, de la rage, de la haine et du désespoir qui se manifestent concrètement sous forme d’un «Trop c’est Trop!» général dans les rues de Bamenda, Buea ou Douala, et qui couve dans les cœurs à Yaoundé, Garoua ou Bertoua.

Et quand vous les percevrez, nous sommes confiants qu’en père de la nation soucieux de laisser un héritage de bonheur et de prospérité, vous trouverez avec la diaspora camerounaise et les leaders de l’intérieur qui seront invités les solutions pour rétablir la paix et actionner le progrès au Cameroun.

Nous vous laissons le soin de fixer la date de cette rencontre qui se tiendra dans un lieu calme, loin du chaudron actuellement en cours au Cameroun, qui sera de préférence une salle de conférence louée par le CCT dans l’immeuble des Nations Unies ou tout autre immeuble à New York
Nous croyons sincèrement que cette rencontre est une excellente alternative pour sortir de la crise anglophone si elle se tenait le plus urgemment possible.
Monsieur le Président de la République,
Veuillez recevoir la main tendue du CCT, qui est aussi celle de la diaspora camerounaise anglophone et francophone actuellement prête à contribuer dans la désactivation de la crise actuelle et à éviter à notre cher et beau pays les malheurs de cette guerre civile qui gronde à l’horizon.

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Le CCT est prêt à prendre en charge les frais de transport aller et retour et d’hébergement du Président de la République, de sa suite, des leaders politiques et de la société civile du Cameroun, et des leaders de la Diaspora camerounaise du monde entier.

Nous attendons de recevoir votre réponse à travers notre représentation diplomatique à l’ONU, ou la chancellerie du Cameroun à Washington, afin de prendre définitivement nos responsabilités en tenant nos engagements pris dans cette lettre.
Veuillez agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de ma plus haute considération.

Patrice Nouma .:
Fils de la Republique

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