J-P. Bekolo: LE SALE BOULOT DU NEGRE- C’est Paul Biya, le nègre de service en chef!

0 315


Ce qui est intéressant dans un système comme celui qui réprime actuellement au Cameroun, c’est tous les gens dont on dit qu’ils travaillent.

Ceux qui ont un boulot dont leurs familles sont si fières et qui leur permet, pas forcement bien vivre, mais deja de vivre. Qu’est-ce qu’ils font exactement comme travail? La plupart font le “sale boulot”! En d’autres termes le gros du marché du travail aujourd’hui au Cameroun se trouve dans le “sale boulot”.

Je pense à ceux là qui gagnent leur argent en tirant des coups de feu sur leurs compatriotes, en les arrêtant, en les tabassant, en blessant, en les torturant , en les emprisonnant, en les jugeant…

Leur métier c’est policier, gendarme, militaire, préfet, sous-préfet, magistrat, ministre, gardien de prison, et tous les autres “sales métiers” dont le but est de réduire un peu plus notre humanité, et dont je ne préfère même pas imaginer l’existence.
On pourrait aussi dire qu’ils font un “boulot de nègre”, c’est à dire un travail réservé à une sous-catégorie d’humains: “les nègres” que d’autres envoient parce qu’ils estiment que c’est “sale” de le faire, mais comme il faut le faire, ils trouvent des personnes qui n’ont pas le choix et doivent accepter de faire le “sale boulot” s’ils veulent vivre dignement… mais quelle dignité dans un “sale boulot”?! Et pourquoi ne veulent-ils pas se salir les mains? Est-ce comme dans les “Mains Sales” de Sartre, de pouvoir le moment venu faire accuser tous les autres sauf le veritable commanditaire Paul Biya qui mets en prison ses collaborateurs aux mains sales? Ou plutôt parce que après tout c’est du “taf “ et que torturer, tuer, juger, arrêter, tabasser quelqu’un, ca demande quand même de l’énergie, donc c’est quand même fatiguant! Voilà pourquoi il faudrait laisser “ce sale boulot” à quelqu’un d’autre, comme on a laissé les travaux pénibles aux esclaves nègres!

Lire aussi:   Pluie d'amour de la Fondation Fomunyoh dans 12 camps de réfugiés camerounais au Nigeria: " Ne pas oublier nos frères et soeurs qui souffrent"


Combien aussi dans ce système, sont tout simplement des “nègres” au sens où ils travaillent derrière dans l’ombre, dans le noir pour que quelqu’un d’autre sous les feux des projecteurs puisse briller? Entendez le Président de la République et ceux qu’il a décrété. Je pense aux journalistes et à ceux écrivent toutes sortes de textes administratifs, couriers… pour justifier l’injustifiable et permettre que le faux devienne le vrai et que le mensonge devienne vérité. En bref, les “nègres” ne chôment pas au Cameroun! Et de nombreuses familles vivent grâce à l’argent sale de ce secteur.
Maintenant entre le “sale” boulot et le boulot de “nègre”, il reste le “sale nègre”. Y a t-il des boulots de “sale nègre” au Cameroun? A priori non puisque le Cameroun est censé être un pays où tout le monde est “nègre”. Sauf que tous ces boulots qu’on vient de citer sont sales et ce sont les nègres qui les font, donc il existe bien des boulots de sales nègres au Cameroun. Mais comment peut-on être nègre quand tout le monde est nègre? Justement, tout le monde n’est pas nègre. Le commanditaire du sale boulot aux sales nègres n’est pas un nègre. C’est Paul Biya, le nègre de service en chef!

Jean -Pierre Bekolo, Cinéaste

commentaires
Loading...