2018 : POURQUOI BIYA NE QUITTERA PAS LE POUVOIR PAR LES URNES

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Dans cette tribune, je voudrais aller droit au but. A chaque veille de présidentielle, s’effondrent les espoirs des Camerounais de voir Biya leur annoncer la bonne nouvelle de sa non représentation. Mais chaque élection vient, passe et nous n’apprenons toujours rien. Pourtant, il ne faut pas être sorcier pour savoir que Biya est le candidat à vie du RDPC ( ayant décidé de mourir au pouvoir comme Bongo, Eyadema, etc.). Etre candidat implique qu’il a déjà “gagné”, qu’il a pris la décision de se reconduire au pouvoir par tous les moyens, c’est-à-dire celui du coup d’Etat électoral et de la répression qui l’accompagne.

Dès lors, on se demande (cette fois-ci encore) où se trouve le front puissant commun ou principal de l’opposition (des oppositions) pour contrer ce scénario? Où est cette machine électorale qui serait en train de sillonner le pays et les quartiers, pour pousser les Camerounais à s’inscrire MASSIVEMENT sur les listes électorales, afin de battre Biya dans les urnes? Mais surtout à les mobiliser pour les préparer à défendre éventuellement leur victoire, par le moyen d’une insurrection populaire par exemple?

Il y a en effet deux batailles à préparer : la victoire dans les urnes et sa défense éventuelle contre tout coup de force électoral. Comment comprendre actuellement la frénétique course pour la déclaration de candidatures sans valeur ni aucune stratégie conséquente derrière? Même les plus respectables et crédibles de ces candidats (Muna, etc.), ne sont que des candidats à la défaite, si rien n’est fait. “Ne dure pas au pouvoir qui veut mais qui peut”. Ceci implique que pour dégager de ce pouvoir et envoyer définitivement à la retraite, l’auteur arrogant de ces propos, il faudrait se doter d’une solide organisation et des moyens à la hauteur des défis.

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Cette présidentielle de 2018 aurait pu être l’occasion de tourner pacifiquement une page et d’ouvrir une nouvelle, celle de la réconciliation des Camerounais et de la renaissance du pays. Qui peut encore rêver que le maintien de Biya au pouvoir puisse améliorer la situation de notre pays? Ou que c’est au delà de sa 36ème année de présidence qu’il sera inspiré à produire un miracle? Lui qui a confisqué la solution du problème “anglophone” en radicalisant au sécessionnisme certains de nos concitoyens du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, par une politique de refus de dialogue inclusif ( y compris à l’Assemblée nationale) et de répression sanglante?

Est-il besoin de rappeler que depuis au moins 1990, le propriétaire du Cameroun rejette systématiquement et méprise toute proposition de retour au fédéralisme, ainsi que les appels à la décentralisation effective? Contrairement aux cris de complot extérieur, d’inepties et de pollution des esprits organisés par un certain (Afrique) média de l’escroquerie “panafricaine”, il n’existe (dans cette affaire) de complot que celui d’une politique suicidaire, menée par une certaine caste qui ne veut pas lâcher le moindre pouvoir et ses privilèges. Sauf à croire que des “forces exogènes” occidentales ont interdit aux Camerounais un dialogue national inclusif et prescrit à la place, un discours de haine de l’autre, répandu sur certains médias …

Donc, à tous ceux qui jouent à déclarer des candidatures folkloriques, je voudrais juste qu’ils soient informés que le Cameroun est une dictature , très enracinée. Les aventures solitaires sans lendemain ne sont que les alliés (inconscients?) d’une interminable dictature… Aux autres, je dis que le boycott arrange plutôt sa tranquillité. Car le renoncement ou l’inaction n’ont jamais inquiété aucun dictateur (Mugabe, Compaoré, Yaya Jammeh et Cie seraient encore aux affaires…).

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Aussi, une mobilisation générale à travers le pays de tous les partis (SDF, UDC, MRC,UPC, voire de toute fraction du RDPC qui le voudrait) autour de Me Muna est-elle INDISPENSABLE, aux fins d’inscriptions massives sur les listes électorales et de préparation, dans la perspective d’un coup d’Etat électoral. Mais pourquoi Muna? Nul n’étant bien sûr parfait, cette personnalité apparait objectivement et très clairement comme le candidat de la réconciliation nationale. Ni clivant, ni antipathique, ni revanchard, le fils de l’un des artisans de la réunification Camerounaise est le mieux placé pour traiter la crise “anglophone” et dialoguer avec tout le monde (y compris avec les sécessionnistes), après plus d’un demi-siècle de présidence illégitime “francophone”… Il n’y aura pas d’alternance ni de Cameroun uni si personne ne dépasse le niveau de ses appartenances ( partisane, tribale, linguistique, etc.). Car aucun parti d’assise tribale, départementale, ou même nationale, ne peut seul battre Biya et son parti-Etat, à plus forte raison organiser une insurrection populaire.

Dans cette perspective, l’armée (en dehors de sa mission classique) aura pour devoir de suivre de bons exemples, c’est-à-dire d’accompagner les aspirations de notre peuple vers le changement et la reconstruction du Cameroun, et pas de soutenir un régime ou des ambitions d’éternisation au pouvoir.

CORRESPONDANCE: ITONDE DIBOUA

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