LE PRESIDENT EMMANUEL MACRON AU CAMEROUN EN CAPITAINE DES ENTREPRISES FRANÇAISES
Le billet de la semaine : ENJEUX ÉCONOMIQUES DE LA VISITE D’EMMANUEL MACRON AU CAMEROUN : ENEO, BUS RAPID TRANSIT DE DOUALA ET AUTOROUTE YAOUNDE-DOUALA DANS L’ESCARCELLE DES FRANÇAIS ?
Quand le président français se déplace à l’étranger, il se comporte d’abord en VIP des entreprises françaises dans les pays qu’il visite. C’est la raison pour laquelle, il a toujours des hommes d’affaires dans sa délégation. Sa visite au Cameroun n’échappe pas à cette règle. Ainsi, de nombreux opérateurs économiques l’accompagnent.
En cette période ou depuis quelques temps on assiste à une offensive des intérêts français au Cameroun, en particulier dans la grande distribution et l’agroalimentaire ou les groupes Carrefour et Castel se sont fait remarquer récemment par de gros investissement avec l’ouverture de grandes surfaces à Yaoundé et à Douala pour le premier et a l’absorption de Guinness par le second, on se demande quels nouveaux secteurs cette offensive des intérêts français va profiter de cette visite pour attaquer.
Trois cibles potentielles pointent à l’horizon : l’électricité avec Eneo vers laquelle lorgne EDF depuis quelques années, le transport avec le projet Bus Rapid Transit de Douala qui intéresse Renault et la deuxième phase de l’autoroute Yaoundé-Douala pour lequel plusieurs grandes entreprises françaises de Btp sont intéressées. Dans le secteur de l’électricité, EDF est déjà présent à travers une participation dans le barrage de Lom Pangar a l’est et surtout la réalisation de celui de Nachtigal, 450 MW pour un cout de 690 milliards de FCFA, le plus important du pays et ambitionne de lancer après Nachtigal, Kikot, 650 MW avant 2030.Pour ce qui concerne Eneo, c’est depuis la visite au Cameroun en novembre 2019 de Jean-Bernard Levy, le Président directeur général de EDF, que cette entreprise manifeste un intérêt particulier pour elle.
Après y avoir déléguer deux directeurs généraux, d’abord Eric Mansuy et depuis janvier 2022, Patrick Eeckelers, un ancien d’Engie (GDF), plusieurs observateurs pensent que la grande entreprise française va profiter de la visite d’Emmanuel Macron pour soumettre de probables offres d’achat des actifs d’Actis, le fonds de pension américain qui détient l’entreprise.Le projet de Bus Rapid Transit est le grand rêve du nouveau maire de Douala Mbassa Ndine. IL est désormais une réalité puisque le financement a été récemment validé par la Banque Mondiale pour un financement de 281 milliards de FCFA.
Selon le maître d’ouvrage, plusieurs entreprises sont en course pour sa réalisation. Parmi elles, le Français Renault, l’Allemand Volkswagen, l’italien Iveco, le Suédois Volvo et des constructeurs chinois. La visite du président français semble une opportunité en or pour Renault de pousser ses cartes avec des chances de bénéficier de son coup de pouce.Le dernier projet est la deuxième tranche de l’autoroute Yaoundé-Douala que le gouvernement compte réaliser sous forme de partenariat public-privé et pour lequel plusieurs mastodontes français du Btp ont déjà manifesté leur intérêt dont le groupe Razel déjà impliqué dans le projet de 14 péages automatiques en cours de démarrage.
Source: E. FOPOUSSI FOTSO