Nouvelles violences dans l’ouest anglophone camerounais. En dépit du couvre-feu décrété samedi pour une semaine dans la zone par le ministre de la Défense camerounais, des heurts ont éclaté dans différentes localités. Trois gendarmes ont été tués. Un sous-préfet a été enlevé. Et quelques attaques parsemées ont été enregistrées, entachant les cérémonies de commémoration de la « Journee de la jeunesse », célébrée ce dimanche par les autorités.
« Trois gendarmes ont été tués à Kembong par plus d’une dizaine d’assaillants » a déclaré ce dimanche le colonel Didier Badjeck, porte-parole de l’armée camerounaise. Selon lui, des petites localités du sud-ouest et du nord-ouest anglophone ont également été le théâtre d’attaques. Toutes auraient été maîtrisées sans que personne ne soit tué.
Image prise sur facebook( Sans doute le sous-préfet enlevé)
A Batibo, au sud de Bamenda, le sous-préfet a quant à lui disparu. D’après Joseph Mbah-Ndam, député de la ville, sa voiture a été retrouvée, ce dimanche matin, calcinée dans un village. Les assaillants auraient pris la fuite vers une destination inconnue.
La voiture du sous-préfet de Batibo incendié
Depuis plusieurs jours, les activistes sécessionnistes menaçaient sur les réseaux sociaux de troubler les célébrations du 11 février. Ce jour, devenu « Fête de la jeunesse » en 1966 était à l’origine la date du référendum qui a réuni francophones et anglophones camerounais en 1961.
Craignant des « attaques imminentes », le ministère de la Défense a instauré samedi un couvre-feu dans les deux régions anglophones.
« Nous avons évité le pire et avons travaillé avec professionnalisme » a déclaré le colonel Badjeck qui s’est défendu des accusations d’exactions des forces de sécurité lors d’opérations contre les séparatistes.
Alors que les témoignages à charge se multiplient sur les réseaux sociaux, l’Union européenne avait jugé « essentiel » jeudi que l’armée fasse un usage proportionné de la force.
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