Ekanga Ekanga: Voici pourquoi Paul Biya s’est lourdement trompé depuis 2016
SOS Biyalogue : ils veulent marcher sur l’eau !
VOICI POURQUOI TOUT EST VOUÉ À L’ÉCHEC
Dans la tête des biyayistes, formatés depuis 37 ans à la pensée unique sans le vouloir ni même le savoir, le Cameroun est un empire dont Paul Biya est le Tsar. Et le degré de patriotisme se mesure au degré d’amour envers cet empereur. Voilà pourquoi tous ceux qui n’aiment pas Paul Biya sont des anti patriotes d’office. Car lui, c’est Louis XIV, celui qui avait rétabli la monarchie absolue en France en 1661 et qui clamait : « L’Etat, c’est moi! »
Et donc, tous ceux qui estiment que le fameux « dialogue national » sous la forme qu’a voulu lui donner Paul Biya, n’ira nulle part, sont des terroristes nés. Surtout s’ils viennent de cette diaspora qui cherche à déstabiliser le Cameroun, à saper l’action gouvernementale et à empêcher l’émergence prévue le jour dit, en 2035. Pour des gens peu habitués à une contradiction basée sur l’argumentaire solide, les opposants ne sont que des jaloux aigris qui ne veulent pas voir le Cameroun debout.
Les biyayistes s’attendaient donc à ce que ceux qui ont toujours réclamé le dialogue sautent naïvement de joie parce que Paul Biya a ENFIN prononcé le mot. Ils sont incapables de comprendre que c’est moins le terme littéraire que la forme et le fond qui nous intéresse. Et sur la forme et le fond, cette invitation insolite est un cortège d’erreurs et d’enfumage.
ERREUR NUMÉRO 1 : LE TIMING
Le Cameroun est le seul pays au monde où on appelle « sage » une personne âgée qui a eu besoin de 3 ans ( et 2000 décès inutiles ) pour découvrir ce que des jeunes avaient compris après 3 minutes. Ce n’est pas surprenant vu que c’est aussi le seul pays au monde où on détient des preuves •••irréfutables••• de vos crimes, mais où l’on ne parvient quand même pas à vous juger en 8 mois. Alors, à présent que Paul Biya à lancé son cher dialogue, les éloges n’ont pas tari chez ses partisans aveuglés par l’absolutisme d’un humain vu comme un dieu.
Pourtant, les faits sont simples : Paul Biya s’est lourdement trompé ! Il n’avait rien compris à la crise en 2016, et ne savait pas qu’elle durerait aussi longtemps. Il n’avait pas saisi la profondeur de l’engagement d’une partie de sa population qu’il venait de radicaliser en bastonnant et en enfermant ceux qui avaient simplement voulu manifester les mains nues. Il s’était dit qu’il suffisait d’expédier un commando militaire dans la zone pour intimider les locaux et la page serait tournée. Que nenni ! Les Anglophones ne sont pas aussi inertes que leurs Alter-Egaux de la rive droite du Mungo.
On s’attendait donc à un mea culpa au début de son discours pour manifester son regret et avouer humblement son erreur, mais que nada! Dieu ne demande pardon à personne! Il n’a commis aucune faute alors il n’y a rien à excuser. Au contraire, c’est par sa grande sagesse ( et au terme de moults consultations ) qu’il a décidé après 36 mois pleins, qu’il fallait dialoguer. Et comme par hasard, il s’en rend compte en pleine période de concertation des anciens chefs d’Etats africains, et à quelques jours du 74eme congrès de l’ONU qui démarre le 17 septembre à New York. Ce n’est pas beau ça ?
Comment faites-vous pour ne pas flairer l’arnaque ? Paul Biya ne veut pas d’interférence dans l’affaire. Il ne veut aucune contestation interne ou extérieure de ses décisions. Ce qu’il cherche, c’est 1) rouler dans la farine les émissaires africains en ayant pris les devant du « dialogue », et 2) avoir quelque chose à répondre à l’ONU quand on l’interrogera sur la crise. Il pourra alors leur dire : « Je viens d’initier un graaaand dialogue d’ici la fin du mois. Le Cameroun n’a aucun problème. »
ENFUMAGE NUMÉRO 2 : LE FLOU
« On va dialoguer avec qui? », c’est la question que Paul Biya nous pose, après avoir pris soin de manifester son mépris envers même cette idée, lorsqu’il dit dans son texte que ce mot a été « galvaudé » depuis trois ans. Autrement dit : « Ça fait trois ans que vous me bassinez les oreilles avec cette histoire de dialogue. Or, moi le seul vrai Camerounais, je n’ai pas d’homme à ma mesure pour dialoguer avec ». Et tout de suite, vous comprenez pourquoi l’invitation de Maurice Kamto fut balayée sans états-d’âme par Monsieur X, René Emmanuel Sadi.
