CABALE CONTRE OSIH: DIVERSION OU PEUR DU FUTUR

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Dans un pamphlet publié hier sur sa page Facebook, intitulé : « SDF: déclin politique et moral de Joshua Osih », notre ami Me Amédée Dimitri Touko a ajouté sa petite dose de venin dans le virus du dénigrement du SDF et de son candidat aux élections présidentielles d’octobre 2018, qui est devenu le jeu favori de certains francs tireurs dans la jungle de ce qu’on appelle l’opposition camerounaise.


Or militant chevronné du changement qu’il est et instruit par tant d’années d’exil dans des contrées ou la chose démocratique est plus ancrée que dans notre jungle tropicale, il est sans ignorer que l’histoire politique conseille à un observateur politique avisé, a faire preuve de plus de modestie et de respect de l’autre et surtout de dans un combat sans concession de plus de trente ans contre l’une des dictatures les plus féroces du continent, surtout en le défiant de l’intérieur. Sauf si nous nous sommes trompés sur son positionnement actuel qui le rapproche plus d’un simple communicateur d’un courant du Mrc qui n’imagine sa survie que sur le cadavre du Sdf.


Car notre première interrogation est de savoir sur quel bilan et quelle expérience de son parti idole il s’appuie pour enterrer aussi péremptoirement le SDF et ses responsables qui jusqu’ici, contrairement à d’autres, n’ont jamais côtoyé le diable et ont toujours eu le courage de se prononcer sur tous les grands problématiques de notre société ?

Connaissant bien le système pour avoir contribué à son renforcement, ceux que Me Touko suggère comme modèles, sont sans ignorer que depuis les élections présidentielles d’octobre 1992, il n’y a plus jamais eu de vraies élections si on se fie aux standards occidentaux vers lesquels nous tendons. Alors sur quoi notre ami se base pour discriminer entre les vrais et les faux opposants? Et comme il semble cautionner un courant pour lequel l’histoire du Cameroun commencer le 7 octobre 2018, qu’il nous dise quels sont les résultats de ces élections du 7 octobre 2018 ? Qui les a gagnées et qui les a perdues ? Plus bizarre, s’il crédibilise tant les autres comédies électorales du régime qui depuis 1996 dessinent le paysage électoral pour enterrer le Sdf, pourquoi dans la même logique ne pas admettre les résultats officielles de celles du 7 octobre 2018 fabriqués de la même manière qui déclarent son idole perdant ? Sur quoi se base-t-il alors pour couronner les successeurs du SDF?

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Plus naïve est sa caricature de bons et de mauvais opposants. Est-il sûr que ce sont ceux qui lui semblent être des opposants modèles qui souhaitent le plus un vrai changement démocratique dans ce pays et surtout la paix dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest ? Sait-il qu’ils se sont refusés pendant la champagne des présidentielles, moment combien fondamental dans le choix des options de combat, de se prononcer sur la forme de l’Etat, alors qu’ils savaient que le fédéralisme était la seule solution a la crise anglophone ?

Le soutien tapageur actuel à la lutte des anglophones pour leur identité n’est-il pas purement démagogique et opportuniste? Sait-il que ce sont ses amis qui ont le plus freiné pour la recherche d’une dynamique unitaire de l’opposition pour les présidentielles de 2018 ? Pour s’en convaincre, il n’a qu’a interroger certaines personnalités de la société civile comme le cardinal Tumi ou Jean Marc Bikoko de la Dynamique Citoyenne par exemple. Il en sera plus édifié.


Pour terminer, nous rappelons à Me Touko que ses outrances et surtout ses insultes à l’endroit de Joshua OSIH ne nous surprennent pas, surtout si nous privilégions son nouveau positionnement de communicateur ci-avant mentionné. Ce comportement traduit de la part des ses détracteurs une ambition totalitaire pour leur positionnement dans le système comme les seuls opposants, afin d’être les seuls interlocuteurs de la dictature. Pour quel but, Dieu seul sait. Sinon on ne peut pas comprendre qu’après avoir bloqué toute tentative pour la mise en lace d’une dynamique unitaire de l’opposition pour chasser la dictature, les gens redeviennent subitement les plus grands chantres d’une autre dynamique unitaire uniquement pour faire bloc derrière eux comme leaders de l’opposition. Pourtant truffés de juristes qu’ils sont, ils sont sans savoir que leur positionnement dans cette lutte que d’autres mènent depuis plus de trente ans, ne sera clair que lorsqu’ils auront clairement opté entre l’opposition institutionnelle et l’opposition révolutionnaire. Leur problème est là même s’ils ne veulent pas l’avouer.

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C’est leur peur de faire ce choix qui les amène à se défouler sur OSIH, parfait bouc émissaire de leurs hésitations.

Son crime, c’est que, fort de son expérience du terrain et de sa parfaite connaissance du régime Biya, une fois le constat fait de l’aval de la comédie électorale du 7 octobre 2018 par le Conseil Constitutionnel, il a aussitôt tiré les conséquences, guidé par l’option originale du Sdf pour la voie institutionnelle du changement, pour se projeter vers les combats futurs.

OSIH n’a ni reconnu la validité des élections d’octobre 2018 ni la légitimité de M Biya qui, depuis 1992, s’est emmuré dans une logique de coup d’état permanent donc d’une illégitimité chronique. Plus meurtri que quiconque par les affres de la guerre civile qui ravages les régions anglophones et jette de jour en jour les populations sous la coupe réglée des extrémistes de tous bords, plus conscient que jamais du piège mortel que représente cette guerre pour le SDF (lors des présidentielles d’octobre 2018, le régime l’a utilisée pour mettre a l’écart du vote plus d’un million de d’électeurs anglophones afin de mieux humilier le SDF et de ne plus avoir en face que des interlocuteurs inexpérimentés) et sur instructions du parti, le candidat Osih a aussitôt pris acte du fait accompli, a savoir d’un vol blanchi par le Cour Suprême et tourné la page de la comédie pour que le combat continue. Et depuis, il continue avec le grand dialogue national et les elections locales à venir.


Ceci étant, le champ de lutte reste largement ouvert et laisse des espaces à tout le monde. A cet effet, l’opposition n’a pas qu’une option pour chasser la dictature. Plutôt que de continuer à servir les intérêts du régime en se contentant du confort d’une opposition de l’opposition dont parle notre ami, tous ceux qui ne partagent pas la voie choisie par le Sdf, peuvent ouvrir d’autres perspectives. Le peuple leur sera reconnaissant s’ils sont les premiers à lui apporter ce fameux changement démocratique pour lequel il lutte depuis le départ (de façade) des colons. En ce moment-là, le Sdf les félicitera le premier et s’alignera derrière eux pour construire un nouveau Cameroun.

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Enfin, la fixation sur OSIH semble aussi s’expliquer de plus en plus par le fait qu’il apparait aux yeux de beaucoup de camerounais comme le symbole d’une révolution démocratique de rajeunissement longtemps rêvée qui, en prenant naissance dans le Sdf, semble menacer toutes les dynasties et oligarchies mêmes naissantes. C’est pourtant le vent de l’histoire et on n’y peut rien.


Source: EVARISTE FOPOUSSI FOTSO, Membre du SDF

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