Le Cameroon Patriotic Diaspora appelle à résister contre la surdité politique de M. Biya

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LE CAMEROON PATRIOTIC DIASPORA APPELLE À RÉSISTER CONTRE LA SURDITÉ POLITIQUE DE M. BIYA

ET RÉITÈRE SON APPEL À UN DIALOGUE NATIONAL INCLUSIF AVANT TOUTE ÉLECTION
AU CAMEROUN, SEULE CONDITION D’UNE RECONCILIATION DURABLE, D’UNE
RÉSOLUTION EFFICACE DE LA CRISE DANS LE NORD-OUEST/SUD-OUEST ET D’UNE
VÉRITABLE TRANSFORMATION DU CAMEROUN

Ce 09 juillet 2018, M. Paul Barthélemy Biya a convoqué le corps électoral
Camerounais à se rendre aux urnes le dimanche 07 octobre prochain pour l’élection présidentielle, avant d’annoncer ce 13 juillet sa candidature au dit scrutin. Cette convocation arrive dans un contexte où les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest (NO-SO) de notre pays sont vidées d’une grande partie de leurs populations, victimes de la sale guerre qui y sévit depuis plus d’une année.

En proie depuis 2016 à une insurrection populaire qui, face à l’autisme
des autorités, s’est progressivement muée en une rébellion armée contre le régime anti-démocratique de Yaoundé, ces deux régions sont le théâtre d’affrontements entre divers groupes rebelles et les Forces de Défense et de Sécurité, avec leurs cortèges de morts, civils et militaires, de violations des Droits Humains, les destructions de biens, de centaines de milliers de réfugiés et de déplacés internes.

Le Cameroon Patriotic Diaspora exprime d’abord sa plus profonde
indignation contre le mépris dont fait preuve M. Biya face aux souffrances de ces millions de Camerounais envers lesquelles il n’a jamais exprimé la moindre empathie.

Le Cameroon Patriotic Diaspora rappelle ensuite que, comme la plupart des acteurs politiques, elle n’a eu de cesse d’appeler à un Dialogue National Inclusif pour résoudre la crise dans le NO et le SO, avant l’organisation de toute élection au Cameroun. L’aggravation de la crise dans le Nord-ouest et Sud-ouest sur le terrain de la lutte armée, rendent cette position encore plus actuelle.

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Comment est-il possible de tenir des élections dans ces régions où l’Etat a perdu tout pouvoir et est entré en brousse, au propre comme au figuré ? M. Biya prétend-t-il inclure dans ce « corps électoral » les centaines de milliers de Camerounais sans domicile fixe, réfugiés dans leur propre pays ?

Dans quelles conditions, entend-t-il faire voter ces compatriotes d’ici
3 mois ?

Le régime anti-démocratique de Paul Barthélemy Biya, au motif fallacieux du ‘chevauchement du calendrier électoral’, a déjà décidé de reporter les élections législatives. Mais en réalité ce régime n’a fait que constater l’impossibilité d’organiser des élections législatives dans le NO et le SO du fait des situations évoquées plus haut. Comment organiserait-il mieux l’élection présidentielle ?

Le CPD est convaincue que toute tentative d’organiser des élections dans le NO-SO ne résoudra aucune des crises graves sur les plans humanitaire, sécuritaire, social et politique qui frappent ces régions.

Elle ne fera que renforcer la lutte armée et entraînera une recrudescence des morts parmi les autorités administratives, les forces de défense et de sécurité, le personnel d’ELECAM qui s’y risquerait et les populations civiles.

Ni la proclamation de l’état d’urgence en vue, ni la réquisition de l’armée, ne pourront arrêter cette spirale infernale de la violence dans laquelle l’irresponsabilité notoire et la surdité criminelle de M. Biya ont plongé le Cameroun.

Si le ‘Cameroun est un et indivisible’ comme le chantent les thuriféraires du régime néocolonial corrompu, l’élection présidentielle devrait pouvoir se tenir sur l’ensemble du territoire camerounais dans les mêmes conditions et tous les Camerounais sans exception devraient pouvoir choisir le Président de la République.

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En réalité, vu l’incapacité matérielle à organiser aujourd’hui toute
élection sérieuse dans le NO-SO, en convoquant malgré tout un corps
électoral démembré, M. Biya vient en fait d’entériner que ces régions ne font plus partie de « son » Cameroun. Il consacre l’exclusion de la
communauté anglophone de la république et déclare de facto la partition du pays. C’est une position très grave !

Considérant ce qui précède, le Cameroon Patriotic Diaspora (CPD):
• tient avant tout à exprimer son soutien total et inconditionnel aux
populations innocentes, victimes d’une sale guerre qu’elles n’ont pas
demandée. La CPD appelle toutes les Camerounaises et tous les Camerounais de toutes les régions du pays à manifester à l’égard de nos compatriotes du NO-SO, les plus profondes empathies et solidarité sous toutes ses formes ;

• réitère fermement son refus de toute élection au Cameroun sans un
Dialogue national inclusif préalable, seul capable de créer le cadre
indispensable à une résolution durable de la crise anglophone et de la
crise institutionnelle dans lesquelles le Cameroun est plongée depuis des décennies ;

• rappelle qu’une telle élection ne servira en aucun cas à résoudre les
crises sécuritaires, humanitaires, sociales et politiques qui sévissent au
Cameroun ;

• tient ce régime pour responsable des tueries en cours dans les régions anglophones et appelle à une mobilisation populaire massive en vue de refuser cette énième insulte au bien-être du peuple Camerounais et à faire tomber ce régime sanguinaire, antidémocratique et dictatorial ;

• appelle toutes les personnalités et les partis politiques qui entendent
jouer ou continuer de jouer dans le mauvais jeu électoral dont M. Biya est
en même temps arbitre et adversaire, à poser un acte fort en refusant
collectivement d’y participer sans aucune condition ;

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• appelle toutes les personnalités et partis politiques, quelles que
soient leurs positions par rapport à la mascarade électorale en
préparation pour octobre prochain, à se coaliser autour de l’exigence
salutaire de ce Dialogue National avant toute nouvelle élection ;

• réitère enfin son engagement à collaborer avec toutes les organisations politiques ou de la société civile qui œuvrent pour changer de régime en vue reconstruire le Cameroun sur des bases nouvelles.

Fait à Bruxelles, le 13 juillet 2018
Pour le CPD,
Le Père Ludovic LADO

Contact – Relations Presse: Abdelaziz MOUNDÉ

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