Car Dieu ne discute pas avec un simple être humain. Ce doit être clair une fois pour toutes !
Et après avoir compris que le dialogue se passera entre « les fils et filles de la nation », il ne s’est pas privé de reposer la question il y a trois jours sur sa page Facebook « Avec qui? ». Alors soit vous êtes naïfs par nature, soit vous refusez obstinément de réfléchir. Croire en la bonne foi soudaine de l’homme des tueries de février 2008 est la première des bêtises. La ruse, l’esbroufe, et le flou total sont l’essence même de son pouvoir.
On en vient à ces différents acteurs, à ces « fils et filles » de la nation. Là encore, c’est Paul Biya qui va décider qui sont les bons interlocuteurs. Au Cameroun, on dialogue avec ceux qui sont d’accord avec nous à l’avance. Comme ça, c’est plus facile. Ceux qui s’opposent à nos avis sont des extrémistes et rien que. Notre dialogue n’a donc rien à voir avec ce que disaient les Grecs : « Dia » ( entre deux ) « Logos » ( raisonnement ). Ici le Dia-Logos se fait entre soi-même. Comme ça, on a aucun sacrifice, ni aucun compromis à faire avec personne.
Voilà pourquoi chaque fois que Christian Tumi et autres chefs spirituels ont tenté d’initier une concertation indépendante et objective, l’on est allé de report en report. La dernière trouvaille, aussi drôle que ridicule, s’est déroulée le mois dernier, où comme par miracle, la salle des fêtes n’était soudain plus disponible, malgré l’autorisation sous-préfectorale. Et parce qu’il faut un Happy End à cette histoire, Christian Tumi affirme soudain, après le discours de l’autre, qu’il va se conformer au dialogue made in Paul Biya. Sans plus émettre aucune réserve.
C’est un miracle. Après tout, on est en Christianisme, la religion des miracles. Seules trois personnes savent ce qui a bien pu s’échanger lors des messes basses à huis clos entre l’homme de Dieu et les tenants du système : Dieu le Père, Dieu le Fils ( Biya lui-même ), et notre cher Cardinal. C’est aussi ça la Sainte Trinité.
Accordé avec fraude. Attendons de voir.
Vient ensuite l’épineux problème de la diaspora. Le locataire douteux d’Etoudi distingue entre « sa » bonne diaspora et la « mauvaise ». La bonne, c’est celle dont les affinités avec le RDPC sont aussi évidentes que sa propre moustache. Celle qui, pour quelques centaines d’euros pour échapper à la misère causée par le même personnage et qui l’a obligée à quitter le pays, va se constituer en cellule de « patriotes » de la diaspora. ( N’oubliez pas la définition de « patriote » au Cameroun ), et qui fera de belles photos en costume cravate autour de « repas copieux » pour les Likes de Faceb … oups pardon, pour l’histoire.
C’est à cette diaspora là que Paul Biya enverra ses délégations. La mauvaise, c’est celle qui contribue par ses envois au fonctionnement même de l’économie nationale de base. ( Notons que l’aide absolue de la diaspora africaine est supérieure à l’aide publique au développement avec environ 70 milliards contre 60 milliards USD ). Après avoir accusé toute la diaspora d’avoir saccagé les ambassades, toute la diaspora est aussi ambazonienne à présent.
Ne vous étonnez donc pas du fait que, depuis une semaine et les uns après les autres, les partisans de l’Emergence ( statique ) soient aussi virulents. Pour des gens qui veulent le dialogue, ils ont décrété que tout le monde est mauvais.
Sauf eux.
Alors dans les débats télévisés, ils ont ouvert des fronts sur 360 degrés. Ils ont déjà incriminé la diaspora, insinuant qu’elle ne contribue en rien au développement ( S. Moth ), puis ils ont incriminé la jeunesse ( les jeunes sont des casseurs, des violents, et les responsables du sous développement, selon J-M Eloundou ), avant d’incriminer certains partis politiques à l’instar du MRC qui est un parti « extrémiste » selon un « Docteur » dont le nom ne sera pas cité ici par mesure d’hygiène.
Mais à partir du moment où tout le monde veut le mal du Cameroun sauf les biyayistes, je repose moi-même la question de Dieu :
« Vous allez dialoguer avec qui ? »
Deuxième partie à suivre …
EKANGA EKANGA CLAUDE WILFRIED
( SOS Biyalogue Partie 2 demain à la même heure. On va poursuivre avec les enfumages 3 et 4 : la négation du débat sur le fédéralisme ( SDF, anglophones, MRC et alliés … ) et la négation de la crise politique ( MRC et alliés ). Une seule chose est certaine : le dialogue de l’échec sera une réussite totale )