Les Grandes Humiliations : LETTRE D’AMOUR de Wilfried Ekanga Ekanga À PAUL BIYA
Autrefois, on disait que malgré le mauvais travail, tu garantis au moins la paix au Cameroun. C’était cela ton emblème. Aujourd’hui, cet argument ne tient plus les débats, car tu t’es révélé incapable de résoudre un insignifiant problème.
En faisant tabasser tes concitoyens au cours d’une simple marche pacifique, tu as créé la crise anglophone.
Tu as radicalisé les opinions.
Et si nous sommes en crise à ce jour, si une partie de notre pays est dévastée, c’est entièrement de ta faute, cher homme-lion.
Et à présent, la coche sonne.
A quoi vas-tu t’accrocher désormais ?
Autrefois, on disait que le Cameroun est un grand pays de football, et que ça aussi c’est grâce à ton dynamisme.
On a même décidé pour te féliciter, de t’offrir l’organisation de la Coupe d’Afrique.
Mais tu as réussi l’incroyable exploit de nous faire perdre ce rendez-vous transnational, et nous entrons dans l’histoire comme le pays de la médiocrité ultime.
A quoi vas-tu donc t’accrocher cher « Président »? Que vas-tu utiliser pour te défendre, toi dont le talent n’est visible que dans l’illogique ?
Aujourd’hui, il ne te reste rien
Seul le camp de ceux qui ont accepté la sardine te soutien.
C’était donc ça la force de l’expérience ?
L’expérience des slogans creux et sans substance
Alors que le peuple attendait un programme concret, une vision réelle de ce qu’on nomme « développement »
Toi tu lui servais des phrases nominales; des paroles vides 36 ans durant
Dans la vraie vie de ton pays, on peut détourner le budget de 500 000 ordinateurs, dire que 32=500, et se faire évacuer en Suisse pour une douleur à la main, sans qu’aucune sanction ne tombe
C’est pour empêcher tes concitoyens de s’exprimer que tu envoies tes molosses lourdement armés, comme si nos conférences dissimulaient des bombes.
On nous a dit que tu avais le don d’ubiquité, que tu étais partout à la fois, et que tu étais au courant de tout ce qui se passe dans ton pays.
C’est certainement grâce à cela que tu as toujours su où se trouvaient nos équipes de campagne, afin d’envoyer la police interdire nos réunions et nos marches.
Curieusement, tu fus incapable de surveiller l’évolution des travaux de tes stades, pour t’assurer qu’on serait prêts le jour J
Tu nous as entraînés droit dans le déluge, mais sans avoir pu nous construire une arche.
C’est là que réside toute votre médiocrité
Devant le fiasco qui se dresse et nous ridiculise devant le monde, tu as certainement déjà prévu des représailles à l’endroit de tes ministres et collaborateurs.
Vu que ça s’est mal passé, tu estimes que c’est de leur faute, à eux, ton fameux « entourage ».
Mais si le résultat avait été un autre, tu aurais récolté tout seul les honneurs, sans qu’il n’y ait un citoyen que tu encourages .
Cette manœuvre-là aussi ne fonctionne plus : tu dois assumer en tant que responsable en chef de tes erreurs.
La conclusion est donc nette et sans bavure : ta note est mauvaise, Mister President.
Ta seule expérience fut ton art de conserver ton pouvoir, et de mater tous ceux qui tenteraient de te le prendre
Pour le reste, ton gouvernement, ton administration et toi-même vous êtes avérés totalement incompétents
N’en déplaise à vos partisans, qui ont voté à cause de la sardine, sans connaître les enjeux véritables et sans rien y comprendre
Le peuple ne t’aime plus aujourd’hui. Il te désapprouve de jour en jour sans plus se cacher.
Il réalise d’ailleurs que ça n’a jamais été de l’amour, mais la peur et la psychose que tu as laissée se propager en son sein, pour le zombifier et mieux le contrôler
Là se trouve toute votre lâcheté
Si ton pays était normal, il y a déjà 24 heures que tu aurais annoncé ton retrait de la scène
Mais le pouvoir est trop succulent, pour te voir prendre une décision aussi historique que saine.
Tu ne te rends même pas compte que ton artificielle victoire a sonné comme un deuil national .
La masse n’a pas dansé en apprenant que ce serait encore toi le plat principal.
Par contre si on venait à leur annoncer ta mort
Ils sonneront du tambour et du cor
Voilà où ils en sont arrivés
Voilà où a conduit ta vacuité
Aujourd’hui, tout le pays jubile après qu’on ait perdu la CAN, dans une atmosphère nauséabonde
Tu devrais te poser des questions si nous sommes fous ou si les raisons sont plus profondes
Grandes ambitions, grandes réalisations, grossière séduction
Il est temps d’arrêter tes grandes élucubrations
Les temps qui s’annoncent risquent d’être sombres
De toute manière, ils le sont déjà largement pour nous et pour toi
Méfie-toi donc de ce peuple encore endormi, car il possède pour lui la force du nombre
Tôt ou tard, il pourrait en avoir marre de tes infâmes résultats
Tu es comme un homme qui a trompé sa femme pour le 36eme jour consécutif
Malgré cela, tu te cramponnes toujours à l’exécutif
Tu es le premier des éperviables
Tu ne nous as en presque rien été serviable
Car à la place des grandes réalisations
Tu nous as apporté de grandes humiliations
Ekanga Ekanga Claude Wilfried
( N’organise pas une CAN qui veut )
Par: (Claude Wilfried Ekanga Ekanga